Citadelle de l’Ordre de l’Equilibre, 

Hapès,

En dépit de son inquiétude face aux derniers événements, Kylo Ren ne put retenir son soulagement en retrouvant la Citadelle. Il était heureux d’être enfin chez lui, de revoir son Temple et le havre de paix qu’il était à ses yeux. Se ressourcer lui ferait du bien.

« C’est pas vrai, pesta-t-il à la vue de Luke qui arrivait à grands pas. On dirait que le comité d’accueil est là », lança-t-il à BC-9 avant de s’extirper du TIE.

Luke laissa échapper un soupir soulagé en le voyant revenir entier.

« Tu as fait bon voyage ?

— Non, répondit Kylo Ren, agacé. J’ai dû faire un détour par Jakku à cause des Chevaliers. J’en ai tué deux, ajouta-t-il avec une pointe de satisfaction. Très efficace ce petit sabre laser même s’il en impose peu. Enfin, il compense ce défaut par son excellente maniabilité. »

Luke, silencieux, l’observa avec attention. En dépit de la désinvolture que son fils affichait, il était visible que quelque chose le troublait.

« Quelles sont les nouvelles ? Jacen est revenu ? » l’interrogea Kylo Ren tout en avançant vers la tour principale.

Le Jedi répondit avec un temps de retard.

« Oui. D’Acy a été sérieusement blessée. Elle survivra mais nul doute qu’elle restera défigurée jusqu’à la fin de ses jours. »

Kylo Ren grommela une réponse et Luke le suivit, s’efforçant de le rattraper.

« L’expérience lui a été bénéfique, si j’ose dire. En tous les cas, il semble qu’elle soit désormais tout à fait disposée à te suivre. C’est une bonne chose, son opinion a un certain poids auprès des anciens Résistants.

—Tant mieux, des soutiens supplémentaires ne seront pas de trop. C’est tout ce que vous aviez à me dire ? »

Surpris par l’attitude quasi hostile du jeune homme, Luke s’arrêta.

« Ben, qu’est-ce qui s’est passé ? Tu sembles perturbé.

— Epuisé serait plus approprié. S’il n’y a rien de plus urgent, j’aimerais pouvoir prendre un peu de repos. Je vous verrais plus tard. »

Ainsi congédié, Luke fixa la haute silhouette de son fils tandis qu’il s’éloignait. Ce dernier ne l’avait pas regardé en face une seule fois. 

« Où étais-tu Ben ? murmura le Jedi. Et qu’est-ce que tu as encore fait ? »

Destroyer Equilibrium,

Holdo referma la porte de ses appartements sur elle avec un léger soupir de soulagement. Leur départ aussi soudain que brutal avait généré des inquiétudes chez ses hommes et les Naboos. Elle venait de passer les heures précédentes à rassurer les troupes et leurs alliés. Une tâche ardue sachant que, comme eux, elle ignorait ce qui avait poussé Kylo Ren à les évacuer en urgence. 

Des bras se refermèrent autour de sa taille et la bouche de Poe frôla son cou. 

« Ça fait des heures que je t’attends comme un bon petit soldat, murmura-t-il à son oreille. J’ai cru que tu ne me rejoindrais jamais. »

L’Amirale se retourna pour lui faire face et Poe l’embrassa langoureusement, la poussant vers le lit.

« Tu es stressée, » observa-t-il en l’allongeant.

Amilyn ferma brièvement les yeux tandis qu’il glissait sa main sous sa robe pour caresser ses cuisses.

« On le serait à moins, soupira-t-elle. Entre ce départ précipité et l’attitude de plus en plus étrange de certains… »

Poe, dont les doigts avaient enfin atteint leur destination, l’embrassa à nouveau dans le cou tout en marmonnant une réponse inintelligible. Un léger gémissement franchit les lèvres de l’Amirale sous ses caresses et un sourire lui échappa alors qu’il entreprenait de la débarrasser de sa robe. Pourtant, elle ne parvenait pas à se détendre totalement. Quelque chose lui échappait dans toute cette histoire et elle détestait cela.

« Pourquoi Kaydel ne veut pas rentrer à la base ? » lâcha-t-elle brusquement.

Les doigts de Poe se crispèrent immédiatement et il s’écarta d’elle d’un mouvement agacé.

« T’es sérieuse là ? Pourquoi tu me parles d’elle maintenant ? »

Le trouble du pilote était visible et le cœur d’Amilyn se serra en le sentant s’éloigner d’elle. Trop tard pour faire machine arrière, songea-t-elle avec dépit en voyant Poe se mettre sur la défensive. 

L’imitant, elle se redressa sur le lit.

« Parce que je l’ai surprise avec Finn. Ils complotaient dans le but de s’emparer d’un chasseur afin de quitter le Destroyer. Cela ne me surprend guère de Finn. En dépit de ce qu’il clame désormais, je suis certaine qu’il n’a toujours pas abandonné l’idée de faire payer Ren pour la mort de Rose. En revanche, le comportement de Kaydel m’étonne. J’aurais cru que ce serait la plus impatiente d’entre nous à l’idée de rentrer à Hapès : à cause de Luke. Je pensais qu’elle serait heureuse de le retrouver. A moins bien sûr qu’il ne se soit passé quelque chose que j’ignore… »

Poe la fixa, la colère ayant remplacé le désir dans ses yeux. 

