Chapitre 3 : La fiancée du Hollandais Volant


Comme dans un cauchemar Elizabeth regarda Jones s’avancer vers elle et recula sans s’en rendre compte jusqu’à ce que son dos butte contre le mat rugueux et incrusté de coquillages qui lui coupait toute retraite. La bouche de Jones frissonna en une parodie de sourire devant l’air d’animal traqué d’Elizabeth, son regard affolé cherchant vainement une issue au milieu des visages envieux des membres de l’équipage. Un silence presque religieux était tombé sur le navire, les créatures tremblant d’impatience à l’idée de découvrir à leur tour ce que certains d’entre eux n’avaient pas vu depuis des dizaines d’années. Jones, assuré d’avoir l’attention de tous déchira brutalement la chemise qu’Elizabeth portait, et dévoila sa poitrine aux regards.

 

Elizabeth crut mourir lorsqu’elle sentit la pince visqueuse de Jones sur ses seins. Sauf que mourir était la seule chose qu’elle ne pouvait plus faire, elle avait choisi d’échapper à la mort pour cent ans en s’engageant sur le navire de Jones. Et à présent elle payait le prix de sa peur de la mort. Des larmes d’impuissance roulèrent sur ses joues lorsque Jones lui arracha de la même manière son pantalon, tandis qu’elle serrait instinctivement les cuisses, terrifiée par la suite. Jones prit son temps et regarda sa nudité, ce corps parfait aux rondeurs féminines qui jamais ne subirait l’outrage de la malédiction du Hollandais Volant, tandis que son corps à lui continuerait à se dégrader siècle après siècle restant enchaîné au navire, maudit à cause de l’inconstance d’une femme. Un sourire sadique aux tentacules il fit signe à deux de ses hommes d’approcher. 

« Écartez les cuisses de cette sorcière. »

 

Elizabeth poussa un glapissement d’horreur lorsqu’elle sentit les mains rudes et écailleuses des deux monstres sur ses jambes, les forçant sans douceur à s’ouvrir. Ils glissèrent des chaînes à ses chevilles qu’ils attachèrent, obligeant la jeune fille à rester offerte à leur capitaine avant de s’écarter à regret. Jones saisit le visage d’Elizabeth dans sa pince et le serra sans pitié avant d’approcher, sa bouche gluante frôlant celle d’Elizabeth. 

« Bienvenue sur le Hollandais Volant Miss Swann… » 

 

Avec un sourire sadique il s’écarta et défit la boucle de son pantalon, laissant celui-ci choir en bas de sa jambe de bois et de ses membres contrefaits. Sans cesser de la regarder, il saisit son sexe à pleine main et se caressa tout en approchant son pénis d’elle. Il se positionna à l’entrée de son intimité, recouvrant cette dernière d’une substance visqueuse et brûlante. Elizabeth, le corps secoué de violents tremblements, ferma les yeux et s’efforça de ne pas penser à ce qui s’apprêtait à entrer en elle. En effet, tout comme le restant de sa personne, la verge de Jones n’avait plus rien d’humain. A l’instar de son visage, son sexe avait la forme d’un poulpe dont la tête énorme et verdâtre tenait lieu de gland tandis qu’un enchevêtrement de tentacules fins et grouillants comme de minuscules anguilles remplaçait la hampe. Deux coquillages énormes au relief acéré complétaient l’ensemble et remplaçaient les testicules du monstre. Jones posa sa main tentaculaire et spongieuse sur la poitrine d’Elizabeth tandis qu’il que de l’autre il guidait son pénis, se préparant à entrer en elle.

