Le retour inattendu d'Anamaria dans sa vie avait plus perturbé Will que le jeune homme ne voulait se l'avouer. La revoir avait forcé des souvenirs qu'il croyait disparus à jamais, des images de son passé, de sa quête pour retrouver Elizabeth.
Elizabeth… Il l’aimait jadis, il l'aimait avant de découvrir qu'elle ne voulait pas de lui. Longtemps il avait espéré, longtemps il s'était réchauffé au souvenir d'un regard ou d'un sourire qu'elle lui avait adressé mais à présent ça ne représentait plus rien pour lui. Il avait trouvé sa place, de celles que d'autres auraient fuis avec horreur mais qui lui correspondait bien.
Le découvrant seul, Bill le Bottier s'approcha avec hésitation de son fils. Il n'était toujours pas parvenu à trouver les mots qui lui permettraient de débuter une relation normale avec lui tant il avait été choqué par leurs retrouvailles. Tout le reste de son esclavage à bord du Hollandais Volant il devrait vivre avec la vision de son fils, de sa chair ployant sous le poids des assauts de Davy Jones, son beau visage si semblable au sien au même âge contracté sous l'effet du plaisir. Mais il avait aussi vu la jeune métisse que Jones avait si cruellement humiliée et son cœur de père s'était gonflé d'espoir en voyant le regard qu'elle posait sur son fils. Peut-être que tout n'était pas perdu pour Will, peut être que sa malédiction ne toucherait pas le jeune homme plus encore et qu'il réussirait là où lui, son père, avait échoué en menant une vie de famille normale entouré de sa femme et de ses enfants.
Rassemblant tout son courage Bill posa une main sur l'épaule de Will.
« Fils. Je crois qu'il est temps que nous parlions. »
Will rougit et détourna le regard, il ne voulait pas lire dans celui de son père la condamnation et le dégoût qui lui rappelait chaque fois à quel point sa jouissance était contre nature.
« De quoi veux-tu que nous parlions. Murmura-t-il.
- De toi Will. Et de moi, de Jones. »
Will déglutit et se retourna brièvement vers son père.
« Il me semble savoir que tu es mal placé pour me faire la morale à ce sujet. »
Bill eut un rire sans joie à ces paroles.
« Je ne comptais pas te faire la morale, juste comprendre pourquoi cette ignominie qui coule dans mes veines est à présent dans les tiennes. »
Will, l'air blessé, se retourna vers son père.
« Est-ce que tu essaies de justifier tes actes et ton abandon par un geste d'amour vers Jones ? C'est ça que tu veux me dire ? Que tu veux que je comprenne et que je pardonne ? »
Bill soupira, le moment était donc venu de s'expliquer pour ça aussi.
« Pas Jones. C'était un autre. Un beau marin, jeune et fort. J'aimais ta mère bien sûr mais mon cœur ne s'accélérait plus en sa présence, mon sang ne bouillait plus lorsque je la sentais sous moi. Tout en moi se tendait vers cet homme. Mais toi, toi je sais que tu es différent, que ton cœur bat pour une fille. »
Will eut une grimace amère en entendant la confession de son père.
« Il n'y a plus de femme, c'était un rêve. » Déclara-t-il d'un ton tranchant.
Bill sentit l'espoir renaître à ces mots.
« Mais elle existe ! Will mon gars, j'ai vu la femme qui a bravé Jones pour te rejoindre, le regard qu'elle pose sur toi.
- Anamaria ne représente rien à mes yeux. »
Bill éclata de rire.
« Mais tu n'as même pas essayé ! Crois-tu que ce que Jones te procure soit de l'amour ? Ce poulpe est incapable d'un tel sentiment. »
Will rougit violemment et se retourna vers Bill.
« Ne parle pas de lui ainsi. Il est le seul à m'avoir jamais témoigné de l'affection !
- De l'affection ? S'écria Bill, incrédule. Will, il a fait de toi sa catin !
- Tu l'étais avant moi, non ? »
Ce fut au tour de Bill de paraître gêné et sa rougeur renseigna Will sur la justesse de ses accusations.
-« Will, mon gars, cette fille …
- Elizabeth. Murmura Will la voix emplie de peine. C'est à cause d'elle que je suis ici, elle et Sparrow. Ils m'ont utilisé puis elle est partie. »
Bill s'approcha de lui, plein d'espoir en percevant les sentiments qui vibraient encore dans la voix de son fils.
« Si tu t'enfuyais d'ici… Tu pourrais la retrouver, t'expliquer avec elle.
- Elle ne me voit que comme un frère, elle me l'a dit. Répondit Will avec amertume.
