Chapitre 33 : Une chose qu'il n'aurait jamais imaginé pouvoir marchander


Alicia cligna des yeux dans la pièce sombre où Lord Beckett l'avait fait enfermer après son apparition au dîner. Cela faisait des heures à présent qu'elle attendait, tremblant de peur que le Lord pervers la rejoigne, les moments passés dans les bras du vieux Gouverneur lui paraissant soudainement plus doux. Certes, Weatherby Swann était âgé, beaucoup plus qu'elle, mais il l'avait toujours traitée avec respect et la faisait se sentir une grande dame alors qu'elle aurait pu n'être qu'une catin parmi tant d'autres. Le revoir l'avait plus touchée qu'elle ne s'y serait attendue mais cela était peut-être du aux traitements qu'elle avait subis depuis son arrestation.

 

Cutler Beckett était un amant exigeant, froid. Il ne donnait pas, il prenait, contrairement au Gouverneur qui l'avait toujours cajolée, lui faisait porter de belles toilettes et de beaux bijoux et était le plus souvent rapide dans l'acte ce qui n'était pas pour lui déplaire. Bien sur le Gouverneur Swann avait des goûts étranges mais la soumissions qu'il exigeait d'elle et la brutalité qu'il mettait dans ses caresses empressées lui semblaient soudain pleines de douceur comparées à celles de Lord Beckett.

 

Alicia caressa du bout des doigts la bourse que Lord Beckett lui avait donnée la veille pour s'être si bien occupée de sa femme. Elizabeth Beckett, née Swann. Elizabeth avait la gentillesse de son père mais un feu brûlait en elle et Alicia songea, vaguement amusée, que si la dame n'était pas née fille de Gouverneur elle aurait facilement pu devenir catin. Elle avait tout d'abord été troublée en découvrant la jeune femme qu'elle n'avait jamais vue que de loin car son père tenait à ce qu'elle reste éloignée d'elle. Son visage délicat, les mèches blondes retombant sur les épaules nues, elle l'avait trouvée très belle mais aussi qu'elles se ressemblaient d'une manière qui la gênait.

 

La porte s'ouvrit avec un grincement sinistre et Alicia cligna des yeux, surprise par la brusque lumière qui venait éclairer la pièce misérable. Elle se leva par automatisme et lissa la robe qu'il l'avait forcée à mettre, son cœur battant la chamade à l'idée de ce qui l'attendait à présent. Beckett eut un sourire désagréable tandis que Mercer allait refermer la porte derrière eux. Le lord s'approcha d'elle et saisit son menton dans sa main, serrant jusqu'à ce que la jeune femme laisse échapper un gémissement.

«  Je crois qu'après ce soir le Gouverneur n'aura jamais plus envie de toi. Il a goûté à mieux. Ricana Beckett. Seulement pour ma part je reste sur ma faim. »

Alicia blêmit et recula, le Lord lui semblait encore plus effrayant à la lumière blafarde de la bougie. Cutler sourit et fourragea dans son corsage sans gêne, il soupesa ses seins lourd avant de reprendre d'un ton indifférent.

« Donc à présent, tu n'es plus utile à personne, je ne vois donc aucune raison de te garder en vie. »

 

Alicia sentit son cœur s'arrêter de battre et croisa le regard de l'âme damnée de Beckett, Mercer, qui aiguisait d'un air détendu le couteau qui ne le quittait jamais. Elle plaida d'une voix effrayée.

« Je, Lord Beckett… Je vous en prie… Je ferais ce que vous voudrez tout ... Mais pitié ne me tuez pas. Se mit-elle à sangloter. Et … le Gouverneur ... Je peux l'espionner pour vous, il me reprendra je le sais. Il m'a si souvent dit que je lui étais indispensable. »

Cutler sourit méchamment et la poussa sur le sol dur de la pièce, il remonta cavalièrement ses jupons tandis qu'il défaisait ses pantalons.

« Tu ne l'es plus. Tu vois Weatherby ne s'est pas contenté d'une pâle copie cette nuit, il a eu l'original. » Expliqua-t-il avant de s'introduire en elle en une violente poussée.

