Queen Anne’S Revenge,
Cabine
Imaginant toutes sortes d’hypothèses quant à la cause du remue-ménage qui agitait sa prison depuis plusieurs heures, Syréna vit la porte de sa geôle s’entrouvrir avec un plaisir bien vite modéré par l’éventualité selon laquelle Blackbeard pourrait être le visiteur. Par conséquent les yeux bleus océan de la sirène se posèrent avec angoisse sur le nouvel arrivant avant qu’un sourire charmeur ne s’épanouisse sur son visage en reconnaissant le gentil Philip.
La sirène roucoula tandis qu’il évitait son regard.
« Philip… Mon précieux Philip. Je me suis languie de toi tu sais… »
Le cœur du jeune homme rata un battement et il se sentit encore plus honteux au souvenir de la scène qui s’était déroulée sur Isla Sinistra. Syréna s’aperçut de son changement et ses lèvres se retroussèrent brièvement et dévoilèrent ses dents, avant qu’elle ne se force au calme et ne s’approche de lui, ondoyant ses écailles
« Pourquoi tu ne dis rien ? Pourquoi tu ne m’embrasses pas ? » Lui demanda-t-elle en mimant une coquette inquiétude.
Philip hésita. L’honnêteté exigeait de lui qu’il lui parle de la femme de la cave. Mais finalement, il n’avait pas vraiment choisi de coucher avec elle. Blackbeard l’y avait poussé, comme il avait forcé Syréna à se donner à lui. D’un certain côté, on pouvait même dire qu’il avait pris la femme pour Syréna, pour lui offrir tout ce qu’elle pouvait désirer et qu’un eunuque, comme l’avait menacé de le rendre Teach s’il ne le faisait pas, ne pourrait donner une fois qu’il l’aurait libérée. Ragaillardi par cette pensée, Philip s’approcha d’elle.
« C’est vrai ? »
Syréna frétilla de plaisir en lisant de nouveau l’admiration dévote dans les yeux du jeune homme.
« Pourquoi es-tu resté si longtemps absent dans ce cas ? Et que se passe-t-il ? »
Philip sentit son cœur accélérer dans sa poitrine comme il le faisait à chaque fois que Syréna le gratifiait de son sourire enjôleur.
« Il m’a empêché de venir de te voir. Mais, je n’ai pas arrêté de penser à toi. »
Syréna réprima de justesse un mouvement agacé : elle se moquait bien des pensées de Philip, ce qui l’intéressait réellement c’était de savoir ce qui se passait sur le bateau, pour ensuite en tirer profit.
« C’est vrai tu as pensé à moi ? » Susurra-t-elle pourtant à Philip d’une voix séductrice.
Philip déglutit pendant qu’elle glissait sa main fraîche dans l’encolure de sa chemise, ses ongles longs griffant doucement sa peau. Incapable de réfléchir, le jeune homme soupira.
« Syréna… »
La sirène s’offrit un sourire victorieux et carnassier tandis qu’elle le sentait s’abandonner, le corps tendu dans l’attente d’une délivrance qu’elle ne donnait généralement que quelques secondes avant le trépas et encore lorsqu’elle était d’humeur magnanime.
Sa main s’engouffra dans le pantalon du jeune homme et empoigna son sexe sans hésitation pour une tendre caresse.
« Tu es si spécial Philip. » Lui affirma-t-elle.
Il gémit longuement et se colla contre elle, tremblant.
« Je t’en prie Syréna. Accorde-moi ce que tu lui donnes… Rien qu’une fois. »
Les lèvres de la sirène se posèrent sur les siennes et elle se fit violence pour ne pas tenter de le dévorer vivant tandis qu’il caressait ses écailles, puis ses seins en tremblant, éperdu de désir. La sirène sourit en sentant son sexe gonfler dans sa main.
« Je ne peux pas Philip tu le sais. Je veux chanter pour toi… Que tu te souviennes de cet instant jusqu’à ta mort. » Ironisa-t-elle en le caressant lentement.
