L’Empress,
Barbossa s’étira longuement et adressa un regard à la forme endormie à ses côtés. Elizabeth Turner. Le Capitaine Turner. La nuit avait été à la hauteur des promesses du jour précédent. Le pirate jeta un coup d’œil vers la nourriture qui jonchait le sol et qu’ils avaient dédaignée la veille. Son ventre grogna et il posa un regard dégoûté vers les mouches qui tournaient autour de la viande qu’il avait écartée dans sa hâte à satisfaire son désir.
Un sourire aux lèvres à ce souvenir, Barbossa dédaigna à nouveau la nourriture et observa la pièce. A bien y regarder, l’Empress était plutôt agréable comme navire de pirate. Bien entendu, la petite jonque n’était pas aussi impressionnante ni aussi rapide que le Pearl, mais sa maniabilité compensait bien cela. Hector sourit froidement et se tourna vers Elizabeth. La jeune femme dormait paisiblement. Aussi tranquillement que Sparrow la nuit où il l’avait tiré de sa cabine pour le faire Gouverneur.
Un rictus amusé incurva les lèvres de Barbossa à ce souvenir et il se pencha lentement vers le sabre qu’Elizabeth avait laissé retomber à terre la veille. Amener l’équipage de l’Empress à lui obéir ne serait qu’un jeu d’enfant. Après tout si cette bande d’incapables avait suivi Tai Huang, ils n’hésiteraient pas à le suivre, lui. Quel homme dédaignerait l’honneur de naviguer sous les couleurs du Capitaine Barbossa ? Mais avant cela….
Hector serra la poignée du sabre et le leva doucement. A ses côtés, Elizabeth ne broncha pas. Ravi de l’aubaine, le pirate affermit sa poigne et se tourna lentement vers la jeune femme endormie. Un large sourire aux lèvres, il s’apprêtait à poser sa lame sur le cou offert d’Elizabeth lorsqu’un morceau de métal froid lui frôla l’entrejambe.
« Un geste de plus et je fais de vous un eunuque Capitaine Barbossa. Savvy ? »
Barbossa déglutit tandis qu’un sourire étirait les lèvres d’Elizabeth qui avait toujours les yeux clos.
« Pourquoi tant de hargne au réveil ? » plaisanta-t-il d’une voix mal assurée en laissant retomber son sabre.
Le couteau appuya un peu plus dans sa chair et Elizabeth ouvrit les yeux.
« Que comptiez-vous faire au juste avec ce sabre Hector ?
- Vous ne pouvez pas me reprocher d’essayer. Après tout c’est l’admiration que j’éprouve envers votre si magnifique jonque qui me pousse à de tels actes » répondit Barbossa, conscient de la lame contre ses parties les plus chères.
Elizabeth s’humecta les lèvres et le fixa. La jeune femme tremblait de rage à la pensée de ce qu’il venait d’essayer de faire. S’il n’avait tenu qu’à elle, elle se serait débarrassée de ce traître en puissance. Pourtant, elle ne pouvait oublier son marché avec Calypso. Tuer Barbossa ne l’aiderait pas à remplir sa part. Aussi Elizabeth écarta t’elle son couteau et sourit.
« Je préférerais vous voir exprimer votre admiration envers le capitaine plutôt que la jonque… »
Barbossa hoqueta de surprise alors que la main d’Elizabeth remplaçait son poignard. La jeune femme sourit froidement et commença un va et vient sur son sexe. Barbossa la fixa et un râle lui échappa. Son sang bouillait dans ses veines. Le pirate admit en lui-même qu’il ne regrettait pas d’avoir échoué dans sa tentative. Pas lorsque le Capitaine Turner prenait ainsi les choses en main.
« J’attends de recevoir les marques de votre admiration. » ironisa Elizabeth.
Leurs yeux se rencontrèrent et Barbossa la plaqua sur le matelas sans douceur.
« Depuis quand dormez-vous avec un poignard Elizabeth ?
