Elle avait réfléchi toute la nuit et la privation de sommeil avait creusé des sillons noirs sous ses yeux. Elizabeth ne se souvenait plus précisément de la teneur de ses pensées ni même du cheminement qu’elles avaient suivi mais elle en était arrivée à la conclusion qu’une soumission apparente serait définitivement la meilleure solution. Cela lui permettrait également d’expier ses fautes envers les autres, son infidélité à l’égard de Will, l’utilisation des sentiments que Jack lui portait avant qu’elle le tue. Finalement, elle était plus catin qu’elle n’avait voulu l’admettre jusqu’à présent, elle avait usé de ses charmes, du désir qu’elle inspirait aux hommes autour d’elle pour atteindre ses buts. Il était juste que maintenant elle paie son attitude, qu’elle sauve Will elle-même. Cette fois, ni Norrington ni Jack ne viendrait à son secours. Elle était seule. Définitivement seule.
Le cliquetis de la clef tournant dans la serrure la fit relever la tête, les pupilles dilatées par le thé qu’elle avait bu toute la durée de sa veille et qui était pour beaucoup dans la conclusion à laquelle elle était arrivée. Elizabeth regarda Jane entrer. La jeune femme arborait à nouveau l’expression policée qu’elle lui avait toujours connue, exception faite de son emportement de la veille, et soupira lourdement. Le regard pétillant, Jane la fixa en retour, elle se réjouit intérieurement de son expression fatiguée et commenta d’une voix sèche.
« On dirait que tu n’as pas dormi de la nuit.
- C’est le cas. » Soupira Elizabeth qui se sentait fourbue.
A ces mots, Jane la fixa longuement, elle hésita entre la colère et la tendresse et opta finalement pour la seconde.
Elle s’approcha lentement d’Elizabeth et l’aida à se relever, caressant plus longtemps que nécessaire la hanche de la jeune femme.
« Tu vas prendre un bon bain puis nous allons continuer ton apprentissage. » Dit-elle en l’entraînant vers la pièce adjacente où fumait déjà une eau délicatement parfumée.
Épuisée par sa nuit de veille, Elizabeth se laissa faire sans protester. Elle savoura la caresse des mains de Jane qui passaient sur son corps alors qu’elle fermait les yeux appréciant de se sentir choyée comme du temps où elle était encore Elizabeth Swann la fille unique du Gouverneur de Port Royal.
Jane peigna longuement ses longs cheveux blonds et la laissa glisser dans le sommeil, un sourire cupide au coin des lèvres. Finalement elle reprit la main d’Elizabeth et l’entraîna sur le lit.
« Tu es prête ? Chuchota-t-elle
- Ai-je le choix ? » Répondit Elizabeth sur le même ton.
Jane haussa les épaules, elle jugea inutile de répondre à cette question et lui tendit une fois de plus une minuscule pipe.
« Tiens …. Ça va t’aider. »
Sans broncher, Elizabeth inspira une profonde bouffée et savoura le bien être immédiat qu’elle lui procurait. Jane, à ses côtés, embrassa tendrement son cou avant de caresser le corps offert.
« Aujourd’hui nous allons préparer ton corps. Madame Wu insiste pour que tu sois prête à la fin de la semaine. »
Elizabeth frissonna à cette pensée.
« Tu veux me donner à un homme.
- Pas encore. Répondit Jane en l’embrassant rapidement. Tu n’es pas encore assez prête. Déjà un entraînement … »
Elizabeth écarquilla les yeux, ne comprenant pas ce qu’elle voulait dire. Jane se déshabilla lentement, elle dévoila son corps souple et se pencha vers elle l’embrassant profondément cette fois. Avec un gémissement, Elizabeth répondit à son baiser, sa langue se noua à celle de son jeune professeur dans une danse effrénée alors que son corps se réveillait peu à peu, la chaleur dans ses reins lui rappelant le non assouvissement de la veille.
Jane s’écarta lentement d’elle et lui sourit.
« Combien de fois as-tu fait l’amour Lia ? »
Elizabeth rougit violemment devant cette question et se rappela l’étreinte rapide de Will sur l’île où ils avaient consommé leur mariage. Jane caressa négligemment sa poitrine, ses mains semblables aux ailes d’un papillon.
« Pas beaucoup et pas agréablement si j’en juge par ta mine. Malheureusement ce sera le cas avec beaucoup de clients. Mais il existe des compensations. » Souffla-t-elle en exhibant un objet oblong apparemment constitué d’ivoire et copieusement nervuré.