Alicia gémit en le sentant en elle, forçant les chairs sans la moindre douceur tandis qu'elle sentait le souffle lourd de l'homme dans son cou, son corps pesant sur le sien.

«  Tu es beaucoup moins étroite qu'elle, moins affriolante aussi. » Asséna Cutler en râlant de plaisir.

 

Alicia le regarda avec horreur et lutta contre son envie de serrer les cuisses, fermant les yeux à la place. Elle ne voulait plus le voir, plus croiser ce regard cruel qui la terrifiait.

« De qui … De qui parlez-vous ? » S’entendit-elle demander sans vouloir entendre la réponse qui confirmerait ce qu'elle soupçonnait depuis qu'elle avait vue Elizabeth Beckett de près.

Il se lâcha en elle puissamment et ses râles de plaisir résonnèrent dans le cachot froid et vide.

«  Mais d'Elizabeth voyons, sa peau douce, ses petits gémissements de plaisir… Tu lui paraîtrais bien fade après ça. Ricana Beckett en se retirant. Enfin tu sais de quoi je parle, tu y as goûté toi aussi. »

Alicia gémit tandis qu'un haut de cœur la secouait à l'idée de ce qui s'était produit puis elle rampa vers le coin de la pièce, transie de froid et d'horreur.

« Vous êtes un monstre. Il… Il n'aurait jamais voulu ça. Tenta-t-elle d'une voix faible mais sachant au fond d'elle que c'était la vérité.

- Bien sûr que si il le voulait. C'est-ce qu'il désirait le plus au monde. Ricana Beckett. Et je lui ai donné. »

 

Alicia ferma les yeux. Pour la première fois depuis longtemps elle n'avait pas honte de celle qu'elle était. Certes elle vendait son corps pour vivre, se donnait au plus offrant, mais la nouvelle que lui avait appris Beckett la faisait se sentir moins indigne que tous ces nobles. Sa satisfaction fut de courte durée, Beckett reprit la parole d'un ton froid.

« Mais ne t'en fais pas, je vais veiller à ce que tu aies toute l'attention que tu mérites. Monsieur Mercer va rester avec toi. »

Alicia recula en croisant le regard de l'assassin qui continuait à astiquer son couteau avec minutie, son visage grêlé plus froid que jamais.

« Non … » Souffla-t-elle.

Beckett lui sourit d'un air pervers.

« Oh, c'est le couteau qui t'inquiète ? Rassure toi il ne va pas te tuer, juste jouer un peu avec toi. » Annonça-t-il en se dirigeant vers la porte, la laissant avec Mercer.

 

Beckett s'engagea seul dans le couloir, il remonta l'escalier qui menait à la chaleur de sa demeure et sourit en entendant les premiers hurlements de souffrance d'Alicia.

 

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Sur le Black Pearl, Jack guidait habilement le navire dans les eaux sombres. Il n'avait autorisé aucun homme à dormir, arguant du fait qu'ils s'étaient assez reposés durant sa longue convalescence. Seul à la barre, il ne cessait de penser à Lizzie. Il la revoyait comme elle était le premier jour de leur rencontre, lorsqu'elle était tombée dans les flots sous ses yeux et qu'il avait plongé pour la repêcher. Il l'avait fait sans réfléchir et lorsqu'il l'avait remontée et qu'il avait vu l'objet qu'elle portait il avait cru qu'elle lui tombait du ciel pour exaucer son plus cher désir. Retrouver le Pearl. Et aussi il l'avait désirée alors, il avait eu envie de ce corps mince qu'il avait soulevé sans difficultés, de ces formes que la transparence de la chemise humide laissaient apparentes. Il avait eu envie d'y goûter et encore plus en lisant le même désir dans les yeux du Commodore. Jack sourit brièvement et se rappela Molokai, le soleil qui faisait briller les cheveux de sa douce ingénue, puis son corps enfin dévoilé.

 

« Tu deviens de plus en plus ridicule. Elle est mariée à un autre, celui qui t'a conduit à cette vie de pirate que tu avais tant cherché à quitter… » Murmura une voix perverse à son oreille. 