- Depuis que j’accueille un mutin dans mon lit. » souffla la jeune femme.
Sa réponse termina d’exciter totalement Barbossa et il se poussa en elle avec violence.
Elizabeth poussa un cri de surprise et de plaisir mêlés. Son corps s’enflamma tandis que son esprit s’emplissait de rancœur à l’égard de l’homme qui s’apprêtait à la trahir quelques minutes plus tôt. Pourtant, une fois de plus, la chair eut raison de l’esprit et elle s’abandonna dans les bras du pirate. Sur elle, Barbossa gémit sans pudeur, tout désir de mutinerie envolé.
Tortuga,
La nuit écoulée avait laissé des traces sur les anciens hommes de l’Empress. Poussés par la folie destructrice de Lo Chan, les anciens pirates avaient exprimé leur angoisse devant leur transformation en ravageant l’établissement de La fiancée fidèle. Ils s’étaient régalé des cris d’effroi des marins et des putains à la vue de leur corps rendus squelettiques par la lumière de la lune.
La nuit leur avait offert un prétexte à leur furie. Ils avaient tranchés les chairs, abusé les corps et pris tout ce qu’ils pouvaient. Pourtant, maintenant que le soleil s’était levé et qu’ils se tenaient devant les ruines fumantes de la taverne, ils ne ressentaient aucun plaisir. Leur soif n’avait pas été étanchée par le rhum dont ils s’étaient gavés. Leur désir n’avait pas été éveillé par les hurlements des catins ou parfois des mousses selon les goûts qu’ils avaient forcés à les caresser. Leurs estomacs criaient famine en dépit des plats qu’ils avaient dévorés. Leurs corps étaient encore debout malgré les balles dont ils avaient été criblés.
« Que se passe-t-il ? » demanda Pang d’une voix angoissée.
Les hommes ne répondirent pas jusqu’à ce que Jang Ho se décide à briser le silence.
« Je crois que nous sommes maudits… »
L’Empress
Elizabeth se laissa retomber sur le lit, haletante de plaisir tandis que Barbossa s’écroulait sur son corps.
« Bugger… » Murmura t’elle d’une voix tremblante.
Hector releva le visage et la fixa.
« Serait-ce trop vous demander de ne pas vous exprimer comme Sparrow lorsque je suis sur vous ? C’est déstabilisant. »
Elizabeth sourit méchamment. Maintenant que son corps était contenté, sa colère envers la traîtrise de Barbossa la submergeait.
« Tout comme le fait de vous voir fomenter une mutinerie à chacun de vos coups de rein. »
Loin de refroidir Barbossa, le ton qu’elle avait employé le fit sourire.
« Je ne pense à la mutinerie qu’en présence de capitaines aussi incapables que Sparrow. »
Elizabeth le fixa sans comprendre et il précisa.
« Ce qui n’est pas votre cas Capitaine Turner. Votre attitude de ce matin me le prouve avec beaucoup de plaisir.
- Puis-je en conclure que vous ne ferez pas de nouvelles tentatives ?
- Vous le pouvez. »
Elizabeth sourit légèrement.
« Je ne vous fais pas totalement confiance vous savez…
- Mon poignard saura remplacer le vôtre. » rétorqua Barbossa.
Une lueur de triomphe illumina un bref instant le regard d’Elizabeth puis elle se dégagea de son étreinte.
« Je vous laisse avec vos joujoux capitaine Barbossa, j’ai une jonque à commander. »
Tortuga,
Ling se pencha sur un des corps qu’ils avaient massacrés la nuit dernière.
« C’est Wuan. »
Les hommes échangèrent un regard angoissé. Wuan était l’un de leurs anciens compagnons. Or, contrairement à eux, il était mort…
« Je crois que c’est parce qu’on a pris le trésor. » Finit par dire Pang d’une voix hésitante.