Elizabeth la regarda avec surprise et Jane étouffa un rire devant son air étonné.
« Aujourd’hui je vais te faire l’amour comme le ferait un homme Lia. »
Elizabeth tremblante, observa Jane alors qu’elle fixait l’objet autour de sa taille et resserrait les rubans de soie pour le faire tenir. Jane la repoussa sur le lit et sourit fugacement.
« Lorsque tu es face à un client tu dois obéir. »
Elizabeth, dont les yeux ronds faisaient paraître ses pupilles encore plus dilatées, laissa Jane prendre place sur elle et sentit la caresse froide de l’objet contre son endroit le plus intime. Un sursaut de peur la fit tenter de se dégager alors qu’elle comprenait ce que Jane avait en tête. La jeune prostituée rit brièvement et la repoussa sur le lit.
« Si tu veux sortir un jour d’ici Lia. Mieux vaut que tu t’y prêtes dès maintenant. » Dit-elle en enfonçant l’objet en elle.
La respiration d’Elizabeth se bloqua alors qu’elle sentait l’objet froid progresser lentement en elle, sa taille lui paraissait à présent démesurée.
« Détend toi ou tu auras mal. » Souffla Jane à son oreille.
Elizabeth gémit de souffrance alors que son professeur entamait un va et vient lent en elle.
« Écarte les cuisses Lia. » Murmura Jane en l’embrassant doucement
Elizabeth perdue, sans la force de lutter, obéit et sentit l’objet s’enfoncer plus facilement en elle tandis que Jane accélérait légèrement son rythme, ses mains caressant négligemment la poitrine d’Elizabeth.
« Ferme les yeux. Murmura Jane. Ne pense pas que c’est moi. »
Elizabeth, les larmes aux yeux, obéit et laissa son esprit dériver alors que son corps se détendait, ses hanches épousant inconsciemment le rythme imposé par Jane qui la dévisagea froidement.
« Touche-moi. » Ordonna-t-elle en posant les mains d’Elizabeth sur ses fesses.
Elizabeth, les yeux fermés, obéit. Elle songea à Jack et imagina que le pirate qui avait nourri tant de ses rêves était enfin en elle, la faisant femme mieux que Will n’avait su le faire. Sur elle, Jane continuait et ses mains palpaient sans douceur le corps d’Elizabeth qui gémit de plaisir. Elle ne savait plus où elle était, tant elle imaginait que Jack était là, venu la sortir de sa solitude et lui pardonnant enfin de l’avoir tué. Avec un cri, ses faibles défenses tombèrent et elle jouit rapidement, l’orgasme la secouant toute entière. Jane ressortit rapidement d’elle, l’air étonné.
Elizabeth encore tremblante et rougissante de honte, s’écarta légèrement d’elle et baissa les yeux.
« Je suis désolée. » Murmura-t-elle sans savoir si elle s’adressait à Jane, à Will ou à elle-même.
Jane se reprit et grinça des dents de devoir reconnaître une fois de plus que le plaisir embellissait le visage d’Elizabeth mieux qu’aucun artifice.
« Les clients t’adoreront. » Se borna-t-elle à dire.
Elizabeth détourna le visage. Elle se sentait plus mal que jamais tandis que Jane se levait et défaisait sa ceinture.
« Tu n’as pas de honte à avoir. Ton plaisir si évident t’assurera une renommée.
- Jane ? Demanda Elizabeth d’une petite voix. Je ne devrais pas faire ça plus de deux ans n’est-ce pas ? »
Jane sourit avant de lui caresser les cheveux.
« Dès que ta dette sera payée tu pourras partir avec le coffre contenant le cœur de ton époux. Je te le promets. »
Elizabeth soupira lourdement.
« Pourquoi n’y a-t-il pas d’autre moyen …
- Parce que la vie est ainsi Lia. Cesse de te tourmenter pour ce que tu as perdu, contente-toi d’apprécier ce que tu as. Lui dit fermement Jane avant de l’embrasser sur la tempe.
- Je n’ai rien d’autre qu’une vie de future catin. » Souffla Elizabeth, des larmes brûlantes glissant sur ses joues.
Jane lui sourit et essuya lentement ses larmes.
« Tu m’as moi, Lia. Je t’aiderai. Avant chaque client je te donnerais de quoi supporter, te détendre. Dit-elle en lui tendant une tasse de thé. Maintenant bois ça et repose toi un peu. »
Elizabeth but sans sourciller, le visage ravagé par les larmes avant de se rouler en boule sur le lit, le corps encore plein des marques du plaisir qu’elle venait de prendre comme la catin qu’elle savait être devenue.