- Et alors ? Ne vaut-il mieux pas être vu comme un frère que comme une catin ? Will je t'en prie lorsque cette Anamaria reviendra, et je suis certain qu'elle le fera. Pars avec elle sans te soucier du reste et saisis ta chance. Tu ne me dois rien pas plus qu'à Jones. »
Davy éclata de rire derrière Bill.
« Tu te découvres une vocation de père Turner ? C'est un peu tard non ? »
Will surpris, se retourna vers Jones et l'enveloppa de son regard noisette, tremblant de peur à l'idée que le poulpe le rejette à présent.
« Quand à toi, jeune Turner, je croyais t'avoir guéri de cette peste que sont les femmes. Je te veux dans ma cabine, maintenant. Bill tu viens avec nous. »
Bill blêmit à l'ordre donné.
« Oh non Capitaine … Non …
- C'est un ordre. » Assena Jones en le faisant le précéder.
Will, le cœur battant à tout rompre les suivit, perturbé par la requête de Jones. Une fois à l'intérieur, ce dernier fit signe à Bill de s'asseoir. Le Bottier, la mort dans l'âme, s'exécuta tandis que Jones se tournait vers Will.
« Déshabille-toi entièrement. Je veux voir ton corps. »
Tremblant, mais n'ayant pas la force de s'opposer à Jones, Will s'exécuta lentement et dévoila son corps sur lequel commençait ça et là à apparaître des coquillages variés. Une fois qu'il fut entièrement nu, Jones sourit et reposa la pipe qu'il venait d'entamer.
« Tourne-toi. Face à ton père. »
Will se retourna et baissa les yeux devant le regard horrifié de Bill qui découvrait à quel point son fils était devenu l'esclave de Jones. Une forte bourrade de ce dernier poussa Will vers l'avant et le mit à quatre pattes. Frissonnant, le jeune homme sentit un tentacule glisser le long de son dos tandis que derrière lui, Jones avait repris sa pipe et tirait lentement dessus, envoyant des ronds de fumée dans la cabine.
« Si j'ai bien compris, ton père pense que tu ne me dois rien. Erreur … Tu as signé ton engagement à mes côtés. N’est-il pas vrai ?
- Si. Souffla Will qui rougissait de sentir son sexe se dresser peu à peu alors que le tentacule de Jones effleurait la peau délicate de ses fesses.
- Ton père semble également persuadé que le traitement que je t'inflige te déplait. Aussi vais-je lui prouver le contraire. »
Will les yeux clos pour ne pas voir le visage de son père, frémit en entendant le lourd pantalon de Jones tomber sur le sol dans un bruit mat. Avec un soupir, il écarta légèrement les cuisses pour faciliter la progression du tentacule qui ne se contentait jusqu' alors que de caresses superficielles. Jones plongea son regard froid dans celui de Bill alors qu'il frottait son sexe contre les fesses de Will et se contentait de l'effleurer.
« Que veux-tu Will ? Je veux que tu le dises.
- Will… non. » Murmura Bill.
Avec un gémissement frustré, Will poussa son bassin contre celui du poulpe, son érection grandissant à mesure que leurs corps se rapprochaient.
« Je n'entends rien. » Déclara Jones avec froideur.
Le jeune homme, les mâchoires serrées déglutit tandis que des larmes d'humiliation s'écoulaient de ses yeux.
« Que vous me preniez. » Chuchota-t-il.
Bill détourna le regard, prit d'une brusque nausée en se reconnaissant dans son fils.
Jones le fixa.
« Avez-vous entendu Mr Turner ? Votre fils veut que je le prenne. Introduisez-moi donc auprès de lui, je ne saurais me passer de la bénédiction du père de la mariée. » Ricana-t-il.
Bill ouvrit des yeux effarés en comprenant ce que voulait l'autre.
« Oh non … non … Dit-il en secouant la tête.
- Ce n'était pas une suggestion Bill mais un ordre. »
Les larmes aux yeux, Bill secoua la tête.
« Je refuse. »
Jones saisit Will par les cheveux et lui remonta brusquement la tête de sa pince, tandis son autre main tentaculaire s'enroulait tel un serpent autour du sexe gonflé de Will et le caressait lentement.
Perdu entre la douleur et l'excitation, Will poussa un gémissement aigu, son corps se mit à trembler alors qu'il attendait la délivrance.
« Fait le Bill. Ou je le tue sous tes yeux. »
Avec un reniflement de détresse, Bill s'approcha lentement et prit le sexe de Jones dans ses mains rêches et tremblantes.
« Introduis-moi Bill. » Répéta Jones avec un sourire cruel en resserrant sa pince sur les cheveux de Will.
Il tira sa tête plus encore en arrière et arracha un gémissement de douleur au jeune homme.