 

Le sourire de Jack s'effaça à cette pensée. Elizabeth était une femme si pleine de vie, si ardente, brûlante et il trembla en pensant à ce que Beckett avait pu faire de cette sensualité qui ne demandait qu'à éclore en elle. Il se souvenait du goût de sa peau, de la manière dont elle avait répondu à ses caresses. Je suis à toi Jack…avait elle dit alors et il l'avait crue.

« Et qu'a-t-elle fait ensuite ? Elle s'est jetée au cou de ce forgeron sans se soucier de toi.

- Pauvre Jacky tu ressembles à un de ces maris jaloux que tu as si souvent offensé.

- Elle est partie sans se retourner vers ce Beckett. Ne va pas la chercher. N'oublie pas notre devise Jack, fuir plutôt que de se battre. »

 

Jack soupira. Elizabeth méritait qu'il se batte pour elle, même s'il s'avérait qu'elle ne voulait pas de lui, il était prêt à tout mettre en œuvre pour la retrouver. Certes il avait voulu la blesser, l'atteindre, lui montrer qu'il se moquait d'elle autant qu'elle de lui. C'était pour ça qu'il avait fait l'amour avec Anamaria, sachant qu'elle les regardait, et à présent qu'il ne pouvait plus la voir, la toucher il regrettait cette perte de temps avec la jeune pirate. Au lieu de jouer l'indifférence il aurait du lui dire, lui dire que …

« Que quoi ? » Glissa une voix malicieuse que Jack écarta vigoureusement.

Avec un soupir il raffermit son cap et regretta la perte de son compas, sûrement dérobé par Anamaria lorsqu'il l'avait chassée du Black Pearl. Puis il songea à ce qu'il allait proposer à Beckett en échange d'Elizabeth et ce que ça allait lui coûter d'offrir Calypso au pire ennemi des siens.

 

Jack eut un sourire amer en pensant qu'il serait proscrit, banni et deviendrait lui aussi l'ennemi des pirates pour cette trahison. Il n'aurait plus de place nulle part, il ne pouvait pas être dans la Navy parce qu'il était un pirate, marqué comme tel et que l'expérience lui avait montré que le service du roi n'avait rien d'honorable mais il ne pourrait plus être un seigneur pirate après ça.

« Jacky vas-tu vraiment faire ça ? Offrir Calypso à Beckett. »

Le pirate durcit son visage. S'il n'avait pas d'autres choix il le ferait.

 

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Encore une fois ses souvenirs le ramenèrent dans le passé, là-bas dans la cabane de Tia Dalma, et la voix d'Audrey résonna à nouveau dans son esprit.

« C'était Anthony, mon frère. Il, je veux dire mon époux. Il m'a abusée, il m'a soumise et il encouragé mon frère à me posséder, plusieurs fois… Puis il s'est arrangé pour que je l'apprenne. Et ... Et Anthony. Il ne semblait pas regretter alors ensuite j'ai dû endurer la vision de son visage sur moi tandis qu'il me prenait encore et encore… »

Jack soupira, après cette ultime confession, il était retourné vers la forteresse des pirates, laissant une Audrey brisée aux mains de Tia Dalma. Il avait du revenir dans le giron de celui qu'il avait rejeté ainsi que tout ce qu'il représentait. Jack était retourné auprès de Teague, son père qu'il haïssait pour sa conduite et pour l'avoir méprisé. Il était revenu, tout jeune alors et Teague l'avait reçu avec dureté. Jack n'avait pu compter sur aucune aide, aucun soutien de sa part.

« Ainsi te revoilà petit. Oh et que vois je ? La marque de l'infamie est sur ton bras, te voilà donc pirate toi qui rêvait d'être un de ces emperruqués. » S'était moqué Teague avant de l'écarter de son chemin comme s'il avait été un simple insecte.

 

Jack avait baissé les yeux et tenté de lui expliquer qu'il s'était trompé et que la piraterie offrait au moins l'avantage d'être libre, un instant l'expression de Teague s'était radoucie avant qu'il reprenne son masque imperturbable.

« Et d'où viens tu ?

- De chez Tia Dalma … » Avait répondu Jack d'un air honteux.