Les yeux à demi clos, Philip gémit lourdement avant de jouir dans un cri, les caresses expérimentées de sa succube ayant une fois de plus raison de lui. Syréna sourit et se lécha consciencieusement les doigts, elle savoura sa semence avant de reprendre.
« Que se passe-t-il Philip, as-tu appris quelque chose ? »
Le souffle encore court, Philip hocha la tête.
« Oui, je crois que Teach ne te forcera plus à faire quoi que ce soit. »
Syréna poussa un cri de plaisir non feint pour une fois
« Tu l’as tué !
- Non, corrigea Philip à regret. C’est juste qu’il a capturé une femme assez banale qu’il a fait mettre dans sa cabine, donc je pense qu’il va te laisser tranquille. »
Syréna se raidit brusquement, hésitant entre la joie de ne plus être forcée d’assouvir les désirs pervers de Blackbeard et la rage de se voir négligée au profit d’une simple fille.
« Tu la trouves belle ? Demanda-t-elle à Philip.
- Qui ça ? Demanda le jeune homme.
- L’autre femme, celle qui est prisonnière… Comment s’appelle-t-elle ? Demanda-t-elle avec un temps de retard, songeant brutalement que Calypso avait peut-être eu vent de son infortune et lui envoyait ainsi du soutien.
- Je ne sais pas, bredouilla Philip. Je l’ai à peine vue et je n’ai pas fait attention. Quelle importance qui elle est tant qu’il te laisse tranquille ! » S’exclama-t-il fort peu charitablement pour un missionnaire.
Les yeux de Syréna se plissèrent et elle lui caressa la joue.
« Renseigne-toi et reviens me le dire quand tu sauras.
- Je le ferais. » Promis Philip.
Les lèvres de la sirène effleurèrent doucement les siennes puis elle le relâcha, amusée par la manière dont son cœur accélérait
« Va maintenant. » Le congédia-t-elle.
Philip la fixa et obéit, pressé de la satisfaire quel que soit ce qu’elle lui demanderait de faire.
Queen Anne ‘S Revenge
Cabine du Capitaine
La gorge sèche et l’esprit embrumé, Elizabeth ouvrit les yeux. La jeune femme mit quelques minutes à comprendre qu’elle se trouvait dans le lit de Blackbeard et poussa un cri d’horreur en s’apercevant qu’elle était nue. Ramenant le drap contre son corps à la hâte, elle jeta un regard circonspect sur la pièce avant de se détendre légèrement. Elle était seule. Elle poussa un soupir de soulagement à ce constat avant de déglutir nerveusement : sa gorge la brûlait ce qui était sans nul doute une des conséquences des atroces fumées que Blackbeard respirait sans sourciller.
Malade rien qu’au souvenir de la cale étouffante, Elizabeth repéra une cruche. Espérant qu’elle contenait de l’eau et non l’inévitable rhum des pirates elle replia le drap autour d’elle et se leva, ignorant ses jambes flageolantes, pour rejoindre la cruche priant pour qu’elle soit pleine.
A mi-chemin, Elizabeth s’arrêta brusquement, le cou blessé par un collier de fer. Ses mains tremblantes se portèrent à ce dernier et elle comprit avec horreur que si les fers de ses chevilles et de ses poignets avaient disparus, c’était pour être remplacés par un collier de métal. Un rapide coup d’œil en arrière lui permis de comprendre que la chaîne accrochée à ce dernier ne lui permettait pas de s’éloigner plus du lit et elle grinça des dents, à la fois folle de rage et terrorisée par ce traitement que même Barbossa au plus fort de la malédiction de la Muerta n’avait osé lui imposer.
Elizabeth faillit se laisser submerger par la peur et le découragement avant d’apercevoir des vêtements féminins abandonnés sur une chaise. Les poings serrés, elle s’approcha et finit par s’en emparer avant de manquer de les relâcher avec dégoût en s’apercevant que la robe de nuit trop large pour elle qu’elle tenait était tachée de sang séché.