Ses compagnons frémirent. Chacun d’entre eux se souvenait des mises en garde de leur ancien capitaine. Quiconque volait le trésor était maudit.
L’Empress, deux semaines plus tard
Elizabeth posa un regard satisfait sur son équipage. L’abordage avait été un franc succès et les pirates étaient ressortis victorieux, emportant ainsi un butin plus qu’honorable. Un coup d’œil sur sa gauche lui suffit pour conclure que Barbossa était lui aussi satisfait de l’assaut. Son regard parlait pour lui.
En vérité, Elizabeth avait plus d’une raison d’être satisfaite. Ses actes de piraterie, tous plus sauvages les uns que les autres étaient couronnés de succès quand à Barbossa, il ne passait pas une nuit sans qu’il vienne la « réchauffer » dans sa cabine. Oui tout était parfait. Exception faite du froid glacial qui les enveloppait à mesure qu’ils approchaient du but qu’elle avait inconsidérément choisi. Elizabeth maudit une fois de plus la stupidité qui l’avait conduite à inventer un « sceptre de Thor » et frissonna.
A quelques mètres d’elle, Barbossa ferma les yeux. L’air était rempli de poudre et de sang. Deux odeurs qu’il avait appris à aimer par-dessus tout. Il aimait la vie qu’il menait actuellement. Pour la première fois de son existence, il ne formalisait pas de ne pas être le capitaine à bord. Au contraire, il se régalait de l’inhumanité d’Elizabeth, des raffinements qu’elle mettait dans le massacre de leurs ennemis. Elle progressait de jour en jour. Et plus elle progressait, plus elle l’excitait. Barbossa inspira longuement au souvenir de la manière dont elle avait ôté la vie du capitaine vaincu et s’approcha d’elle.
Les yeux dans le vague, Elizabeth réprima une nausée au souvenir des hurlements du capitaine du navire vaincu. Pendant quelques secondes atroces, elle s’était vue défaite, morte, jusqu’à ce qu’elle ait l’idée de lui lancer de la potasse au visage. Une torche enflammée avait fait le reste. L’estomac retourné à ce souvenir, Elizabeth grimaça avant de se reprendre. Après tout elle n’avait fait que protéger sa propre vie.
Barbossa glissa un regard envieux sur les formes que la chemise roidie par le sang laissait apparentes.
« Vos vêtements sont trempés, vous devez avoir froid. » glissa-t-il à l’oreille d’Elizabeth.
La jeune femme sourit et se retourna vers lui.
« Je suis glacée. » murmura-t-elle.
Barbossa lui lança un regard empreint de désir et Elizabeth retint un sourire triomphant. Le pirate recherchait sa présence après l’avoir dédaignée. Ce ne serait plus très long avant qu’il ne se déclare et qu’elle ne lui assène le coup fatal. Sans le moindre remord à cette pensée, Elizabeth ferma les yeux alors que Barbossa pressait son corps contre le sien.
« Pourtant vous êtes la plus flamboyante de nos pirates. » souffla Hector.
Elizabeth se mordit les lèvres alors que la main chaude et griffue du pirate se glissait sous sa chemise.
Elle aimait les caresses aussi pressées qu’ardentes de Barbossa. Tout comme elle appréciait la chaleur de son bas ventre pressé contre ses fesses. Le désir monta en elle et elle se tourna vers son amant.
« Je vous ordonne de vous rendre dans ma cabine Capitaine Barbossa.
- Il semble qu’il ait ici quelques rapines, objecta le pirate en fixant la prise que rassemblaient les hommes de l’Empress.
- Je vous offre une part supplémentaire.» Gémit Elizabeth alors qu’il empoignait sa poitrine.
Barbossa déglutit. Elizabeth Turner le rendait fou. Maudissant intérieurement la rouerie de la jeune femme il serra un peu plus sa poitrine et la fit gémir.
« Je veux rester pour le partage. »
Elizabeth haleta.
« Mes hommes ont pris tous les risques, vous n’aurez que dix pour cent.