« Je peux savoir où tu veux en venir au juste ? J’ai l’impression que tu essaies de m’accuser de quelque chose ! »

Holdo haussa le sourcil devant la violence de sa réaction.

« Tout ce que je tente de faire, c’est de comprendre ce qui arrive à cette fille. Depuis Naboo elle est différente. Elle parait sans arrêt sur le point de fondre en larmes et ne parle presque plus à personne, enfin, excepté toi évidemment. Et Ren dont elle parait soudainement très proche, ce qui m’étonne aux vues de leur histoire passée. Quelque chose a changé entre eux. Pourquoi s’est-il spécifiquement assuré de sa présence à bord et souhaite-t-il qu’elle ne reste pas seule ? C’est cela que j’aimerais savoir. Je ne cherchais à t’accuser de rien mais, vu ta réaction, je commence à croire que tu as quelque chose à te reprocher ! » s’énerva-t-elle, lassée de faire semblant de ne pas avoir remarqué l’intérêt de plus en plus suspect de Poe pour la jeune femme.

Le visage de Poe s’empourpra et il évita son regard. Il sembla à Holdo que son cœur se brisait et elle reprit avec plus de douceur.

« Poe, je ne suis plus une enfant et j’ai passé l’âge des drames et des crises. Je sais que dans tous les couples, il y a des hauts et des bas et qu’amour ne rime pas forcément avec toujours. S’il se passe quelque chose avec elle, tu peux me le dire. Je suis au courant que vous avez eu une relation et que vous êtes restés très proches. Si votre histoire n’est pas termi

— Nous ne sommes que des amis, la coupa-t-il d’un ton ferme. Il n’y aura jamais rien de plus entre nous. C’est avec toi que je suis, Amilyn. »

Elle résista à la tentation de se contenter de cette réponse et le fixa.

« Mais il s’est passé quelque chose, n’est-ce pas ? Récemment. »

Poe se décomposa.

« Amilyn, écoute, je

— Je veux juste que tu sois franc. Je peux accepter beaucoup de choses, Poe, mais pas que tu me mentes, le prévint-elle.

— Le soir de la fête, sur Naboo… Je, on s’est embrassé, avoua-t-il dans un souffle quasi inaudible. Mais, cela ne signifiait rien, j’avais trop bu, elle aussi, et elle était triste. Elle avait besoin d’affection et je… J’ai voulu la réconforter et la situation a dérapé. Brièvement, s’empressa-t-il d’ajouter. Ce, ça n’avait rien de sexuel ou de… Je ne la désirais pas et elle non plus, c’était purement amical.

— Je n’ai pas besoin des détails », le coupa Amilyn, son visage accusant le coup.

Le pilota tendit une main hésitante vers la sienne.

« Je te jure que cela ne voulait rien dire. Je t’aime, Amilyn. Si je ne t’en ai pas parlé, c’est parce que j’avais peur de te perdre. Je te promets que ça n’arrivera plus jamais. Elle n’est rien d’autre qu’une amie à mes yeux. »

Holdo le regarda longuement. Il semblait réellement malheureux et rempli de regrets. Une part d’elle doutait de sa dernière affirmation mais, elle l’aimait trop pour le rejeter.

« Je te crois, finit-elle par déclarer. Mais, qu’en est-il pour elle ? Est-ce à cause de cela qu’elle ne veut pas rentrer sur Hapès ? Est-ce qu’elle a peur d’affronter Luke ? Elle éprouve quelque chose pour toi ? »

Poe détourna les yeux.

« Kaydel a ses propres raisons de redouter la perspective de revoir Skywalker. Je ne peux pas t’expliquer pourquoi mais je te promets que cela n’a rien à voir avec moi ou avec notre moment d’égarement. Elle, elle a appris quelque chose là-bas et cela l’a rendue très malheureuse. C’est à cause de ça que … Bref, je lui ai promis de n’en parler à personne et…

— Je n’essaierai pas de te pousser à renier ton engagement. Ta parole me suffit. Si tu me dis que cela n’a rien à voir avec toi, c’est que c’est le cas. »

Le visage de Poe s’emplit de gratitude et il referma sa main sur la sienne. 

« Est-ce que tu me pardonnes ? »

Amilyn le regarda avec fermeté, décidée à crever l’abcès une fois pour toutes.

« Il y a encore une question que je me pose. Sur ton évasion du Mandator. Est-ce que

— Oui, quelqu’un m’a aidé à m’échapper en échange d’un service. Je devais simplement remettre une chose à Kylo Ren et ne pas en parler. A qui que ce soit.

— C’est pour cela que tu voulais tellement le voir.