Elizabeth ferma les yeux un bref instant et se força à faire le vide dans son esprit, comme elle le faisait lorsque l’intendante de son père tentait de lui apprendre les bonnes manières. Certes la situation était différente et clairement plus inconfortable mais elle n’avait trouvé que cette idée à laquelle se raccrocher, toutes ses « certitudes » sur les pirates ayant volées en éclat depuis que Jack Sparrow l’avait négociée ainsi que le reste de l’équipage comme une vulgaire marchandise auprès de Blackbeard.
Elizabeth crispa les mâchoires, les serrant jusqu’à en souffrir alors que le visage du pirate s’imposait à elle et anéantissait du même coup tous ses efforts pour se calmer. Elizabeth poussa un long soupir douloureux et, les yeux toujours fermés, se contorsionna pour entrer dans la robe par les pieds attendu que la chaîne interdisait tout enfilage normal. Une fois la robe, qui finalement était heureusement trop grande pour elle, enfilée, Elizabeth s’accorda une minute de découragement et se retint de pleurer de déception. Ce n’était pas tant le fait d’être tombée aux mains de Blackbeard qui le chavirait le cœur. Bien sûr elle avait peur et elle était inquiète. Mais en revanche, la souffrance qui lui serrait le cœur et qui était finalement le pire dans toute cette histoire était entièrement due à une trahison qu’elle aurait compris venant de Barbossa. Mais elle devait admettre que venant de Jack, cela la blessait plus que s’il l’avait frappée.
Elizabeth se mordit les lèvres alors que la boule dans sa gorge enflait et elle jeta un regard empli de convoitise vers la cruche. Peu importait Jack et ses trahisons finalement. Pour l’instant elle avait besoin de boire. Ramassant ses dernières forces, Elizabeth appela d’une voix mourante qui lui fit peur, espérant sans trop se faire d’illusion que celui qui apaiserait sa soif n’exigerait pas un prix trop élevé en échange de son aide.
Queen Anne ‘S Revenge,
Pont
De retour sur le Queen Anne après que Teach lui ait brutalement ordonné de le faire pour surveiller les hommes pendant qu’il fouillait le Black Pearl lui-même Davies poussa un soupir déçu en apercevant Philip sortir subrepticement de la cabine où était soigneusement retenue la sirène. En effet, malgré l’inquiétante violence ou peut-être à cause d’elle dont Philip avait fait preuve lorsque Blackbeard avait partagé sa femme avec eux, Davies avait un instant pensé avoir réussi à lui sortir sa maudite ogresse des mers de la tête.
Le second soupira tristement, le cœur serré pour le jeune missionnaire dont il s’était pris d’affection et s’approcha de lui.
« Qui t’a autorisé à entrer ? »
Philip sursauta brutalement, surpris par l’intervention de Davies qu’il croyait encore sur l’autre bateau et se retourna dans sa direction, encore sous l’effet des douces caresses de Syréna.
« J’avais besoin de la voir. » Avoua-t-il.
Davies serra les dents et tenta une nouvelle fois de le ramener à la raison tout en sachant que c’était inutile.
« Mais enfin Phil est-ce que tu te rends compte de ce que tu dis ???
- Je dis que je l’aime. Répondit Philip. Mais c’est un sentiment que vous ne pouvez pas comprendre. » Lâcha-t-il avec un mépris qu’il ne se donnait même plus la peine de dissimuler.
Cette fois Davies l’attrapa par le col et retint son envie de le rouer de coups, il avait appris à ses dépens une fois déjà que sous des apparences inoffensives, Philip pouvait se révéler être un adversaire coriace si l’enjeu lui tenait suffisamment à cœur. Et il était bien placé pour savoir que la perverse sirène était justement l’enjeu le plus important qu’il soit aux yeux du jeune missionnaire.
« Tu l’aimes ??? Je crois que tu te trompes Phil. Tu as besoin d’elle, tu penses l’aimer parce qu’elle t’a complètement lavé la cervelle ! Force la à écarter ses écailles, prends la et tu comprendras peut être enfin !! »
Philip le toisa avec écœurement.
