Elizabeth se réveilla en sueur, encore bouleversée par les cauchemars qui avaient émaillé sa nuit et les visages tristes et émaciés de son père et de son époux dans son esprit tels qu'elle les avait vus en rêve. Deux regards tristes, deux reproches muets, comme si, là où ils se trouvaient, ils connaissaient sa trahison infâme. La jeune femme se mordit les lèvres et se dégagea rapidement, encore plus honteuse de se découvrir la tête nichée dans le cou de Beckett et l'une de ses mains sur le ventre nu du Lord lequel avait glissé sur le dos durant son sommeil et affichait un sourire cynique jusque dans ses rêves.
Elizabeth tenta de se dégager de l'étreinte de Beckett sans le réveiller et jeta un coup d'œil dégoûté aux bouteilles de rhum vides qui avaient égayé leur soirée. Elle finit par réussir à se lever et grimaça en sentant les muscles endoloris de ses cuisses se réveiller alors qu'elle faisait quelques pas en direction de l'endroit où était dissimulé le cœur de Will et qu'elle considérait à présent souillé par son inconstance et sa faiblesse. Refoulant ses larmes, Elizabeth caressa la terre du bout des doigts et murmura tendrement ses piètres excuses.
« Je ... » Commença-t-elle avant de s'interrompre, se mordant les lèvres.
Quelle justification pouvait-elle trouver au désir brutal et impérieux qu'elle avait ressenti et qui l'avait poussée, gémissante, dans les bras de son ennemi ? L'alcool ? La solitude ? La peur de ne pas survivre à la tempête ? Le défi ? L'appel brutal du corps ?
Froidement, Elizabeth réfléchit à toutes ces raisons tout en surveillant le sommeil de Beckett. Ils étaient seuls sur cette île. Personne ne pouvait connaître la honte qui était la sienne. Pas plus qu'elle ne pouvait demander aux autres de porter sa charge à sa place. Au fond d'elle-même elle savait que son père aurait pardonné même s'il n'aurait pas compris. Elle s'en persuada. Elle avait failli. Mais cet égarement serait sans lendemain et sans conséquences. Cela ne l'empêcherait pas de tuer Beckett dès qu'elle serait libérée de sa promesse. Elle le tuerait à la loyale, en duel ou alors elle mourrait. Pour le reste, cela ne se reproduirait plus. Elle songea brièvement à Will et son visage se contracta alors qu'elle s'avouait à elle-même qu'il ne pouvait lui faire confiance et qu'elle avait apprécié Beckett plus que..
La voix cynique de son compagnon interrompit le cours de ses pensées et Elizabeth se retourna avec hargne tandis que, fidèle à ses habitudes, il ironisait.
« Vous revenez sur le lieu de votre crime Miss Swann ?
- Il ne me semble pas vous avoir parlé Lord Beckett. Répondit-elle froidement. Quant au crime auquel vous faites allusion il ne m'a guère marquée.
- J'ai toujours su que vous étiez dénuée de scrupules et de décence. Répondit Beckett d'un ton indifférent, la faisant vivement rougir.
- Vous parlez pour vous certainement ! » S'exclama Elizabeth.
Beckett se retourna vers elle et avança d'un pas dans sa direction, la jeune femme ne put maîtriser un mouvement de recul.
« Non Miss Swann. Je ne vois rien de mal dans le fait qu'un homme dans ma position apaise son désir dans les bras d'une catin. En revanche il y a beaucoup à redire d'une femme mariée qui recherche aussi désespérément la compagnie masculine que vous le faites. Cependant je reconnais que vous avez une double excuse: votre mari est une sorte de monstre et je doute que cet imbécile soit capable de rassasier vos appétits.
- Vous, vous ... Bredouilla Elizabeth. Je ne suis pas une catin !
- Intéressant... C'est donc ce point qui vous pose problème. Certes je l'admets vous avez raison. Vous êtes trop maladroite pour être une catin Miss Swann, pardon Madame Turner. » Se régala Beckett.
Bouche ouverte, Elizabeth le fixa. Elle n'avait jamais rencontré personne d'aussi prétentieux que cet imbécile qui pavoisait devant elle et continuait son petit discours, chaque phrase la frappant comme une nouvelle flèche.