— Oui. Je suis désolé Amilyn, je voulais vraiment te le dire mais…

— Tu avais promis le secret à quelqu’un, soupira-t-elle. Encore. »

Le pilote baissa la tête.

« Je sais que ça fait beaucoup d’un coup, murmura-t-il. Mais je te promets qu’il n’y a plus rien d’autre. »

Amilyn glissa ses doigts sur le visage de Poe et l’obligea à la regarder.

« Tu es sûr de toi ? Kaydel n’est réellement qu’une amie à tes yeux ?

— Elle comme ma sœur, répondit immédiatement le pilote. Enfin, je veux dire, s’empourpra-t-il en songeant au faux pas qu’il venait d’avouer. C’est ce que je ressens pour elle.

— Sauf quand vous avez trop bu, ne put s’empêcher d’ironiser Holdo.

— Amilyn, c’est de toi dont je suis amoureux et c’est avec toi que je veux être. »

Les yeux de Poe étaient aussi ouverts et francs qu’à l’accoutumée, signe qu’il croyait vraiment ce qu’il venait de lui affirmer et Holdo céda.

« Alors, qu’est-ce que tu attends ? »

Leurs lèvres se rejoignirent pour un profond baiser et l’Amirale ferma les yeux alors qu’il parcourait son corps une fois de plus.

Citadelle de l’Ordre de l’Equilibre, 

Hapès,

Kylo Ren, toujours flanqué de BC-9 qui semblait décidé à ne plus le quitter, se débarrassa de sa cape de voyage d’un mouvement brusque, agacé par la manière dont s’étaient déroulées ses retrouvailles avec Luke. Il avait très mal géré la situation et s’était retrouvé incapable de soutenir le regard du Jedi sachant que ce dernier aurait bientôt le cœur brisé. Pire, il avait complétement déraillé en provoquant Rey et avait fait de Kaydel une cible. S’il arrivait quoique ce soit à la jeune femme par sa faute, il ne se le pardonnerait pas.

« Maitre Ben ? Où dois-je ranger ceci ? » l’interrogea BC-9 qui avait ramassé ses affaires et brandissait l’holocarte remise par Poe.

Kylo Ren grimaça. Dans la cohue récente, il avait totalement oublié la surprenante approche de Hux. Encore une négligence de sa part, songea-t-il avec colère. 

« Donne. » 

Son regard tomba sur l’holodule galactique. Il était une heure quarante sur Coruscant. S’il faisait vite, il pourrait…

Sans réfléchir, il inséra la puce dans son holopad et attendit.

« Je suis là, » finit-il par lâcher tandis que les minutes s’égrenaient. 

A une heure quarante-cinq, heure de Coruscant, et alors que seul le silence lui avait répondu, Kylo Ren arracha avec rage l’holocarte de son support.

Destroyer Equilibrium,

L’air morne, Kaydel fixait son plat depuis une bonne dizaine de minutes lorsque Lando toussota.

« Un vrai plaisir de dîner en ta compagnie, une conversation riche et enjouée, des plaisanteries amusantes, non, vraiment Kaydel, je suis ravi de partager ce moment avec toi. »

La jeune femme releva le visage et grimaça.

« Pardonnez-moi Lando, c’est simplement que je suis un peu ailleurs.

— Ah oui ? Je ne m’en étais pas rendu compte… »

Reprenant son sérieux, Lando lui adressa un regard paternel.

« Qu’est-ce qui ne va pas, petite ? Depuis Naboo tu broies du noir et tu restes seule à te lamenter dans ton coin. Ça ne te ressemble pas du tout. »

Chewbacca approuva d’un rugissement et Kaydel baissa les yeux.

« Il n’y a rien. Sans doute que je suis fatiguée. Le combat avec les Chevaliers m’a épuisée.

— Hâte de retrouver Luke, hein ? » plaisanta Lando.

Kaydel se décomposa et des larmes perlèrent à ses cils.

« Pas spécialement, non, » murmura-t-elle.

Le sourire de Lando s’effaça et il se leva pour venir s’asseoir à ses côtés.

« Pourquoi ? Je pensais que vous étiez bien ensemble. Je n’ai jamais vu Luke aussi heureux que depuis que tu es à ses côtés et il est visible que tu es très éprise de lui. Le veinard ! » ajouta-t-il.

Chaque mot était comme un poignard dans le cœur de Kaydel, lui rappelant tout ce qu’elle perdrait définitivement dans quelques heures. Sentant sa détresse, Chewbacca posa sa large main poilue sur son bras et grogna d’un air interrogatif.

« Allons, princesse, quel est le problème ? » tenta de nouveau Lando avant de se mordre les lèvres.

Il venait involontairement de gratifier Kaydel du même surnom que celui dont il usait pour Leia et le visage de la jeune femme se décomposa un peu plus.

« Oups, j’ai dans l’idée que j’arrange pas les choses, là. Désolé, mais en te voyant ainsi, tu m’as rappelé. Bref… Kaydel, on est tes amis, parle-nous. Qu’est-ce qui ne va pas avec Luke ?