« Je ne compte pas la forcer. Je ne suis pas comme le monstre qui vous sert de capitaine. »
Davies resserra son étreinte.
« Ah oui ? Tu es si différent Phil ? Ironisa-t-il. Alors je suppose que tu as raconté à ta catin des océans tes exploits passés. »
Philip se troubla légèrement et répondit, le regard fuyant.
« Non. Il était inutile de lui faire de la peine à cause de quelque chose que vous m’avez obligé à faire. Répondit-il avec une pointe de dégoût.
- Obligé ??? Désolé d’avoir à te le dire Phil mais personne ne t’a « obligé » à être aussi violent que tu l’as été. » Répondit Davies sur le même ton encore choqué de la manière dont le jeune homme s’était conduit, et il lui en fallait beaucoup pour ça !
Philip rougit puis pâlit avant de se défaire de la main de l’autre.
« Je n’ai pensé qu’à Syréna… » Murmura-t-il en s’éloignant.
L’espace d’un instant, Davies se demanda si finalement la sirène n’était pas la plus à plaindre contrairement à toutes les prédictions possibles lorsqu’une voix féminine le ramena à de plus agréables préoccupations.
« Qui était ce ? » Demanda Angelica en suivant Philip des yeux.
Le regard de Davies s’attarda sur la poitrine largement épanouie de la femme et il finit par répondre.
« Pas pour toi celui-ci. Il est missionnaire et en plus il se croit fou amoureux d’une sirène. »
Angelica se raidit et glissa prestement sa lame sous le cou de Davies qui en rougit de honte, soulagé que Blackbeard ne soit pas là pour voir ça.
« Je ne crois pas t’avoir autorisé à me tutoyer raclure. Tu n’es que le second de Teach, moi je suis sa fille. » Rappela-t-elle.
Davies retint de justesse la réflexion grossière et tragiquement vraie qui lui venait aux lèvres concernant les priorités de Teach, après tout Angelica ne ferait pas toujours la fière. Un sourire aux lèvres il l’imagina gémissant sous lui et se dégagea brutalement de son étreinte.
Angelica se crispa devant son sourire et l’interrogea.
« Depuis quand es-tu à bord du navire de Teach ? »
Davies la toisa sans pitié.
« J’y étais déjà le jour où ta mère est morte. » Lui asséna-t-il.
Angelica portait vivement la main à son épée, Davies faisait de même par réflexe lorsqu’un gémissement ténu se fit entendre, provenant de la cabine de Blackbeard.
Le regard bleu de Davies se chargea d’amusement en l’entendant.
« Je crois que tu dois aller voir ce qu’elle veut Angelica… »
La jeune femme se crispa et Davies poursuivit, conscient que la présence d’Angelica exacerbait ses désirs les plus violents, sexuels ou non.
« Crois-moi, fille ou pas s’il arrive quoique ce soit à cette marchandise, le capitaine te le fera payer au centuple. »
Angelica releva fièrement le visage.
« Je ne suis pas l’un de ses matelots. »
Davies secoua la tête, montrant clairement sa stupéfaction face à la bêtise dont elle faisait preuve.
« Tous ceux qui sont sur le Queen Anne obéissent au Capitaine, ou alors ils meurent.
- Nous avons un accord … »
Cette fois Davies éclata de rire et songea que Blackbeard avait des accords avec tout le monde dans cette histoire.
« Alors respecte ta part. » Lui lança-t-il tandis qu’un nouveau râle se faisait entendre.
Angelica jeta un coup d’œil vers la porte puis se décida, elle avait du reste toujours prévu d’y aller, l’attente représentait juste la première des humiliations qu’elle avait décidé d’infliger à cette maudite Elizabeth Swann
Queen Anne ‘ S Revenge
Cabine du Capitaine
Angelica pénétra dans la cabine et hocha la tête d’un air appréciateur en découvrant le harnachement original dont Teach s’était servi pour attacher Elizabeth. Elle qui voulait humilier la blonde, cela était bien engagé. En la voyant le visage d’Elizabeth s’emplit d’un bref soulagement avant de se durcir à nouveau. Angelica quant à elle lui fit face et savoura l’instant.