« Allons Miss Swann. Cessez de faire cette tête. Vous avez choisi d'être pirate, vous ne pouvez donc pas escompter que l'on vous respecte et que l'on croit en votre chasteté qu'elle soit réelle ou purement imaginaire. Lui déclara durement Beckett. Vous brûlez aussi sûrement qu'un incendie Miss Swann. Et il est heureux pour Norrington que vous ne l'ayez pas épousé. Vous auriez consumé entièrement cet idiot comme vous le ferez avec Turner.
- Je ne comprends pas ... Répondit Elizabeth qui blêmit
- Au contraire vous comprenez parfaitement. Vous êtes femme de désir. De possession. Vous voulez obtenir le pouvoir quoiqu'il en coûte Vous voulez dominer mais aimez aussi l'être. Vous êtes ambitieuse Miss Swann. Et égoïste. Dure. C'est-ce qui, outre votre beauté, vous rend intéressante. Cependant chaque médaille à son revers, en raison de ce que vous êtes, vous détruirez chaque homme qui aura l'infortune de vous désirer. »
Elizabeth pâlit légèrement et le regarda, laissant sa colère prendre le dessus sur ses regrets.
« Dans ce cas, si vous avez raison je peux espérer voir prochainement votre chute Lord Beckett. » Ironisa-t-elle.
Il se mordit légèrement les lèvres et s'approcha doucement d'elle.
« Miss Swann, un homme ne désire plus ce qu'il a déjà obtenu. Voyez-vous ma chère, contrairement aux autres, votre cœur ou votre amour ne m'intéressent pas. Je ne suis pas homme à courir derrière des chimères. En revanche votre corps et votre beauté m'ont ému dès notre première rencontre. Cette nuit vous avez répondu à toutes mes attentes. »
Elizabeth le frappa sèchement et sa gifle résonna dans la grotte.
« C'était un compliment... » Rétorqua simplement Beckett d'un ton égal.
Elizabeth se retourna vers lui et répondit d'une voix tremblante de rage.
« Je ne veux pas de vos compliments ou de vos appréciations Lord Beckett ! Tout ce que j'attends de vous c'est que vous m'aidiez à quitter cette île pour qu'ensuite je puisse enfin vous tuer. Je ne désire rien d'autre de quelque nature que ce soit de votre part ! »
Beckett sourit d'un air amusé et leva ses mains pour la calmer.
« Je ne vous proposais rien Miss Swann. Je pensais avoir été clair sur ce point. »
Elizabeth rougit brutalement de colère et détourna le regard une nouvelle fois tandis que Beckett poursuivait d'un air rêveur.
« Je me suis toujours demandé d'où vous venait cette sorte de fascination pour les pirates mais je dois dire qu'après cette nuit et les dernières progressions de votre, disons statut, je comprends mieux. Dans notre monde vous n'auriez été qu'une épouse insipide comme tant d'autres, dans le leur vous êtes Roi. »
Elizabeth lui jeta un regard hostile et se planta devant lui.
« Que croyez-vous donc comprendre Lord Beckett ? Si je suis du côté des pirates plutôt que du votre c'est pour défendre la liberté ! »
Contrairement à l'effet escompté, Beckett rit doucement et hocha la tête en guise de compréhension.
« Oui ma chère, cela aussi je l'ai compris. Vous défendez votre liberté. Pas celle des autres. Juste la votre. Comme je le disais, devenir pirate vous a permis d'échapper aux contraintes de votre statut social, à un mariage avec Norrington et vous autorise à faire toutes ces choses méprisables que les vraies femmes ne font pas.
- C'est faux ! » S'exclama Elizabeth qui pâlit légèrement devant ce trop juste portrait
Beckett se pencha vers elle et sourit.
« Allons Miss Swann. Je peux comprendre ce désir de liberté, d'autant plus en connaissant l'homme qui vous était destiné, Norrington et vous étiez trop différents... Vous auriez étouffé dans ses bras ou vous l'auriez détruit ou peut être les deux. Ce n'était pas un prétendant à votre mesure. »
Le regard d'Elizabeth se durcit.
« Mon choix de devenir pirate n'a rien à voir avec un quelconque désir d'échapper à James. Dois-je vous rappeler que j'allais épouser Will lorsque vous êtes arrivé à Port Royal ! »
Beckett sourit légèrement.