— Rien. Luke est parfait, c’est moi qui… » commença Kaydel, les mots restants coincés dans sa gorge. 

Kylo Ren lui avait offert une magnifique porte de sortie en lui suggérant de prétendre éprouver plus que de l’amitié pour Poe mais elle rechignait à mentir de la sorte. De toute manière, elle doutait d’être suffisamment convaincante. Qui pourrait raisonnablement croire qu’elle

« Ah, je vois… Bien sûr, Poe. Pauvre Luke, soupira Lando. D’abord Han, même si, au final, c’était voué à l’échec quoi qu’il arrive, et maintenant l’histoire se répète avec Dameron. »

Kaydel tressaillit en l’entendant et elle tourna son regard vers lui. 

« Ne t’en fais pas. Ni Chewie, ni moi, ne révéleront ton secret, lui assura Lando.

— Mais comment ? l’interrogea Kaydel, abasourdie que le vieil homme emprunte de lui-même la voie préconisée par Ren.

— On ne la fait pas à un vieux briscard comme moi, se vanta Lando. J’ai eu suffisamment de relations amoureuses pour reconnaitre les signes d’une attirance. Il suffit d’observer la manière dont tu le regardes, dont tu t’approches de lui lorsque vous discutez ou celle dont tu détournes les yeux quand il est avec l’Amirale, » termina-t-il dans un murmure.

Kaydel se sentit rougir à ce reproche implicite qu’elle ne pensait pas mériter et bredouilla.

« Je ne ferais jamais rien pour nuire à leur relation. Je respecte Holdo et les sentiments que Poe éprouve pour elle. Je ne compte pas m’immiscer entre eux.

— Je sais, la rassura Lando. Tu es une bonne petite. Honnête et franche. Ça se voit. »

Une fois de plus Kaydel s’empourpra à ces compliments qu’elle savait immérités. N’était-elle pas en train de mentir outrageusement à Lando en le laissant croire qu’il avait deviné les raisons de sa tristesse ?

« Tu comptes rompre avec Luke, n’est-ce pas ?  ajouta Lando avec douceur.

— Je ne peux plus être avec lui dans ces conditions », lâcha Kaydel.

Cette fois, elle ne mentait pas. Même si Lando se trompait lourdement sur les causes, les conséquences étaient les mêmes.

« Je comprends, soupira Lando. Tu ne veux pas le faire espérer alors que tu en aimes un autre. »

Kaydel se demanda fugacement si Kylo Ren avait implanté une suggestion dans l’esprit de Lando après leur conversation avant de se rappeler que le vieil homme ignorait jusqu’à la venue du Commandeur.

« Est-ce que tu es sûre de toi, petite ? osa Lando. Je ne veux pas ajouter à tes tourments, mais, Luke est mon plus vieil ami et je n’envisage pas de gaieté de cœur la perspective de le voir malheureux.

— Je vous l’ai dit : ce n’est plus possible entre nous », répéta Kaydel d’une voix tremblante.

Chewbacca pressa son bras un peu plus fort tandis que Lando la considérait avec affliction.

« Dans ce cas, soit franche et n’attends pas. Il souffrira mais, quoi que tu dises, ce ne pourra jamais être pire que ce qu’il a traversé avec Leia. Même si j’ignorai que les choses soient allées aussi loin entre eux, il était visible à l’époque que Luke en pinçait sérieusement pour elle. A présent que je sais ce qui s’est réellement passé entre la princesse et lui, je comprends mieux pourquoi il était si affligé par leur parenté. Ça a dû lui briser le cœur de savoir que celle qu’il aimait lui était pour toujours inaccessible. Et pas parce qu’elle était amoureuse d’un autre, même si au final, c’était bel et bien le cas, mais parce que leur relation était mal aux yeux de la Galaxie et de la Force. Au moins, cette fois, il n’aura pas ce poids à supporter. »

La jeune femme ravala ses larmes, le cœur lourd et Chewbacca affermit encore sa poigne.

« Que comptes-tu faire après ? l’interrogea Lando. Attendre que Poe et Holdo se lassent l’un de l’autre pour tenter ta chance ? »

Kaydel tressaillit.

« Non. Les Jedis prônent la solitude et le célibat. Je compte bien m’y conformer. Je n’ai pas l’intention d’imposer mes sentiments à Poe. Je ne veux pas qu’il sache ce que j’éprouve pour lui », déclara-t-elle, entrant peu à peu dans le rôle qu’elle devait jouer malgré elle.

Lando secoua la tête d’un air désapprobateur.

« Tu ne devrais pas te fermer à l’amour. Luke a suivi cette route et cela ne lui a apporté que chagrin et amertume, même si la solitude n’en était pas la seule cause. Cette part de la Doctrine Jedi, certainement créée par Yoda, m’a toujours semblée abusive et stupide. Ce n’est pas parce qu’il n’éprouvait pas le besoin de nouer des attachements que c’était le cas pour les autres Jedis. Il n’aurait jamais dû utiliser sa position pour leur imposer ça. Prends l’exemple d’Anakin, s’il avait pu aimer librement Padmé, les choses seraient sans doute différentes aujourd’hui.