« Que se passe-t-il Blondinette ? »
Elizabeth frémit… Si elle avait espéré qu’Angelica lui vienne en aide, le ton employé par la jeune femme venait de tuer cette illusion pour de bon.
« Me détacher. » Répondit Elizabeth d’une voix râpeuse en coulant un regard plein d’envie vers la cruche d’eau.
Angelica intercepta ce dernier et sourit légèrement.
« Quoi que tu veuilles, il va falloir le demander poliment sale petite garce. »
Elizabeth serra les dents et la fixa.
« J’ai soif, donnez-moi à boire. »
La botte d’Angelica s’enfonça dans son ventre et la rejeta à terre.
« C’est ça que tu appelles poliment ? Tu peux faire mieux. »
Le ventre douloureux et la gorge en feu, Elizabeth la regarda avec incompréhension.
« Pourquoi faites-vous ça ? »
Angelica sourit avec froideur en relâchant la pression de sa botte.
- Parce que je le peux, maintenant j’attends. Déclara-t-elle en s’emparant de la cruche et en l’inclinant laissant le précieux liquide se répandre sur le sol, hors de la portée d’Elizabeth.
La jeune femme lui lança un regard haineux et se força.
« Donnez-moi à boire… s’il vous plait. »
Angelica fit mine d’hésiter et secoua finalement la tête.
« Non, ce n’est pas encore comme ça. Trouve mieux Blondinette.
- Je vous en prie … » Plaida Elizabeth.
Angelica sourit et lui désigna le lit.
« Mon père t’a-t-il déjà rendu visite ? »
Un long frisson agita le corps d’Elizabeth et elle secoua la tête, la bouche trop sèche pour parler.
« Je t’ai posé une question. Répond.
- Non. » Souffla Elizabeth qui commençait à se sentir vraiment mal.
Trop mal pour faire ce qu’elle avait envie de faire depuis que l’autre était entrée dans la pièce et qui consistait sommairement à lui sauter à la gorge.
« Non qui ?
- Non Angelica. Coassa Elizabeth.
- Pas Angelica ! Tu n’es que la putain de Blackbeard, je suis capitaine.
- Non capitaine. » Répondit Elizabeth en la fixant avec haine.
Angelica sourit légèrement et lui désigna le lit.
« Allonge-toi. »
Elizabeth serra sa chemise sale contre elle et se traîna jusqu’au grand lit sous le regard moqueur d’Angelica.
« Ouvre la bouche. » Lui ordonna-t-elle.
Elizabeth roula des yeux effarés et Angelica agita la cruche au-dessus de sa tête avec un sourire mauvais.
« Si tu en veux ouvre la bouche… Et ne t’avises pas de m’attaquer, ça serait au final très douloureux pour toi. »
Le cœur serré, Elizabeth finit par ouvrir la bouche, Angelica inclina la cruche et laissa un filet d’eau entrer dans la gorge d’Elizabeth qui se redressa avec hâte
« Couchée ! » Lui ordonna Angelica.
La mort dans l’âme la jeune femme obéit et la brûlure de sa gorge finit par disparaître lui causant un soupir soulagé.
Angelica la toisa, un sourire méprisant aux lèvres.
« La Reine des Pirates…. Une putain prête à tout pour un misérable verre d’eau fraîche Pas étonnant que la Confrérie courre à sa perte. »
Elizabeth secoua la tête et ignora l’insulte.
« Pourquoi faites-vous ça… Que vous me détestiez je le comprends mais ..les autres ? »
Angelica éclata de rire.
« Te détester ? Mais tu n’y es pas Blondinette… Ce n’est pas moi qui n’ai pas eu assez de compassion pour laisser Teach te tuer, c’est Sparrow qui lui a soufflé l’idée de te mettre dans son lit. Et vu le regard de Blackbeard, je sens que tout tes désirs vont être comblés. » Ajouta-t-elle en ricanant.