« Turner, oui. Un choix surprenant au premier abord mais qui prend tout son sens lorsqu'on vous connait. Un homme qui vous est inférieur tant socialement qu'au niveau de la volonté. Un homme que vous pouviez dominer facilement, suffisamment dépourvu de caractère pour que vous puissiez jouir d'une certaine liberté sous des dehors respectables. Un calcul intelligent Miss Swann.
- Vous vous trompez ! Si j'ai accepté d'épouser Will c'est par amour et non en raison d'un calcul méprisable ! »
Beckett la regarda froidement et un sourire désagréable éclaira ses traits.
« Miss Swann... Il me semble que si vous étiez si fière de votre époux vous revendiqueriez le nom qu'il vous a donné et non le vôtre. Pourtant il ne me semble pas me souvenir que vous m'ayez corrigé une seule fois depuis mon arrivée ici.
- Peut-être parce que la manière dont vous vous adressez à moi m'importe peu Lord Beckett ! Nous ne sommes pas assez intimes pour que j'évoque ma vie privée avec vous. Lui dit-elle avec raideur, amenant un nouveau sourire sur les lèvres de Beckett.
- Est-il nécessaire que je relève la stupidité que vous venez de dire en vous interrogeant sur la signification du mot "intimité" Miss Swann ? » Se moqua-t-il.
Elizabeth rougit brutalement en réalisant l'énormité de ce qu'elle venait de dire et elle reprit d'une voix pédante.
« Ce qui s'est produit cette nuit n'avait rien d'une relation intime c'était ... Commença-t-elle avant de s'interrompre pour chercher ses mots en rougissant
- Je vous écoute Miss Swann. Qu'était-ce donc selon vous ? Ironisa Beckett. De l'amour ? Non. Du désir peut être ? Savez-vous comment on appelle les femmes mariées qui s'offrent au premier venu suffisamment pressant pour les faire céder ?
- Lady Beckett ? » Suggéra Elizabeth d'un ton acide.
Beckett se crispa un infime instant.
« Touché une fois de plus Madame Turner. Seulement cette fois je n'ai pas l'intention de vous donner ce que vous cherchez si effrontément. Se moqua-t-il. Avec vous, une fois est plus que suffisante. »
Ses mots firent à Elizabeth l'effet d'un coup de poignard dans le cœur. Les mêmes que ceux que Jack lui avait adressés lorsqu'elle avait voulu l'étreindre…
« Bien à présent que ce point est parfaitement clair, si nous commencions ? J'en ai plus qu'assez de cette île… » Reprit Beckett avec nonchalance.
Elizabeth ne répondit pas et la suivit alors qu'il commençait à déblayer l'entrée de leur refuge, tous deux travaillèrent bientôt en silence, chacun ruminant ses pensées.
Six heures plus tard….
L'ouverture qu'ils avaient pratiquée était maintenant suffisamment large pour leur permettre de circuler, et ils avaient emporté les caisses de rhum sur la plage où ils les avaient entassées maladroitement. Beckett, le front en sueur, se laissa retomber sur le sable rosé et passa nonchalamment sa main sur son visage, l'air exténué.
« Vos esclaves vous manqueraient ils Lord Beckett ? Ironisa Elizabeth dont le visage était marbré de rouge.
- Autant qu'à vous ma chère. Rétorqua le Lord en empoignant une bouteille de rhum pour en boire une longue rasade.
- Je croyais qu'il était question de l'utiliser pour faire un feu ! S'exclama Elizabeth qui le dévisagea avec surprise.
- J'ai soif. Répondit Beckett. Souhaitez-vous escalader notre dernier cocotier ? »
Elizabeth, les muscles endoloris, se laissa retomber sur le sable et secoua la tête.
« Dans ce cas, buvez. » Lui ordonna Beckett en lui tendant la bouteille.
Elizabeth hésita une fraction de secondes, l'air méfiant, et Beckett sourit.
« Auriez-vous peur Miss Swann ?
- De vous ? Certainement pas. Répondit-elle en prenant la bouteille pour en boire une longue gorgée.
- Non, de vous-même Miss Swann… Et de vos désirs si incompatibles avec les grands idéaux dont vous vous gorgez. »
Elizabeth serra ses mains sur la bouteille et le détailla d'un air moqueur.
« Il n'y a rien ici qui puisse me plaire.
- Rassurez-vous Miss Swann, je n'y vois moi-même rien de plaisant. Du reste si nous réussissons à quitter cette île et si je ne vous pends pas immédiatement vous aurez d'autres occasions d'apaiser votre propre feu. Je suis certain que Sparrow succombera à vos charmes lorsque vous le reverrez.