— Ne mentionnez plus jamais Anakin Skywalker devant moi, il n’a rien d’un exemple », siffla Kaydel avec haine.

Lando, surpris par sa réaction, recula légèrement et Kaydel se reprit.

« Pardonnez-moi, je suis juste étonnée de vous entendre parler ainsi de Maitre Yoda.

— Le sage parmi les sages ? Ouais, tu parles… Moi, de ce que je vois, c’est qu’il n’y aurait peut-être pas eu d’Empire sans lui. Mais bon, moi la Force, je n’y ai jamais compris grand-chose… »

Kaydel ne put retenir un mouvement choqué devant l’irrévérence de Lando. Certes, Luke avait souvent montré de la rancœur et s’était montré vaguement critique envers le Grand Maitre défunt mais elle ne l’avait jamais entendu dire aussi ouvertement que Yoda puisse avoir eu tort et se soit montré un mauvais guide.

« Bref, conclut Lando. Tu feras comme tu veux, mais ce serait du gâchis de voir une jolie fille comme toi se couper du monde alors que rien ne l’y oblige. La peine de Luke passera avec le temps, Kaydel. La tienne aussi. Crois-en mon expérience, un jour Luke aimera à nouveau et quant à toi, tu finiras par oublier Dameron. A moins, bien entendu, qu’au bout du compte, ce ne soit Amilyn qui doive le faire », grimaça-t-il.

Mal à l’aise, Kaydel détourna les yeux. Elle n’aurait jamais dû accepter d’entrer dans cette comédie. A cause d’elle, Holdo, mais aussi Poe, risquaient de souffrir et elle ne pourrait jamais se pardonner si c’était le cas. Poe était son ami et il méritait de conserver son bonheur. 

Destroyer Impérial, 

Dans l’orbite de Coruscant, 

  Hux pesta entre ses dents en constatant que quelqu’un s’était connecté au réseau. Il avait dû le manquer de peu. Tout cela à cause de cet imbécile de Pryde qui l’avait obligé à superviser l’embarquement du gamin. Comme si ce dernier présentait un quelconque intérêt pour l’Empereur. Le destin du jeune Luke, ou Reylo, comme l‘avait rebaptisé Rey serait le même que tous ceux qui avaient montrés des prédispositions à la Force au cours des dernières décennies. Eliminés ou enrôlés de force dans l’armée impériale et finissant par trouver la mort au cours d’une mission quelconque. De la chair à blaster, voilà ce qu’ils étaient. 

« Que croyez-vous qui nous attende après Kamino ? » l’interrogea Phasma.

Hux sursauta : il n’avait pas entendu la Capitaine pénétrer dans ses appartements. Il referma d’un geste brusque son holopad et se tourna vers elle.

« Je ne me rappelle pas vous avoir autorisée à entrer. 

— Oh pitié, Général, soupira Phasma en ôtant son casque, dévoilant un visage las. Nous savons tous deux que nous sommes en disgrâce, bientôt, ce genre de détails n’auront plus la moindre importance pour nous. »

La Capitaine des Troopers paraissait réellement éprouvée et Hux s’adoucit légèrement.

« Allons, Phasma, vous êtes la protégée de Pryde, je doute qu’il vous abandonne au triste sort que vous redoutez tant. Quelques mois d’éloignement, deux ou trois preuves de votre servilité, et vous reprendrez votre place au Conseil Obscur. »

La femme ne se dérida pas pour autant.

« Je ne suis pas certaine d’en avoir envie », murmura-t-elle.

Hux hésita. Se dévoiler à elle était un coup risqué. Soit, elle travaillait toujours pour Pryde et dans ce cas, il était foutu. Soit, elle était sincère et pourrait représenter une alliée de poids le moment venu. 

« Une raison à ce manque soudain d’enthousiasme pour la cause de l’Empereur ? » finit-il par lâcher.

Cette fois, ce fut au tour de Phasma de se montrer indécise. Elle connaissait Hux depuis des années et ne le portait pas spécialement dans son cœur. Le Général était fourbe et retors. Il ne reculerait devant rien pour sauver son siège au Conseil Obscur. Il était allé jusqu’à assassiner son propre père afin de s’emparer de sa place. 

« Laissez-tomber, déclara Hux avec un soupir. Vous ne me faites pas confiance, ce dont je ne vous blâme pas, attendu que j’éprouve la même chose à votre égard. 

— Rey, je veux dire le réceptacle, lâcha Phasma d’un seul coup. Ce que l’Empereur lui a fait. Je, je n’aime pas ça. 

— Continuez », l’encouragea son compagnon avec intérêt. 

Philosophe, Phasma haussa les épaules. A présent qu’elle avait commencé, elle était de toute manière foutue.