Elizabeth, baissa les yeux, un coup au cœur en songeant qu’elle avait raison : ce n’était pas elle qui l’avait condamnée au sort qui l’attendait, quel que soit ce dernier, c’était Jack.
« Blackbeard a de grands projets pour ton corps Blondinette. Ricana-t-elle. Tu vas enfin occuper la seule place que tu mérites sur un navire : putain du capitaine. »
Elizabeth serra les dents et la fixa.
« Un rôle qui vous connaît bien Angelica. Après tout n’est-ce pas ce que vous avez fait en vous jetant au cou de Jack ? Ne put-elle s’empêcher d’ironiser.
- Oh mais c’est que la Blondinette essaie encore de mordre. Se moqua Angelica. Retiens ta langue chérie, tu vas en avoir besoin face à Blackbeard. Et pas pour parler, tu peux me croire tes minauderies et tes grands discours n’auront aucun effet sur lui. Se moqua-t-elle en s’éloignant. Je reviendrais te voir lorsqu’il aura terminé de t’apprendre à quel point tu es méprisable. »
Elizabeth frissonna à ce qui était autant une menace qu’une promesse tandis qu’Angelica sortait et la laissait seule à nouveau avec ses sombres pensées.
Queen Anne ‘S Revenge,
Pont
Davies observa Angelica alors qu’elle sortait, un sourire radieux aux lèvres.
« Elle a eu son compte. Lui jeta-t-elle.
- J’espère pour toi qu’elle est encore en vie Angelica, tu ne sais pas ce que le capitaine est capable de faire si tu abîmes sa marchandise.
- Crois-moi Davies, je sais de quoi il est capable. J’étais là le jour où il est venu rendre visite à ma mère. Cracha Angelica avec amertume. Et je ne suis pas prête d’oublier ça. »
Davies plissa les yeux et observa la jeune femme. Elle avait bien changée depuis ce jour-là… La gamine disgracieuse de l’époque avait fait place à une femme aux courbes souples et au visage harmonieux. Si elle avait possédé les deux à l’époque, elle ne serait sans doute plus ici pour en parler.
« Pourquoi es-tu ici dans ce cas ?
- Ça me regarde. Répondit Angelica.
- Sûrement, répondit le second. Mais tu ferais mieux de t’en tenir à ce qui est convenu avec le capitaine. Il a tendance à ne pas aimer la rébellion. »
Angelica posa ses grands yeux sombres sur lui.
« Ne t’occupe pas de ça Davies. Mais si ça peut te rassurer, je ne compte pas briser mes engagements tant que Teach respecte les siens. » Lui lança-t-elle avant de s’éloigner à grands pas.
Davies la suivit du regard, l’air songeur… L’espace d’un instant il se demanda ce que son capitaine avant bien pu lui promettre qui ait autant de prix à ses yeux puis il chassa cette idée de son esprit : il avait mieux à faire, ils avaient un cap et Blackbeard comptait sur un voyage rapide.
L’île des Épaves,
Salle du Conseil
Le loa s’approcha avec précautions et observa un moment le dos de son maître et ami depuis des années. Les yeux clos il savoura la musique que ce dernier jouait, retardant le moment de délivrer la nouvelle qu’il venait d’apprendre, ne sachant s’ils devaient s’en réjouir ou au contraire s’inquiéter.
Dos à lui, le Capitaine Teague manqua un accord et reposa sa guitare en soupirant.
« Qu’as-tu à me dire loa ? » Demanda-t-il d’une voix lasse.
Le loa soupira lourdement et le contourna pour lui faire face.
« Mistress Ching a subi une attaque de Blackbeard. »
Teague ferma les yeux, un tic douloureux agitant un bref instant sa bouche.
« Je vois. A-t-elle réussi à passer de l’autre côté ?