- Je suis mariée ! S'insurgea Elizabeth en rougissant sous l'insulte.
- Vraiment ? Plaisanta Beckett. Je dois avouer que j'ai tendance à l'oublier, sans doute en raison de vos agissements …
- Je vous méprise. Rétorqua Elizabeth. S'il n'y avait pas eu le rhum jamais vous n'auriez pu me toucher.
- C'est évident… » Se moqua Beckett avant de se lever pour arroser de rhum le tas de bois qu'ils avaient constitué.
Elizabeth le regarda allumer le feu et son cœur se réchauffa un peu à la pensée qu'elle serait bientôt libre. Et débarrassée de la présence du Lord. Ce dernier revint s'asseoir à ses côtés et lui désigna les fruits qui restaient.
« Que diriez-vous d'une trêve ? J'aimerais un peu de calme pour le semblant de repas qui nous attend.
- Dans ce cas taisez-vous ! » S'énerva Elizabeth.
Beckett sourit à nouveau et s'installa à ses côtés, il lui tendit des morceaux de fruits qu'elle avala goulûment.
« Vous êtes écœurante lorsque vous mangez. Commenta Beckett d'un ton glacial tandis qu'elle lui jetait un regard noir.
- Dans ce cas puis je vous suggérer de ne pas m'observer ! » Répliqua-t-elle tandis qu'il découpait soigneusement son fruit d'un air affecté.
La nuit tomba sur Molokai, la fatigue et l'espoir d'être secourus apaisèrent leurs rancœurs de la journée et ils s'assirent devant les flammes, partageant une bouteille de rhum d'un accord tacite. Beckett se leva soudain, fut jouer ses muscles et commença à se rapprocher de la mer désespérément vide.
« Je commence à craindre que vos amis pirates n'aient mis en déroute tous les navires.
- Se pourrait-il donc que la glorieuse Couronne ait essuyé une défaite de plus ? Se moqua Elizabeth.
- Peu importe. Soupira Beckett d'un ton las. Nous vous vaincrons Miss Swann. Ce n'est qu'une question de temps et vous le savez. Bientôt la seule chose dont vous serez Roi sera les ruines des navires des pirates. J'ai bien peur que vous ayez choisi le mauvais côté ma chère.
- Vous aimeriez vous en convaincre. Mais malgré les années, malgré le temps que vous passez à nous combattre nous sommes toujours là … »
Beckett se retourna, la moue méprisante, avant de s'immobiliser brusquement tendu.
« Ne bougez pas Miss Swann.
- Quoi ? Qu'est-ce qui vous arrive ? Vous n'avez plus de … » Commença Elizabeth avant de suivre la direction de son regard.
Son sang se figea dans ses veines en apercevant sur son pied une araignée énorme.
Beckett s'approcha d'elle et prit un morceau de bois qui traînait sur le sable.
« Ne bougez pas. Répéta-t-il
- Aucun risque… » Répondit Elizabeth d'une voix voilée de terreur tandis que la bestiole escaladait sa jambe.
Avec une apparente nonchalance, Beckett vint s'accroupir à ses côtés, le morceau de bois à la main.
« Fermez les yeux. Ordonna-t-il.
- Pourquoi ?
- Obéissez ! Je ne veux pas que votre impulsivité vous trahisse. »
Terrifiée, Elizabeth ferma les yeux et sentit brutalement la caresse du bois sur sa peau avant de se retrouver plaquée au sol. Folle de peur à l'idée d'avoir été mordue elle ouvrit les yeux et plongea directement dans le regard froid et sans émotion de Beckett
« Elle est dans le feu. » Annonça-t-il
Elle le regarda en tremblant tandis qu'il ne bougeait pas, ses doigts crispés sur le bras d'Elizabeth. Tous deux restèrent sans bouger, le feu diffusant des ombres sur leurs visages puis Beckett déglutit et s'approcha légèrement d'elle. Une vague de chaleur et d'exaltation envahit Elizabeth et elle franchit instinctivement la distance qui séparait leurs deux bouches, ses lèvres frôlant celles de Beckett.
« Vous tremblez. » Nota Beckett d'un ton froid.