« Ouvre les yeux sorcière ! Ouvre les yeux et regarde-moi te prendre ou tu peux me croire ce que tu subis ne sera rien à côté de ce que je te réserve. »

 

Elizabeth tremblante de peur, n’osant croire ce qui lui arrivait, à elle qui avait toujours été la petite fille choyée du gouverneur Swann puis la fiancée de Will Turner, un homme qui en deux ans de fiançailles n’avait jamais osé poser une seule fois la main sur sa poitrine, ouvrit les yeux, obéissant à celui à qui elle avait vendu son âme. Jones poussa un râle de plaisir alors que ses yeux froids croisaient ceux remplis d’horreur de sa victime. Sans douceur il s’enfonça en elle jusqu’à la garde, son plaisir décuplé par les abysses de souffrance qui venaient de remplacer l’horreur dans les prunelles sombres de la sorcière. Elizabeth hurla sous la douleur de la déchirure, tandis qu’elle sentait palpiter le gland énorme en elle dont les tentacules s’écartaient pour forcer ses parois étroites sans pitié. Jones sourit et commença à sortir doucement d’elle avant de la reprendre profondément avec violence, l’amenant au bord du malaise. Jones commença un va et vient rapide et profond, les pointes acérées de ses testicules blessant les lèvres les plus intimes d’Elizabeth à chaque fois qu’il s’enfonçait en elle. Sur le Hollandais Volant, l’on entendait plus que les hurlements de souffrance d’Elizabeth, accompagnés par les râles de plaisir de Jones qui finit par se lâcher en elle. Elizabeth sentit un liquide brûlant et salé l’envahir, piquant les blessures que Jones venait de lui infliger. Jones se retira alors d’elle et la repoussa contre le mât.

« J’avais oublié à quel point les garces comme toi pouvaient dispenser du plaisir … »

 

Elizabeth se laissa tomber sur le sol pleurant tout son saoul, tant d’humiliation que de douleur tandis que Jones reprenait.

« Te voilà mariée au Hollandais Volant, Elizabeth. Dis-toi que je viens de t’offrir ta nuit de noce. » Ricana-t-il avec cruauté.

 

A ces mots les pleurs d’Elizabeth redoublèrent, marquant son amertume devant sa situation. Elle avait tant attendu sa nuit de noce, se la représentant comme un moment merveilleux, sur une plage de sable rosé peut être, avec la tendresse et la douceur de son époux pour la guider dans ses premiers pas dans sa vie de femme…

« Will. » Gémit-elle à voix haute.

 

Jones qui s’apprêtait à retourner dans sa cabine eut un rictus cruel en l’entendant…Il se tourna vers Jimmy et échangea un regard complice avec lui.

« Va me chercher le renégat. Ordonna-t-il avant de revenir sur ses pas. C’est vrai que Miss Swann caressait l’espoir de devenir Madame Turner. Ricana-t-il. Et bien pour te montrer à quel point je peux être miséricordieux je vais exaucer ton souhait le plus cher… »

 

Avant qu’Elizabeth n’ait le temps de réagir, Jimmy apparut sur le pont en traînant une forme vaguement humaine, dont le visage était recouvert d’une étoile de mer. Des moules s’ouvrant avec régularité formaient la colonne vertébrale du nouveau venu qui posa des yeux fous sur la jeune femme, ne comprenant pas ce qu’elle faisait là ni pourquoi on l’avait traîné ici.

 

Jones s’approcha de Bill le Bottier et posa un tentacule sur son épaule.

« Ah Mr Turner, j’ai décidé d’interrompre votre deuil….Et de vous offrir de quoi noyer votre peine. Ricana Jones tandis qu’un frisson de colère en d’envie secouait le restant de l’équipage. Je vous offre la bouche de cette fille … Elle s’appelle Elizabeth. »

A ce nom, Bill sembla sortir de son hébétude.

« Elizabeth, la fiancée de mon fils s’appelle Elizabeth. Il avait promis de venir me libérer, mais il ne pouvait pas la laisser, elle. La fiancée de Will s’appelle Elizabeth. Il dit que c’est la plus belle et la plus douce de toutes les filles de Port Royal. C’est la fiancée de mon fils. William est mon fils mais il est mort à présent il ne viendra plus me libérer. » Radota-t-il pour le plus grand plaisir de Jones.