- Elle n’en a pas eu besoin. Répondit le loa d’une voix troublée. Les âmes auxquelles j’avais demandé d’assurer sa protection sont revenues. Ching est en vie. Apparemment, l’attaque a cessé brutalement alors que les zombies de Teach allaient la mettre à mort. »
Teague se pencha vers lui.
« Tu en es certain ? Lui demanda-t-il d’un ton pressant. Ils l’ont laissée en vie ? »
Le loa hocha la tête avec incompréhension.
« Oui, je ne sais pas pourquoi il les a brutalement rappelés, alors que son plan est d’anéantir la Confrérie.
- Sauf si son plan a changé … Murmura Teague en souriant légèrement.
- Je ne vois pas comment une telle chose serait possible.
- Tu le connais aussi bien que moi. C’est un ambitieux maladif, il aurait du faire carrière dans la Compagnie des Indes, plaisanta Teague avant de reprendre son sérieux. Si quelqu’un lui a laissé entendre qu’il pourrait avoir plus …
- Mais que vouloir de plus ??? » Demanda le loa qui, s’il était très fort pour enchaîner les âmes et lire l’avenir, était en revanche peu doué en matière de réaction humaine.
Teague gratta légèrement les cordes de sa guitare.
« On détruit ce qu’on ne parvient pas à dominer loa. Mais si prendre le pouvoir devient possible, la destruction cesse d’être une nécessité.
- Dans ce cas, c’est encore pire… » Soupira le loa.
Teague le regarda, songeur.
« Pas nécessairement loa. Tout dépend de ce que cherche celui qui lui a fait changer ses plans.
- Vous pensez à Jack ? Mais il n’est pas fiable….
- Non, il ne l’est pas. Répondit Teague avec une grimace. Mais qu’on le veuille ou non, il a décidé de jouer sa partie, reste à voir quel jeu il va jouer. Et ce qu’il est prêt à sacrifier … ou pas. »
Le loa secoua la tête d’un air découragé et Teague se crispa.
« Laisse-moi tu veux, j’ai besoin de réfléchir…
- Si Jack était de notre côté il ne négocierait pas avec Teach. Ne put s’empêcher de lancer le loa.
- Jack négocierait avec le diable en personne si cela lui permettait d’atteindre ce qu’il convoite. Le tout est de savoir ce que c’est… Soupira Teague.
- Il n’y a rien d’exceptionnel en lui. Soupira la loa. Nous en avons déjà parlé. Je vous aurais prévenu Capitaine Teague. Si vous n’agissez pas et que vous le laissez faire, vous allez au-devant d’une grande déception en plus de l’effondrement du reste.
- Peut être que oui ou peut être que non. » Répondit Teague avec philosophie avant de se remettre à jouer au grand dam du loa.
Queen Anne ‘S Revenge,
Cale
Plus que nerveux de se voir toujours les fers aux poignets, Hector Barbossa faisait les cent pas dans sa cellule ou tout du moins, allait aussi loin que le lui permettaient ses fers. Allongé dans un coin, Jack releva légèrement le tricorne dont il avait couvert son visage et claqua de la langue avec agacement.
« Est-ce que tu pourrais te tenir tranquille Hector ? Parce que je ne sais pas pour les autres mais tes allers retours me donnent mal au cœur. »
Barbossa rougit puis pâlit en l’entendant et s’avança dans la direction de l’insupportable pirate, oubliant la chaîne qui l’attachait au mur avant que celle-ci ne le coupe net dans son élan. Vexé et furieux, le pirate lui répondit :
« Je te rappelle Jack que si nous sommes ici au lieu d’être sur mon navire, c’est parce que tu as jugé malin de nous livrer à Teach !
- Mon navire, corrigea Jack
- Le mien !
- Non le mien !! »
Voyant que la situation s’envenimait dans l’une de leurs interminables chamailleries, Pintel intervint d’une petite voix.
« C’était la poupée qui commandait… » Signala-t-il.