Elizabeth se mordit les lèvres alors qu'elle sentait la poigne ferme du Lord sur son bras, ce dernier la serrait aussi étroitement qu'il l'avait fait la veille, dans la grotte. Une crainte aussi brutale qu'irraisonnée s'empara d'elle tandis qu'elle ne faisait aucun mouvement pour se dégager, paralysée par le regard qu'il posait sur elle.
« Lâchez-moi … » Murmura Elizabeth d'un ton rempli de détresse alors qu'elle sentait son corps se tendre
Beckett la regarda avec attention et sa main se crispa sur son bras tandis qu'il approchait imperceptiblement de sa bouche.
« Pourquoi ? » Lui demanda-t-il d'une voix enrouée sans faire un mouvement.
Les yeux dans les siens, Elizabeth frissonna de le sentir si proche, les souvenirs de leur étreinte passée affluèrent en sa mémoire et réveillèrent son désir.
« Vous êtes trop proche. Répondit-elle dans un souffle, le rouge aux joues. Et cela me déplait. »
Elle sentit le poids du corps de Beckett sur elle tandis qu'il relâchait finalement son bras, l'air confus. Le Lord baissa les yeux sur ses jambes et posa la main sur sa peau nue.
« Vous n'avez pas été mordue, n'est-ce pas ? » Lui demanda-t-il brutalement avant d’examiner sa jambe, ses doigts glissant sur la zone où s'était tenue l'araignée.
Elizabeth cligna des yeux tandis qu'il examinait la zone, sa main remonta soudain le long de sa cuisse et sa paume chaude épousa les courbes de sa jambe. La jeune femme haleta légèrement tandis qu'elle sentait son corps réagir à la caresse de plus en plus précise du Lord qui se tenait toujours au-dessus d'elle, dangereusement proche.
« Non. » Répondit-elle avec un temps de retard, observant les ombres diffusées par le feu sur les épaules nues de Beckett
Sans paraitre l'avoir entendue, Beckett remonta sa main jusqu'à sa hanche, découvrant son corps, et se pencha un peu plus sur elle. Son souffle caressa son visage et Elizabeth leva une main hésitante vers lui, réprimant le désir brutal qui montait en elle, pour le repousser mollement. La main de Beckett se crispa sur sa hanche tandis qu'elle haletait.
« Lâchez-moi. » Répéta-t-elle.
Le visage de Beckett se tendit et un sourire désabusé éclaira brièvement ses traits alors qu'il pesait sur elle et la forçait à s'allonger.
« Une fois ne suffit pas finalement… » Marmonna-t-il d'un ton à la fois amer et moqueur
Un frisson parcourut le corps d'Elizabeth en l'entendant et elle écarta les lèvres alors que la bouche de Beckett s'abattait sans pitié sur la sienne. Le lord crispa sa main sur sa hanche tandis qu'il l'embrassait avec fougue, écrasant sa bouche sous la sienne. Elizabeth poussa un petit couinement désemparé et l'entoura de ses bras tandis que ses cuisses s'écartaient pour laisser le passage au corps du lord. Complètement perdue, la jeune femme répondit à son baiser avec passion et refoula loin de son esprit tout ce qui n'était pas le moment présent. Elle sentit les doigts de Beckett se frayer un passage entre ses cuisses, à peine embarrassée lorsqu'il put constater l'humidité qui les couvrait. Beckett s'écarta d'elle, le regard glacial.
« Vous tremblez encore… Souffla-t-il en défaisant les boutons de sa robe
- Je ne peux pas faire ça. Répondit Elizabeth qui se cambrait malgré elle, son corps appelant des caresses. Vous êtes un assassin. Je vous méprise.
- Vous aussi vous êtes une meurtrière. » Rétorqua Beckett.
Il répondit à ses appels inconscients, ses mains se refermèrent sur ses seins et les serrèrent sans douceur.
« Froide, sans scrupules, sans décence. » Souffla-t-il avant de reprendre sa bouche.
Tremblante d'un désir qu'elle ne comprenait pas plus qu'elle ne le maîtrisait, Elizabeth glissa ses mains dans ses cheveux et l'attira à elle tandis qu'il bougeait sur son corps, le pantalon gonflé d'excitation.
« Méprisable… » Soupira-t-il en s'écartant pour défaire son pantalon.
Il exhiba son sexe gonflé et se pencha sur elle.
« Tout comme vous… » Murmura Elizabeth tandis qu'il se guidait en elle et abattait son corps chaud sur le sien.