Il ne se rappelait que trop bien des nuits voluptueuses passées dans le marais pendant qu'Audrey se reposait. Teague avait eu un de ces fameux sourires ironiques dont il avait hérité

« Je vois et bien te voilà donc l'amant de ma maîtresse et un homme. Je te suggère de te trouver un navire petit… Lorsque tu es parti d'ici tu m'as clairement fait comprendre que tu ne voulais rien me devoir aussi vais-je respecter ton souhait. Je voudrais juste savoir : pourquoi ta si brillante carrière dans la Royale Navy s'est arrêtée aussi vite ? »

Jack avait blêmi et relevé la tête avec défi.

« J'ai couché avec la femme de mon Capitaine, Audrey, elle avait de fantastiques yeux violets. »

Teague avait ri avant de hocher la tête d'un air appréciateur.

« Dans ce cas-tu n'auras aucun mal à te trouver un navire et à faire tes preuves. Et qu'est devenue la donzelle ?

- Je l'ai laissée avec Tia. Avait répondu Jack avec froideur

- Parfait. Maintenant petit va vivre ta vie et ne revient que lorsque tu seras devenu un vrai pirate et pas une chiffe molle. »

 

Jack n'avait rien ajouté et était reparti sur la coquille de noix qui lui avait servi pour se rendre à l'île des pirates. Depuis, il avait bel et bien fait ses preuves, il avait passé un contrat avec Jones pour récupérer le Wicked Wench, il avait vendu son âme et tué un seigneur pirate pour paraître au conseil, mais même alors Teague l'avait traité avec mépris. Il s'était fait voler son navire c'était donc qu'il était un mauvais capitaine.

 

Alors Jack s'était lancé dans la quête du Black Pearl et la traque de Barbossa. Il était retourné voir Tia Dalma qu'Audrey avait quittée depuis de longues années. Il avait continué sa liaison avec la sorcière pour l'utiliser et lui dérober un compas magique qui l'avait mené tout droit à Elizabeth. Il se demanda un instant si son père savait qui était réellement Tia Dalma.

« Bien sûr qu'il le sait. Il est le gardien du Code, ne soit pas naïf, ce que tu as compris en voyant une boite à musique il le sait depuis longtemps. »

Jack soupira en voyant le jour se lever sur les flots, il serait bientôt à Port Royal. Et une fois qu'il aurait agi, il lui faudrait aller voir son père pour le lui dire avant qu'un autre s'en charge.

 

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Le Gouverneur Swann s'éveilla, encore fourbu et fébrile de la nuit passée. Il ne parvenait pas encore à croire tout à fait en la véracité de ce qui s'était produit. Il avait enfin goûté au plaisir si licencieux et si interdit et il se dégoûtait pour ça. Pourtant il ne pouvait y penser sans ressentir à nouveau le désir de recommencer. Le corps d'Elizabeth était tel qu'il l'avait toujours rêvé. Chaud, tendre… Longtemps il avait imaginé ce que ça lui ferait de s'enfoncer en elle, de voir ce corps gracile se cambrer alors qu'il lui ferait l'amour et à présent qu'il le savait il se rendait compte que c'était encore meilleur que tout ce qu'il avait pu rêver. Elizabeth était délicieuse et aimante.

 

Weatherby ferma les yeux, il revit le visage tendu par le plaisir de la jeune femme et frissonna en se remémorant la sensation de sa langue audacieuse sur son sexe lorsqu’elle l’avait léché afin de le nettoyer de la semence qu'il venait de déverser en elle. Un long gémissement frustré lui échappa alors qu'il réalisait l'horreur de tels souvenirs. Il aurait dû être perclus de remords mais la seule chose à laquelle il pouvait penser était son envie brutale, dévorante de recommencer, de la reprendre à nouveau.

 

Longtemps il avait lutté contre ce désir qui était né dans ses reins lorsque la jolie fillette s'était changée en jeune fille aux atouts féminins évidents. Il avait assouvi un temps ses pulsions avec Alicia, la jeune catin ressemblant miraculeusement à Elizabeth lui donnait l'illusion de réaliser enfin son fantasme. Puis il s'était résolu à marier sa fille et à l'éloigner ainsi de sa maison, pensant mettre un terme à son désir. Et puis Cutler était arrivé. Et il lui avait offert tout ce qu'il avait toujours voulu. Seulement à présent, le Gouverneur réalisait qu'il voulait plus, qu'il en voulait encore. Elizabeth n'était plus la petite fille sur les rêves de laquelle il avait veillé durant des années, elle était une femme. Une femme qu'il désirait plus qu'il ne l'avait fait pour aucune.