Jane la regarda longuement, ses yeux gris brillèrent de plaisir de la voir aussi malheureuse et la recouvrit doucement.
« Tu feras bientôt ton entrée dans notre monde Lia. » Ricana-t-elle tout bas avant de s’éloigner.
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Derrière la porte, Madame Wu la regarda sortir, le regard pétillant.
« Alors, elle se laisse convaincre facilement apparemment. »
Jane renifla avec mépris.
« Une tasse de thé, une bouffée d’opium et elle jouit comme la pire d’entre nous. »
Madame Wu rit à sa réponse et exhiba un sachet remplit d’une poudre ambrée.
« Ceci dans le thé pour préparer son corps et l’opium pour libérer son esprit. Voilà le secret.
- Quand je pense que Tai nous l’a décrite comme une combattante… Se moqua Jane. Deux semaines ici et la voilà devenue catin. »
Le visage de Madame Wu se contracta.
« Ne la sous-estime pas Jane. »
La jeune fille haussa les épaules et désigna l’attirail.
« Avec ceci elle ne risque pas de faire grand mal. Au fait, à ce propos, j’ai dû lui assurer qu’elle serait libre dans deux ans…
- Deux ans, oui tu as bien fait. De toute manière, d’ici là elle aura déjà remboursé cent fois son prix et puis sous savons toutes les deux qu’alors nous ne pourrons plus rien tirer d’elle. »
Jane sourit avec méchanceté.
« Elle ne sera plus aussi belle alors. »
Madame Wu inspira une profonde volute de fumée et lui sourit.
« Tu connais les dégâts aussi bien que moi.
- C’est pour ça que je n’y ai pas droit aussi souvent qu’elle. Grommela Jane.
- Allons tu te rappelles de Katy n’est-ce pas ? »
Jane grimaça à cette mention, se souvenant de l’agonie de la jeune prostituée qui comme Elizabeth s’était montrée si rétive à travailler avant qu’elles ne brisent sa volonté. Madame Wu observa son visage et sourit.
« Bien. Maintenant va travailler, le Consul t’attend. »
Jane soupira et se fabriqua une expression avenante, ses traits exprimant soudain la plus grande douceur.
« L’avantage avec lui c’est que ça ne dure jamais bien longtemps.
- Et que ça rapporte gros. » Compléta Madame Wu.
Jane sourit franchement cette fois et réajusta son vêtement de soie autour de son corps mince.
« On pourra l’introduire dès demain je pense. Ricana-t-elle.
- Parfait, tu as fait un excellent travail Jane.
- Comme toujours. » Se rengorgea cette dernière.
Madame Wu la regarda s’éloigner un sourire aux lèvres qui disparut dès que Jane ne put plus la voir. Cette gamine devenait de plus en plus gourmande. Pour la première fois, Madame Wu envisagea sérieusement de la vendre prochainement. En effet, la part que prenait Jane sur ses bénéfices devenait de plus en plus importante. Seulement elle répugnait à s’en séparer.
Madame Wu sourit et songea qu’avec Elizabeth pour la remplacer, il lui suffirait de s’arranger pour que Jane lui donne un fruit, de préférence une fille puis de la vendre. Après tout Tai Huang lui avait déjà fait part de son désir de posséder sa si fière cousine. Ainsi, elle pourrait lui vendre un bon prix et récupérerait les recettes d’Elizabeth pour elle seule. Madame Wu s’éloigna, un sourire aux lèvres, ravie de son plan …
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Microcosmos (lundi, 30 avril 2012 14:46)
Moi je dis qu'il n'y a pas de meilleure école que la formation en apprentissage! muahaha!
Bon, c'est pas drôle, je plains sincèrement Liz. Arf ... Et j'ai comme l'impression que Jane finira mal elle aussi. Drogues + prostitution + jalousie ... Erf ... Pas bon!!!
JessSwann (lundi, 30 avril 2012 16:10)
Ah bah théorie et pratique mddrrrr
Liz là elle est in the sky, Jane par contre....
emy (mardi, 30 octobre 2012 04:03)
j espere qu'elle a des toilette dans sa chambre parce que avec tout ce qu'elle boit comme thé elle doit avoir des envies de pisser monumental ! ! !
JessSwann (mardi, 30 octobre 2012 08:50)
Mdrrr j'avais jamais pensé à ça mais elle a un pot c'est sûr ^^