Une fois de plus l'étreinte fut puissante, dépourvue de caresses et Elizabeth entoura sa taille de ses cuisses pour le pousser en elle. Beckett lui donnait des coups de rein violents, presque hargneux tandis qu'elle gémissait son plaisir et l'encourageait à la prendre plus fort. Leurs mains se croisaient, glissant sur le corps de l'autre tandis qu'il s'enfonçait de plus en plus brutalement en elle et Elizabeth sentit brutalement une vague de plaisir la submerger. Le corps tremblant spasmodiquement elle se cabra et poussa un hurlement de libération tandis qu'elle jouissait pour la première fois. Sur elle, Beckett s'arrêta brutalement, le visage crispé et lui donna un ultime coup de rein avant de se déverser en elle avec un soupir.
Le souffle court, Beckett roula à ses côtés, le regard perdu tandis qu'elle tremblait de tous ses membres, bouleversée par ce qu'ils venaient de faire. Le Lord tâtonna dans sa veste et en ressortit son étui à cigarettes. Il alluma la sienne d'une main tremblante avant de lui tendre la boite. Elizabeth, les yeux brûlants de larmes de rage en prit une. Le Lord l'alluma comme s'ils étaient à une réception et la jeune femme exhala une profonde bouffée de fumée, son cœur reprenant peu à peu un rythme normal.
« Vous êtes dangereuse Miss Swann. Observa Beckett d'un ton froid. Aussi venimeuse que cette araignée que j'ai chassée.
- Je vous hais. Répondit Elizabeth. S'il n'y avait notre accord, je vous aurais déjà tué.
- Je ressens la même chose Miss Swann. Ne vous mettez pas de fausses idées en tête. Rétorqua froidement Beckett. Lorsque nous quitterons cette île, je vous mènerais à l'échafaud.
- Si je ne vous tue pas avant … » Rétorqua Elizabeth aussi froidement en jetant sa cigarette dans le feu d'un geste décidé avant de se lever pour remettre sa robe.
Un sourire ironique éclaira les traits de Beckett et il la contempla brièvement avant de reprendre d'un ton nonchalant tout en allumant une nouvelle cigarette.
« N'avez-vous jamais pensé que vous auriez pu être libre sans devenir pirate Miss Swann ? Suggéra-t'il en tirant sur sa cigarette
- C'est votre faute si je le suis devenue. Rétorqua Elizabeth qui prit à son tour une cigarette, un vague sourire aux lèvres en le voyant se pencher galamment vers elle pour l'enflammer. Si vous n'étiez pas intervenu, Will et moi serions ensembles à Port Royal …
- Et quoi ? Ironisa Beckett. Vous mèneriez la vie ennuyeuse d'une femme de forgeron ? Vous avez d'autres désirs. Je crois que nous le savons tous les deux. L'ambition vous consume Miss Swann.
- C'est faux… Répondit Elizabeth, une boule dans la gorge. Ce n'est pas l'ambition mais vous qui m'avez poussée à devenir celle que je suis.
- La main du destin. » Souffla Beckett en la fixant.
Elizabeth ne répondit pas et songea au cours improbable qu'avait pris son existence depuis que ce Lord qu'elle haïssait y avait fait irruption tandis qu'il s'allongeait sur le sable.
« Nous ferions mieux de prendre du repos. Annonça-t-il en remettant son pantalon. Je vous veux en pleine forme pour le jour de votre mort.
- Ou de la vôtre. Rétorqua Elizabeth qui étouffa un bâillement.
- Nous verrons cela…. » Répondit Beckett avant de s'allonger à ses côtés.
Quelques instants plus tard, ils fermèrent les yeux, fatigués de s'affronter sur tous les terrains et sombrèrent dans le sommeil tandis que leurs corps se rapprochaient instinctivement, le bras de Beckett enserrant la taille d'Elizabeth.
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sharkna (vendredi, 02 novembre 2012 02:39)
Quel malin ce Beckett il sais comment faire culpabiliser Elizabeth et la forcer à se donner
JessSwann (vendredi, 02 novembre 2012 11:42)
Ah bah attend autant en profiter ^^
Chloé (samedi, 02 décembre 2017 10:47)
brrr ! j'ai la trouille des araignées !
Jess Swann (samedi, 02 décembre 2017 11:21)
Lol, Liz aussi ^^