Bill lui lança un regard éperdu et, sans regarder Will, sa main libre écarta les fesses de son fils tandis qu'il guidait le sexe de Jones en lui. Jones sourit avec froideur et relâcha la tête de Will, continuant à caresser son sexe.
« Va reprendre ta place à présent. »
Le regard mort, Bill alla docilement reprendre sa place face à Will tandis que la pince de Jones se posait sur les hanches du jeune homme, l'aidant à s'enfoncer plus profondément. Will gémit de plaisir alors que le tentacule enserrait son sexe en de rapides va et vient. Finalement, au bout d'un accouplement violent Jones se lâcha en lui avec un râle, ses frissons de plaisir eurent raison de Will qui jouit à son tour, sa semence se répandant sur le sol crasseux de la cabine. Jones se retira sans douceur, il poussa Will au sol et le jeune homme se retrouva le visage dans les marques de son orgasme.
« Satisfait Bill ? Tu vois que je ne suis pas si cruel. J'ai fait plaisir à ton fils. » Exulta-t-il avant de sortir.
Bill ne répondit pas, il regarda avec amertume Will qui gisait au sol, le visage maculé, des larmes de honte traçant des sillons clairs sur ses joues. Avec un soupir triste, il se leva et alla s'agenouiller aux côtés de Will.
« Relève-toi fils. Murmura-t-il des sanglots dans la voix. Et pardonne-moi pour t'avoir donné ce désir contre nature. »
Will, rouge de honte s'écarta de lui, complètement perdu et Bill le regarda longuement. Il se promit de tout faire pour le sortir des tentacules de Jones et pour lui donner une chance de ne pas refaire ses erreurs et de mener une vie normale. Avec douceur il se pencha sur Will et le força à le regarder.
« Je n'ai pas été un bon père pour toi Will mais je te promets que ça va changer. »
Will le regarda un instant et sourit avec hésitation à ces paroles qu'il avait si longtemps rêvé d'entendre. Bill lui sourit en retour. Il le sauverait, quoiqu'il lui en coûte il sauverait Will de Jones et de lui-même.
()()
Ça faisait à présent plusieurs jours qu'ils étaient à l'île des Épaves et le Conseil n'avait toujours pas pu commencer, ce qui somme toute ne gênait pas Jack outre mesure. Elizabeth se remettait lentement de l’annonce de la mort de son père et Jack la découvrait souvent seule, pleurant dans un coin quelconque. Il ne lui avait rien dit de la confession d'Audrey et de la menace qui planait sur elle, ne voulant pas ajouter à son angoisse mais il étudiait des heures durant le livre d'Audrey où il cherchait une solution.
Cette nuit-là, Jack, épuisé après avoir passé des heures à compulser le grimoire, s'apprêtait à rejoindre le Pearl, sachant y trouver Elizabeth qui, sûrement, dormirait déjà. Il avançait d'un pas rapide vers le navire, pressé de sentir son corps chaud se blottir contre le sien lorsque la voix de Teague l'arrêta net.
« Il faut qu'on parle Jackie. »
Grimaçant, Jack se retourna vers son père.
« Je ne vois pas de quoi … »
Teague eut un sourire froid.
« Vraiment tu ne vois pas ? Et bien moi si. Dis-moi qu'as-tu appris dans le livre d'Audrey Beckett ?
- Rien qui te concerne. » Lâcha Jack avant de continuer sa route vers le Pearl.
Teague se contracta sous la rebuffade et reprit la parole.
« Qu'est-ce que cette femme représente pour toi Jackie ?
- Audrey ? Rien du tout. Répondit Jack sans s'arrêter.
- Je ne parlais pas d'Audrey. Mais de cette Elizabeth Beckett qui se traîne comme une âme en peine depuis qu'elle est ici.
- Elle vient de perdre son père.
- Et tu la consoles ? Tu te sers d'elle contre Beckett ? Tu penses qu'elle ferait un bon moyen de pression ? » Demanda Teague.
Jack frissonna et se tourna vers lui.
« Lizzie n'est pas un moyen de pression Teague.
- Alors qu’est-elle ?
- Ça ne te regarde pas Teague. »
Teague soupira avec lassitude.
« Elle est ta maîtresse n'est-ce pas ? »
Jack se crispa à ces mots.
Ma maîtresse … non c'est ma Lizzie. C'est celle que j'ai toujours cherchée, celle que mon cœur désire…
« Oui c'est ça. Répondit-il d'un ton sec. Maintenant si tu le permets j'ai envie de me défouler et ton trou à rat manque sérieusement de catins ce qui m'étonne vu tes goûts.
- C'est pour ça que tu l'as amenée ? »
Jack lui sourit d'un air cynique.
« Pour quoi d'autre ? » Dit-il avant de s'éloigner, pressé de retrouver Elizabeth.