 

Il n'avait plus honte, il n'était plus un père mais un homme qui avait goûté son rêve et qui brûlait de le savourer encore. Weatherby se leva, il se dirigea vers la porte et jeta aux domestiques éberlués qu'il sortait.

 

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Cutler était assis à son bureau et rédigeait des actes lorsque le Gouverneur fit son entrée, à sa vue il sourit un instant avant de se lever.

« Mon cher Weatherby, comment allez-vous ce matin ? Cette nuit ne vous a pas trop éprouvé ? »

Le gouverneur rougit brutalement avant de lancer un regard en direction de Mercer qui, imperturbable, continuait son travail. Beckett surpris son coup d'œil et d'un geste il ordonna de sortir à son homme de main. Une fois que ce fut fait il se tourna vers le gouverneur, une grimace cruelle sur le visage, n'imaginant que trop bien ce que voulait l'homme.

«  Alors dites-moi que puis-je faire pour vous être agréable ? »

 

Weatherby resta un moment sans rien dire, rouge de honte à présent qu'il se trouvait devant le témoin de sa déchéance et de sa coupable inclinaison.

« Voyons Gouverneur il me semble vous avoir prouvé être digne de confiance. Susurra Beckett que l'embarras de son beau-père ravissait

- Je, j'aimerais, enfin…

- Oh je vois ... Une nuit n'est pas suffisante. »

Le gouverneur rougit violemment tandis que Beckett levait calmement le courrier qu'il rédigeait à son entrée.

« Voyons mon cher Gouverneur, je veux bien accéder à votre demande mais en échange j'aimerais beaucoup votre signature sur ce document. »

Weatherby prit la lettre et commença à lire.

« Mais, mais c'est un testament qui vous désigne comme seul héritier de mes biens et de ma charge !

- En effet, après tout je suis le mari de votre fille non ? »

Le gouverneur continua de lire avant de reposer la feuille.

« Je ... Je ne peux pas signer ceci.

- Comme vous le voudrez Gouverneur. » Répondit simplement Cutler.

 

Les deux hommes furent interrompus par un bruit léger et Weatherby se retourna pour croiser le regard surpris de sa fille.

« Oh Elizabeth regardez donc qui vient s'enquérir de votre santé. Votre père que votre soudaine migraine d'hier a énormément inquiété. »

Elizabeth rougit en repensant à la nuit de luxure qu'elle avait passée et rassura son père du bout des lèvres, tandis que ce dernier sentit son cœur battre plus vite, son regard se posant sur l'échancrure de sa robe qui laissait apparaître largement la rondeur d'un sein. Cutler les observa à tour de rôle et savoura la gêne qui s'était installée avant de s'adresser à Elizabeth.

« Ma chère voulez-vous bien allez surveiller les préparatifs du déjeuner ? Votre père va rester avec nous bien sûr. »

Elizabeth lança un regard plein de gratitude à Cutler avant de sortir de la pièce.

 

Cutler resta assis et fixa son beau-père d'un air ironique. Il connaissait suffisamment l'âme humaine pour reconnaître quand il avait gagné. Le gouverneur soupira lourdement et prit la plume d'une main tremblante.

« Elle ... Vous me promettez qu'elle n'en saura jamais rien ?

- Voyons je ne voudrais pas briser le cœur de celle que j'aime. Répondit cyniquement tandis que le Gouverneur succombait à son désir et signait le papier léguant sa charge et ses biens à Cutler Beckett.

- Venez Gouverneur nous allons fêter cela et je vous ferais savoir quand la nuit vous sera clémente. »

 

Vaincu, brutalement voûté, le Gouverneur le suivit. Il venait d'acheter une chose qu'il n'eut jamais pensé pouvoir marchander.


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