- Vingt… » Souffla Barbossa en glissant sa main vers son bas ventre.
Elizabeth se mordit les lèvres. Elle n’aurait jamais cru que Barbossa puisse l’exciter autant pourtant c’était le cas. Elle aimait la manière brutale dont il la caressait ou la prenait, l’agonisant d’injures alors qu’elle les lui rendait. Elle frissonna à la pensée qu’il guettait une faiblesse de sa part et bloqua sa main.
« Dix pour cent Hector. »
Le pirate bougea ses doigts sur son intimité humide et se pressa contre elle.
« Quinze et je remplace ma main par un tison chaud. » gémit-il.
Elizabeth sourit lascivement.
« Douze…
- Et ? Demanda Barbossa
- La bouche du Capitaine. » murmura Elizabeth en se retournant pour lui faire face.
Barbossa sourit.
« Douze et votre bouche Capitaine Turner. »
Elizabeth se crispa légèrement comme toujours lorsque le souvenir de Will venait la cueillir.
« Douze, et c’est la bouche d’Elizabeth.
- Comme il vous plaira. » Rétorqua Barbossa.
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La langue d’Elizabeth frôla les bourses de Barbossa avant d’engloutir son sexe avec volupté. Crispé par le désir, le pirate empoigna ses cheveux.
« J’aime vos négociations Elizabeth. »
Excitée par le désir qu’exhalait Barbossa, Elizabeth le lécha consciencieusement.
« Dois-je en conclure que vous tenterez plus de me trahir ? »
Barbossa gémit lourdement puis caressa les cheveux de la jeune femme.
« Vous êtes un excellent capitaine Elizabeth. »
Surprise, la jeune femme s’arrêta net et Barbossa la fixa.
« Il fait trop froid pour vous. »
Elizabeth se laissa retomber en arrière, le cœur en fête. Elle avait réussi, il l’aimait ou du moins était attaché, restait à lui briser le cœur. Forte de sa première victoire, elle se laissa aller dans ses bras.
Tortuga
Tai Huang posa un regard conquérant sur la petite île. Depuis qu’il avait mis les voiles avec la Jonque de Mistress Ching, il était allé de succès en succès. C’était donc les poches pleines et le cœur léger qu’il autorisa son équipage à débarquer. En vérité, tout aurait pu être parfait si deux détails n’avaient pas ombragé la félicité du pirate. Deux femmes : Ching et l’anglaise.
Tai avait pris la fuite lorsque Barbossa et Sparrow avaient abordés le navire, il ignorait donc ce qui était advenu ensuite et redoutait que Ching ne vienne lui réclamer le navire qu’il commandait. Il avait bien tenté de se renseigner mais les versions qu’il avait glanées étaient si différentes les unes des autres qu’il n’en savait pas plus qu’avant. Certains prétendaient que la vieille Ching était morte, d’autres qu’elle commandait l’Empress et que l’anglaise était morte. Ou dans une maison de passe. Ou alors Ching était la putain, ce qui au vu du physique de la dame lui paraissait hautement improbable, car enfin quel homme sain d’esprit paierait pour ça ??? D’autres prétendaient que l’anglaise avait été pendue etc.…. Pour résumer, Tai ne savait rien.
Il avançait dans les rues de Tortuga en ruminant ces pensées lorsqu’il aperçut Pang et Lo Chan. L’ancien second s’arrêta net. Les deux hommes semblaient en pleine discussion et il posa la main sur son sabre. Il n’avait jamais aimé Pang. L’homme était trop doux, uniquement préoccupé par les catins. En revanche, Lo Chan avait toujours été un bon pirate. Ce qui signifiait selon les critères de Tai qu’il était prompt à tuer.
« Lo Chan tu cherches un équipage ? » demanda t’il.
Les deux hommes se retournèrent dans sa direction l’air féroce.
« Tai Huang.