« Elle n’a plus rien à voir avec la fille que Ren a recrutée. Je la trouvais certes faible et naïve et je la méprisais pour ça mais j’apprécie encore moins ce qu’elle est devenue. Froide, insensible, mauvaise, néfaste. Cela n’est pas l’œuvre de Ren. C’est celle de l’Empereur et ce qu’il a fait d’elle me choque. Je n’aurais jamais imaginé que Palpatine puisse se conduire ainsi… Il, il a détruit cette fille et je trouve que c’est… ce n’est pas bien, lâcha-t-elle avec une surprenante candeur. Même si elle a été créée dans le but de servir l’Empire, c’est un être humain, comme vous ou moi. »

Hux la regarda avec stupeur.

« Je ne comprends pas. Enfin Phasma, vous êtes parmi nous depuis des années, vous devriez savoir que nous faisons des choses qui … Si cela vous choque à ce point, pourquoi nous avez-vous rejoint ? lui demanda-t-il brusquement.

— Par conviction : celle que le rétablissement de l’Empire était ce qu’il fallait à la Galaxie. Un système prônant l’ordre unique, sans que les règles changent en fonction de la planète où l’on se trouve, et dépourvu d’un système de castes où seule l’élite peut accéder au pouvoir.

— J’imagine que vous n’êtes pas issue d’un milieu favorisé, murmura Hux. Ceci explique la grossièreté dont vous faites preuve de temps à autres. »

Phasma lui jeta un regard noir et il leva les bras en guise d’apaisement.

« Une observation, rien de plus. En fait, je me rends compte que j’ignore pratiquement tout de vous. Exception faite de votre fidélité à Pryde. Pourquoi s’est-il intéressé à vous ? Si vous êtes issue des bas-fonds, vous aviez peu de chances de vous rencontrer. Comment vous a-t-il trouvée ?

— Il m’a sauvée de l’esclavage, murmura Phasma. Mes parents sont morts suite à une action de l’Alliance Rebelle contre l’Empire. Des dommages collatéraux comme ils appelaient ça. Pryde était venu superviser le transport des survivants vers les mines. Il m’a remarquée et prise sous son aile. Il m’a tout appris et c’est grâce à lui que je suis ici, c’est pour ça que… »

Elle s’interrompit, la voix brusquement étranglée.

« Il n’y a rien à boire ici ? Quelque chose de fort de préférence. 

— Bonne idée, je ne dirais pas non à un petit verre », répondit Hux en se levant.

Au bout de quelques minutes, il brandit deux bouteilles avec une grimace.

« De la bière d’Elba… Premier signe évident de ma disgrâce, ironisa-t-il.

— Ca ira, marmonna Phasma avant de vider la moitié de la bouteille d’un coup.

— Et moi qui admirais votre admirable hygiène de vie, plaisanta Hux avant de reprendre son sérieux. Je comprends désormais mieux ce qui vous lie à Pryde. Vous lui êtes fidèle par reconnaissance, non par conviction.

— Mais, je viens de vous dire que…

— L’idéal que vous décrivez n’a jamais été celui de l’Empire, Phasma, lui asséna Hux sans la moindre pitié. Pryde vous a dit ce que vous espériez entendre. La vérité, c’est que l’unique raison d’être de l’Empire est d’imposer la volonté d’une poignée d’humains et celle de Palpatine sur toute la Galaxie. C’est la mission du Conseil Obscur : diriger, réprimer et oppresser les opposants et tous ceux que nous considérons comme inférieurs, à commencer par les peuples non humanoïdes. Je n’arrive pas à croire que vous ignorez cela. A moins bien sûr que vous ayez choisi de ne pas le voir. »

Phasma blêmit et prit une nouvelle gorgée de sa bière, la vidant avant de se diriger vers le placard pour en prendre d’une seconde qui suivit le même chemin.

« Impossible, le Général Pryde m’a dit, il m’a expliqué, bredouilla-t-elle.

— Ouvrez les yeux ! s’agaça Hux. Pourquoi croyez-vous que le Conseil Obscur n’est constitué que d’humains ? Parce que Sloane, Randd, Obdur, mon père et même votre cher Pryde ne veulent pas d’autres peuples à la tête de la Galaxie. 

— Non, il y a les médecins Kaminoens et… chercha Phasma.

— Ils ne font pas partie du Conseil, lui asséna Hux. Ce ne sont que des larbins aux yeux de l’Empereur. Il ne supporte leur présence que parce qu’il a besoin de leur savoir et de leur technologie en matière de génétique. Les seuls êtres à avoir de l’importance ce sont les anciens sous-fifres de Palpatine, nos chers amis, ironisa-t-il. 

— Mais s’ils sont là c’est qu’ils ont gagné leur place, je veux dire, seul le mérite permet de s’élever dans…

— Non, la coupa de nouveau le Général. C’est la servilité à l’Empereur et l’empressement à obéir à ses ordres qui détermine la place que chacun occupe dans la hiérarchie. Et la naissance, évidemment. Vous êtes la seule d’entre nous à ne pas issue de la classe supérieure. » 

Phasma semblait si anéantie que Hux ne put retenir un mouvement de sympathie envers elle. Il lui pressa le bras et soupira.