Il ne regrettait pas d'avoir menti à Teague sur ses sentiments, il lui avait dit ce que le vieil homme voulait entendre sachant qu'il n'obtiendrait jamais ni son respect ni son approbation. Toute conversation avec Teague Sparrow était du temps perdu. Se dit-il en avançant rapidement.
Songeur, Teague regarda sa silhouette décroître avant de soupirer. Lorsqu'il avait vu Jack arriver avec cette fille, il avait espéré un bref instant que son fils avait enfin trouvé quelqu'un à aimer et qu'ainsi il aurait l'occasion se rapprocher de lui et de retisser les liens que ses erreurs avaient rompus mais une fois de plus Jack s'avérait décevant.
Loin de se douter des pensées de son père, Jack entra doucement dans la cabine et retira lentement ses bottes, il les posa soigneusement à côté du lit dans lequel Elizabeth dormait déjà. Il ôta ses vêtements avant de se glisser contre elle, savourant la tiédeur de sa peau.
Contre lui, Elizabeth bougea faiblement et ouvrit ses grands yeux sombres.
« Je t'ai attendu. Murmura-t-elle
- Teague m'a retenu. » Répondit Jack sans pouvoir se retenir de la toucher, ses doigts glissant sur son bras.
Elizabeth sourit en sentant sa caresse. Elle ne se posait plus de questions sur Jack et les sentiments qu'il lui inspirait, les battements de son cœur la renseignaient suffisamment à ce sujet. Elle se pencha sur lui et l'embrassa doucement, sa langue venant caresser la sienne.
Le sang de Jack se mit à bouillir alors que toute sa fatigue s'envolait d'un coup et il sourit sous la bouche d'Elizabeth.
Petite sorcière…
« Plus sommeil ? Demanda-t-il avec un sourire taquin.
- Avec toi jamais.
- Mmmm je sais, je suis un amant d'une vigueur et d'une taille hors du commun. » Répondit Jack avec fierté, sa main se perdant dans des caresses plus précises.
Elizabeth sourit et le regarda avec défi.
« Prouve-le …
- A vos ordres Capitaine Lizzie. » Sourit Jack en la pénétrant doucement.
Elizabeth gémit, le plaisir envahit ses traits alors qu'il progressait lentement en elle
« Je t'aime tellement Jack… »
Moi aussi trésor, plus que je ne l'aurais cru possible…
Jack soupira de plaisir et glissa une main dans ses cheveux blonds pour attirer son visage à lui.
« Lizzie. » Chuchota-t-il contre ses lèvres avant de l'embrasser passionnément.
Ils firent l'amour longtemps, tendrement. Jack avait l'impression qu'il ne parviendrait jamais à se rassasier de son corps, sa langue découvrait sans cesse de nouvelles saveurs tandis que ses mains épousaient ses formes délicates jusqu'à ce qu'ils jouissent, mettant fin à leur étreinte. Elizabeth soupira et nicha sa tête contre son épaule, ses yeux se fermèrent alors qu'un sourire heureux flottait sur ses lèvres.
Jack se retourna brièvement vers elle, le cœur battant à la pensée de ce qu'il allait dire pour la première fois.
« Lizzie … »
Elizabeth ouvrit un œil rond, l'air mi amusée mi inquiète.
« Encore ? »
Oh Lizzie oui encore … J'ai envie de te prendre encore, jusqu'au matin, jusqu'à ce qu'on en puisse plus l'un et l'autre. Je veux caresser ton corps jusqu'à le connaître par cœur et lorsque le moment sera venu je veux mourir en toi. Ma délicieuse Lizzie.
« Jack ? Demanda Elizabeth inquiète par son brusque silence
- Lizzie … je, je suis amoureux de toi. » Souffla-t-il enfin.
Imbécile ! Prend-la plutôt !
Les yeux d'Elizabeth se mirent à briller alors qu'il lui disait enfin les mots qu'elle avait tant espérés. Elle l'embrassa légèrement sur les lèvres et plongea son regard dans le sien.
« Tant mieux parce que c'est réciproque Capitaine Sparrow et que je ne suis pas prête de te laisser. Je ne commettrais pas deux fois la même erreur. » Murmura-t-elle.
Jack sourit de son sérieux et glissa une main avide sur son corps.
« Prouve-le … » La défia-t-il.
Les yeux dans les siens, Elizabeth glissa sa main jusqu'à son sexe et le caressa lentement tandis que leurs soupirs emplissaient à nouveau la pièce. Pris par leur plaisir, aucun des deux ne s'aperçut de l'arrivée du Conquérant et de son capitaine chargée du coffre contenant le cœur de Jones pas plus qu'ils ne virent que dans la paume de leurs mains commençait à s'étendre une marque noire.
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