- Capitaine Tai Huang. Où est l’Empress ? » Ne put il s’empêcher de demander, dévoré par son désir de posséder la jonque.
Lo Chan cracha sur le sol.
« Aucune idée, l’anglaise nous a chassés. »
Tai réprima un sourire. Il avait tendance à considérer que les ennemis d’Elizabeth étaient ses amis.
« Pourquoi a-t-elle fait une telle erreur ?
- Parce qu’on est maudit. »Répondit Pang d’un ton maussade.
L’œil de Tai Huang brilla légèrement et il passa familièrement le bras autour des épaules de ses anciens compagnons.
« Si vous me racontiez cela autour d’une bonne bouteille ?
- Bonne ou pas bonne on verra pas la différence… » Marmonna Lo Chan qui le suivit toutefois.
Quelque part dans le Palais Royal du Danemark,
« A quoi ressemble le sceptre que nous cherchons ? » demanda Barbossa à Elizabeth.
Une épée ceignant sa taille et un pistolet dans chaque main, la jeune femme se retourna vers le pirate avec agacement.
« A un sceptre je suppose. Croyez-vous que Calypso se soit embarrassée de me faire une description ? »
Barbossa reconnut la justesse de l’argument et ils progressèrent quelques instants en silence.
Elizabeth jeta un regard sur le couloir et réprima un gémissement. Elle avait été stupide, si elle n’avait pas inventé ce foutu sceptre, elle serait encore au chaud dans son lit ou dans les eaux caraïbes. Et au lieu de ça, elle se trouvait dans un palais, les armes au poing et faisait mine de chercher un objet qui n’existait que dans son imagination.
Barbossa poussa une porte et une exclamation ravie lui échappa.
« Voilà ce que je cherchais ! »
Elizabeth jeta un regard nerveux autour d’eux et le suivit. Visiblement très fier de lui, Barbossa lui désigna les sceptres qui jonchaient la pièce.
« Il doit y avoir tous les sceptres du monde ici, grommela Elizabeth.
- Il y a donc forcément le vôtre, rétorqua Barbossa.
- Sauf qu’on ne sait pas à quoi il ressemble, pesta Elizabeth. Si vous m’aviez laissée vous expliquer mon plan.
- Si on avait suivi votre plan vous seriez vautrée dans les bras de je ne sais quel homme de garde. Je commence à connaitre vos plans Elizabeth. »
Vexée, la jeune femme rougit.
« Pas du tout ! »
Barbossa se retourna vers elle, visiblement agacé.
« Aidez-moi à chercher votre sceptre au lieu de vous lamenter parce que je vous ai épargné la peine de vous donner à un autre ! »
Cette fois Elizabeth ne protesta pas. Un léger sourire éclaira ses lèvres à la pensée que peut être, Barbossa pouvait être jaloux. Ce qui était une très bonne avancée pour son plan secret qui était précisément de coucher avec le pirate pour mieux lui briser le cœur. Cette constatation la fit grimacer et elle pencha sur les sceptres.
« Il est certainement fort ancien, » observa Barbossa qui fouillait tout en se remplissant les poches.
Elizabeth se mordit les lèvres. Elle devait trouver quelque chose et vite. Mais aussi comment aurait-elle pu prévoir que le plan d’Hector marcherait aussi bien et qu’ils pourraient pénétrer dans le palais en toute impunité ??
Un coup de feu résonna et mit fin à cette pensée. Elizabeth déglutit en voyant courir vers eux des dizaines de soldats
« La suite du plan ?? » demanda-t-elle à Barbossa.
Le pirate abattit froidement l’un des soldats et lui fit un bref sourire.
« On improvise…. »
Elizabeth tira à son tour sur un soldat et gémit intérieurement.
Dos à dos, les deux pirates reculaient vers la fenêtre. Malgré la supériorité des soldats, ils n’étaient pas encore vaincus ce qui étonnait Elizabeth. La jeune femme enfonça son sabre dans le corps de l’un de leurs assaillants et se tourna vers Hector.