« Je n’imaginais pas à quel point Pryde vous avait lavé le cerveau, Phasma. D’une certaine manière, ce qu’il vous a fait est comparable à ce que l’Empereur a infligé à Rey. Je comprends désormais pourquoi vous ignoriez vous aussi certains détails du Plan Contingence. Comme l’identité du père de Ren. »

La Capitaine baissa les yeux, des larmes incongrues s’écoulant sur ses joues.

« Pryde… Il est comme un second père pour moi, avoua-t-elle. Il m’a soutenue à chacun de mes pas. Il m’a appris comment me couler dans ce monde, comment diriger des soldats. Il m’a fait confiance et je lui ai offert la mienne en retour.

— Il vous a utilisée, rétorqua Hux. Il a décelé en vous un potentiel. Vous êtes puissante, plus que la plupart des femmes mais aussi des hommes. En combat contre vous, je n’aurais aucune chance. La mort tragique de vos parents vous prédestinait à vous opposer à la Nouvelle République née de l’Alliance Rebelle. En se présentant à vous comme un sauveur et en assurant votre éducation, Pryde a fait en sorte de vous modeler à son image. Il s’est servi de votre idéal d’égalité entre tous pour vous convaincre et vous a fait monter les échelons afin de renforcer votre conviction que l’Empire était basé sur le mérite.

— Non, je… Pourquoi aurait-il 

— Pour avoir une alliée au sein du Conseil, réfléchit Hux à voix haute. Une femme qui lui devait tant que jamais elle ne songerait à se rebeller contre lui et exécuterait avec diligence chacun de ses ordres. Une voix qui renforcerait invariablement la sienne… Combien de fois avez-vous transmis des informations sur Snoke, Ren, Rey, ou moi-même à Pryde, Phasma ? Quelle fréquence ? Chaque semaine ? Chaque jour ? A chaque fois que quelque chose vous semblait suspect ? » s’énerva-t-il brusquement.

Blême, Phasma se leva.

« Je crois que je vais être malade, » souffla-t-elle avant de sortir à la hâte des appartements de Hux. 

Temple de l’Equilibre,

Hapès,

Luke inspira profondément avant de se relever, agacé. La Force se dérobait à lui, comme souvent depuis le départ de Kaydel. Pourtant, il avait grandement besoin de méditer, de se ressourcer, afin de repousser l’angoisse qui, désormais, ne le quittait plus. Il avait beau savoir Kaydel saine et sauve et probablement sur le chemin du retour, il ne pouvait se départir du sentiment de perte qui couvait en lui. De plus, l’attitude de Ben depuis son retour n’avait rien fait pour apaiser ses inquiétudes. Même si le garçon avançait chaque fois d’excellents prétextes, il était évident qu’il faisait tout pour l’éviter.

« Mais qu’est-ce qu’il a fait, » marmonna Luke pour la centième fois de la journée.

La Force se modifia brusquement et Luke se retourna, résigné à subir un énième sermon de Maitre Yoda. Sa surprise fut totale en découvrant celui qui se tenait devant lui. 

« Père ? » lâcha-t-il d’une voix étranglée.

Les traits à jamais juvéniles d’Anakin s’altérèrent légèrement.

« Luke. Je suis venu te mettre en garde. Contre mes erreurs et celle que tu t’apprêtes à commettre. 

— Je…commença Luke.

— Je sais que tu es tenté par les principes de ton fils… Mais, tu ne trouveras pas l’Equilibre. Si tu n’as jamais été capable d’affronter ton Côté Obscur, c’est parce que tu es comme moi : incapable de résister à son attrait. Si tu suis Ben sur ce chemin, tu basculeras complètement et, alors, tu causeras sa perte et celle de la Galaxie.

— Rien que ça, lâcha Luke avec cynisme.

— Tu t’es déjà trop engagé sur cette route, Luke, le prévint Anakin. Mais, contrairement à ce que tu crois, tu n’aideras pas Ben en épousant sa doctrine. Rétablir l’Equilibre dans la Force n’a jamais été ton rôle, pas plus qu’il fut le mien. 

— Vous étiez l’Elu ! ragea Luke. Comment pouvez-vous renier vos responsabilités de la sorte ?

— Ce n’est pas le cas. J’ai détruit l’Ordre Jedi et les Siths, sourit Anakin. Luke, tu es le Dernier Jedi, tout comme Palpatine est le Dernier Sith. Il est impératif pour l’avenir de tous que cela reste ainsi. 

— Mais Rey…

— Elle n’a pas encore totalement basculé. Palpatine a beau avoir englué son esprit pour le préparer à recevoir son âme néfaste, il n’a pas fait d’elle un Seigneur Obscur. Il la nomme apprentie, mais elle n’est en fait qu’un instrument. Il semblerait que ses expériences passées lui aient servi de leçon finalement, ricana-t-il avant de reprendre son sérieux. Ne bascule pas Luke. Quoiqu’il arrive, quoiqu’il se passe, ne cède pas à la tentation.