Les deux capitaines tournèrent un œil furieux dans sa direction et il recula prudemment tandis que Barbossa reprenait, se délectant de la situation
« Je lui avais cédé temporairement le commandement, mais comme le dit le Roi des pirates, JE suis le capitaine du Black Pearl.
- Sauf que Miss Swann, pardon Madame Turner, ou future Teach, n’est pas en mesure actuellement de prendre ce genre de décisions. Le reprit Jack. Et comme l’a dit Blackbeard, le Pearl est à moi. »
Barbossa ricana.
« Oui bien sûr, si ton nouvel ami ne nous tue pas tous avant de te donner ta récompense pour nous avoir tous trahis. »
Jack le fixa avec ironie.
« Pourquoi est-ce que dans ta bouche le mot trahison sonne presque comme un compliment ? »
Barbossa se contenta de répondre par le même sourire ironique et un silence lourd retomba sur la cellule.
Jack attendit quelques instants puis reprit sa position initiale tandis que Barbossa se décidait à secouer les barreaux
« Ils ne bougeront pas, l’informa Jack. L’artisan qui les a forgés est sans conteste meilleur que tous les forgerons de la Compagnie des Indes… Ou alors Blackbeard les aura renforcés par un charme quelconque. »
Cette fois, Barbossa inspira longuement et se tourna vers lui.
« Ah oui ? Et toi qui est si malin tu as sans doute un plan pour nous sortir de là, se moqua-t-il. A moins bien sûr que ce que tu nous laissais sous-entendre ne soit encore qu’une de tes vantardises. »
Jack sourit légèrement et souleva à nouveau son tricorne, le fixant.
« Oui, j’en ai un. Ça t’intéresse Hector ? »
Le pirate hésita.
« Comme si on pouvait te faire confiance ! »
Jack ricana et se recula à nouveau dans l’ombre.
« A toi de voir Hector… Mais décide-toi vite, demain je sortirais de cette cellule et alors tu seras livré à ton sort. Et j’ai peur qu’il ne soit pas très enviable. En revanche si tu suis mon idée… »
Barbossa se crispa tandis que Jack lui lançait un regard suggestif. Finalement, la mort dans l’âme, le pirate céda.
« Dis toujours… »
Jack se releva et s’approcha de lui.
« Tu comprendras que je ne te dise pas tout. Tu es trop fourbe pour que je te fasse confiance.
- Et pourquoi je devrais moi te faire confiance ?
- Parce que tu veux survivre, lui répondit posément Jack. Et pour cela… Tu dois… Commença-t-il avant de chuchoter à l’oreille de Barbossa
- Quoi ! S’exclama le pirate. C’est impossible !
- Oh pour un pirate normal sans doute mais pour un homme comme toi Hector, je suis certain que ce ne sera qu’une formalité. Après tout tu as fait tes preuves à plusieurs reprises dans le passé non ? »
Hector lui répondit par un sourire acide.
« N’importe qui aurait été capable d’en faire autant.
- Oh ? Fit mine de s’étonner outrageusement Jack. Tu veux dire que tu ne t’en sens pas capable ?
- Bien sûr que si ! » Répondit Barbossa, vexé.
Jack sourit avec satisfaction et se recula.
« Donc si tu tiens à être encore en état de manger des pommes, tu suivras ma suggestion… Le moment venu.
- Et quand sera ce moment ? Se moqua Barbossa.
- Lorsque j’accompagnerais Blackbeard à la Fontaine de Jouvence voyons ! S’exclama Jack.
- Comme si tu avais tout prévu… Ironisa Barbossa.
- Presque. Répondit Jack sans se démonter. Alors qu’en penses-tu ?
- Il faut que j’y réfléchisse. Murmura Barbossa.
- Utilise Angie. » Lui glissa Jack.
Hector leva les yeux au ciel, à demi convaincu.
- C’est complètement fou Sparrow…
- Oui je sais la folie accompagne souvent le génie. Rétorqua Jack sous l’œil médusé de l’autre en se reculant dans l’ombre. Maintenant attendons… »
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