 

Elizabeth recula contre le mât, le cœur cognant dans sa poitrine, alors qu’elle devinait sans peine les projets du poulpe pervers. Jones lui adressa un sourire cruel tout en faisant signe à ses hommes de lui libérer les poignets.

« A genoux ! Soulage donc le père de Mr Turner de sa peine. » Ordonna Jones en poussant Bill devant la jeune femme

Bill la regarda d’un air égaré. Il ne bougea pas d’un millimètre, mais son pantalon se gonfla malgré lui devant le corps nu de la jeune femme ce qui arracha un sourire à Jones.

« Dépêche-toi Elizabeth… Je te laisse le choix. Lui ou le restant de l’équipage… par l’issue qu’ils choisiront. » Sourit presque gracieusement le poulpe, ses paroles faisant courir un murmure excité parmi les hommes.

 

Elizabeth, les mains tremblantes se représenta rapidement ce qui l’attendait, alors, la mort dans l’âme elle s’approcha de Bill Turner qu’elle trouvait enfin après l’avoir cherché pendant des jours et défit la boucle incrustée de coquillages de son vêtement, faisant apparaître un sexe tout aussi monstrueux que celui de son capitaine. Une nausée la fit hoqueter à la vue de la hampe grise et dure comme du granit surmontée par une anémone de mer qui s’ouvrait faiblement et laissait s’écouler un liquide verdâtre.

 

Le corps de Jones frissonna tandis qu’il observait la scène et son sexe se dressa à nouveau.

« Oui sorcière… Offre-lui ta bouche et ta langue. »

Elizabeth, perdue, ne sachant ce qu’on attendait d’elle, resta sans bouger. Alors Jones se tourna vers Bill.

« Allez Turner, prenez ce qu’elle vous offre. Ne faites pas la fine bouche. » Ricana-t-il.

La main d’Elizabeth se posa avec hésitation sur la coque dure de Bill que ce contact sembla réveiller. Avec un gémissement d’envie, il se poussa entre ses lèvres et coupa la respiration d’Elizabeth qui crut tourner de l’œil. Jones frémit d’excitation en voyant Bill prendre le contrôle, submergé par le désir encore humain qui était le sien. Elizabeth, à demi étouffée, ne pouvait que subir les coups de reins de Bill qui s’enfonçait dans sa bouche et laissait sur la langue un liquide au goût amer et à l’odeur âcre évoquant le poisson mort. Finalement au bout d’une minute de ce traitement Elizabeth sentit l’anémone s’ouvrir dans sa bouche, l’étouffant alors que Bill, la main dans ses cheveux forçait le passage jusqu’à l’entrée de sa gorge dans laquelle il déversa sa semence avant de relâcher la jeune femme.

 

Jones sourit et jouit du regard mort que posait à présent Elizabeth sur ceux qui l’entouraient … Il regarda Bill.

« Un bel acte de compassion envers la fiancée de votre fils Mr Turner. Je pense qu’à présent sa nuit de noce est totale ! »

Bill sembla se réveiller et regarda pour la première fois Elizabeth avec lucidité, l’air horrifié.

« Non. Oh non. Will non. »

Jones éclata de rire, bientôt imité par le reste de l’équipage et fit signe de libérer les chevilles d’Elizabeth.

« Ramenez Mr Turner dans sa prison quant à notre jeune mariée qu’elle se trouve des vêtements. Son service est terminé. Pour aujourd’hui. » Ajouta-t-il d’un air cruel avant de s’éloigner sans un regard pour la jeune femme.

 

Les yeux remplis de larmes de souffrance et d’humiliation Elizabeth vomit sur le pont puis elle regarda la silhouette contrefaite s’éloigner. La haine et la rage au cœur, elle se jura de tuer ce monstre qui l’avait forcée à accomplir un acte contre nature.

« Je nous vengerais Will, je te le promets mon amour. Ceux qui nous ont séparés le paieront… » Murmura-t-elle.


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