— Et Kaydel ? murmura le Jedi. Elle se destine à devenir un Jedi. Je ne peux pas… »

Le visage d’Anakin s’altéra et il évita son regard. 

« Tu dois la laisser partir, Luke. Elle porte l’Equilibre et l’espoir en elle. Tout comme Ben. S’il échoue, comme je le redoute de plus en plus, elle pourrait être notre dernière chance de changer les choses. »

Stupéfait, Luke fixa son père.

« Je ne comprends pas…

— Je sais et c’est mieux ainsi, déclara Anakin d’un ton funèbre. Je suis désolé, Luke. J’ai été un mauvais père pour toi. Je ne suis pas un exemple à suivre. Tu peux faire beaucoup mieux, c’est ce que tu fais déjà. Continue à soutenir ton fils et à lui enseigner le pouvoir de la Lumière. Refuse de répondre à l’appel de l’Obscurité, même pour te rapprocher de Ben. Car, si tu cèdes, cela vous séparera définitivement.

— Pourquoi devrais-je vous écouter ? riposta Luke, le visage défait. Les Jedis n’ont cessé de me mentir.

— Je ne suis pas un Jedi, je le fus jadis mais j’ai renoncé à ce rôle en devenant un Seigneur Sith. Mais, cela aussi, je ne le suis plus. Je suis l’Elu, Luke, mais avant tout je suis ton père et le grand-père de Ben. Laisse-moi t’aider à ne pas commettre avec lui les erreurs que j’ai faites avec toi. »

Touché par l’aveu de contrition d’Anakin, Luke inspira.

« Est-ce qu’il a une chance ?

— Oui. S’il accepte ce qu’il est et que, le moment venu, tu es prêt à lui prêter main forte, il y a un avenir possible où il réussit.

— Un avenir possible, releva Luke. Vous n’y croyez pas vous-même…

— Nul ne peut prédire ce qui sera, Luke. Toujours en mouvement est le futur, rétorqua Anakin. La seule chose que je puisse t’affirmer c’est que tu dois rester un Jedi. »

Luke poussa un cri de frustration alors que le fantôme de son père disparaissait. 

Exegol, 

La respiration chuintante, Dark Sidious regarda ses Chevaliers. Ils étaient amoindris, dépecés par l’action du jeune Skywalker, et la haine englua le cœur déjà fatigué du Seigneur Sith.

« Avez-vous mis la main sur la jeune Skywalker ainsi que je l’avais exigé ? »

Vicrul baissa la tête.

« Non, Maitre, notre frère caché n’est pas encore parvenu à nous l’apporter…

— Dans ce cas, faites-en sorte qu’il comprenne qu’il n’est pas dans son intérêt de me décevoir. Je veux qu’elle disparaisse. S’il n’est pas en mesure de me l’offrir, qu’il la tue. »

Destroyer Equilibrium,

Finn alluma son comlink avec un peu de réticences. 

« Où en es-tu dans la mission confiée par notre Impératrice ? » l’interrogea immédiatement Vicrul

Penaud, l’ancien trooper baissa la tête. 

« J’ai essayé, mais les autres sont méfiants, vous n’avez pas idée de comment ça se passe ic

— Si tu ne peux nous la livrer, alors tue-la. »

Finn écarquilla les yeux, choqué.

« Quoi ? Non ! Kaydel, elle

— Tu n’as pas le choix. Tu as prêté serment. Finis-en avec la jeune Sky, la padawan du Jedi, ou nous tuerons tous tes amis pour te rappeler tes engagements, à toi de voir, » lui lança Vicrul sans la moindre émotion. 

Le cœur en berne, Finn fixa stupidement le comlink désormais muet. Dans quoi s’était-il embarqué ? En finir avec Ren oui. Accélérer la fin de Skywalker… pourquoi pas. Mais, Kaydel ? En dépit de sa tentative de manipulation pour le pousser dans les bras de Lanzora, la jeune femme avait toujours été là pour lui. Elle s’était comportée comme une amie. Et Poe… Poe tenait à elle. Il ne lui pardonnerait jamais s’il…

« Finn ? Tu vas bien ? »

La voix de Lanzora résonna désagréablement aux oreilles du jeune homme et il se tourna vers elle d’un mouvement mécanique.

« Oui. Tout baigne. T’inquiète. »

La jeune femme le regarda avec incertitude et il s’obligea à lui adresser un sourire. 

« En vrai, je suis un peu angoissé, avoua-t-il, affectant un air piteux. Comment ça va se passer quand on sera rentrés ? Je veux dire, tu es un membre important du cercle de Ren et moi…

— Oh, Finn, soupira Lanzora. Ne t’en fais donc pas pour ça. Nous trouverons un moyen. »

Alors que les lèvres de Lanzora épousaient les siennes, Finn ne put s’empêcher de songer avec rancœur que, si elle n’avait pas assassiné Rose, il ne serait pas dans une telle situation…

Chapitre 66                                                                                                   Chapitre 68