« Nous allons être acculés…
- Merci pour votre observation, je ne m’en étais pas rendu compte. »
Elizabeth se défendait avec l’énergie du désespoir lorsqu’elle vit un homme âgé aux pieds de Barbossa.
« Le gardien ! » Hurla un des soldats.
Barbossa ricana et se pencha vers le vieillard.
« Pitié ne me faites pas de mal … »supplia ce dernier.
Barbossa se tourna vers lui.
« Où est le Sceptre de Thor ? Lequel est-ce ? Parle et tu auras la vie sauve ? »
Elizabeth frémit devant l’air d’incompréhension de l’homme.
« Mais il n’y a pas de… »
La voix de l’homme se tut net alors qu’une tâche sombre s’étendait sous sa chemise.
« Ces rats l’ont tués pour ne pas qu’il parle !! Pesta Barbossa. On part, j’ai un plan. »
Elizabeth se débarrassa d’un nouvel adversaire, le cœur lourd. Elle venait de tuer froidement un pauvre vieux qui ne lui avait rien fait.
« Il est peut-être encore vivant ! Couvrez-moi, je vais tâcher de lui arracher des aveux ! S’exclama-t-elle en se précipitant sur le corps.
- Maudite, souffla le vieux lorsqu’elle se pencha sur lui.
- Je suis désolée… murmura Elizabeth le cœur lourd.
- ELIZABETH !! On a plus le temps ! Les renforts arrivent. Venez !!! »
La jeune femme sentit le bras de Barbossa l’entourer puis la fenêtre explosa et il les précipita tous deux dans le vide.
Tortuga,
Il avait mis moins de trois heures à convaincre les hommes de l’Empress que l’anglaise était responsable de leur état. Une heure de plus lui avait suffi pour les persuader de réclamer vengeance et de le suivre.
Flanqué des squelettes maudits, Tai Huang remonta sur sa jonque, un sourire aux lèvres. Grâce à Elizabeth il possédait désormais une armée d’immortels. Une armée qui allait l’aider à débarrasser pour de bon les flots d’Elizabeth Turner.
Danemark,
« Vous êtes fou, » souffla Elizabeth en courant derrière Barbossa.
Le pirate ne répondit pas et il la plaqua brutalement contre une porte. Grelottante après leur plongée dans les douves du château, dieu merci fort profondes, Elizabeth se colla contre lui.
« Des soldats… murmura Barbossa à son oreille.
- Je me demande ce qu’ils cherchent, » pesta Elizabeth sur le même ton.
Barbossa se colla un peu plus contre elle et Elizabeth sentit avec surprise l’excitation du pirate.
« Nous sommes en danger de mort ! » persifla-t-elle.
Barbossa se colla un peu plus.
« C’est ce qui donne toute sa saveur à l’instant. La mort mérite d’être vécue. »
Elizabeth se dégagea.
« La voie est libre ! Nous remettrons cela à plus tard si vous voulez bien. »
Une heure plus tard, transis et épuisés, Barbossa et Elizabeth retrouvaient le pont de l’Empress.
« Jal lève l’ancre, vite ! » ordonna Elizabeth.
Son second lui adressa un regard surpris et elle s’empara d’une couverture.
« Vite !!! »
Cette fois le second obéit et Barbossa s’approcha.
« Vous abandonnez ? Ça ne vous ressemble pas… »
Sans la moindre hésitation, Elizabeth se tourna vers lui.
« Le Gardien a parlé avant de mourir. Il a dit que le Sceptre était en Afrique. » mentit elle.
Barbossa la regarda, surpris.
« Je croyais trop moribond pour parler.
- Et bien il l’a fait !! S’énerva Elizabeth. Cap au sud !! »
Quitte à faire semblant de chercher une chimère… Autant le faire dans un endroit chaud, songea frileusement Elizabeth avant de se blottir dans sa couverture.
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