Chapitre 17 : Soumission & besoins irrépressibles


Elizabeth souffrait depuis des heures. Elle était épuisée mais ne parvenait pas à trouver le sommeil, le corps en sueur et la bouche sèche elle agrippait ses doigts aux draps qui s’entêtaient à le recouvrir sans cesse. Tremblant de tous ses membres, elle ne cessait de parler, son délire entrecoupé de souvenirs déformés par le manque, de blessures dont elle ignorait jusqu’à l’existence. Elle avait revu cent fois la mort de son père, déformée, atroce. C’était elle qui lui portait le coup fatal et l’épée glissait de ses doigts rougis par le sang. Ensuite venait Will. Elle le voyait comme s’il était encore vivant, son regard accusateur lui demandait sans cesse pourquoi elle lui avait menti, pourquoi elle lui avait fait croire en son amour si celui-ci n’était pas vrai. Elle voulait lui crier que ce n’était pas le cas, qu’elle avait réellement cru l’aimer, que ce n’était qu’après qu’elle avait réalisé qu’elle désirait Jack. Les mots s’embrouillaient dans sa bouche comme ses pensées et elle ne parvenait qu’à prononcer un galimatias incohérent. James aussi était là, lui soufflant qu’elle n’était qu’une menteuse, une tricheuse. Qu’elle l’avait utilisé lui aussi, que ce n’était pas le monde qui l’avait fait glisser dans la dépravation et la misère mais elle-même. Avant qu’elle ait le temps de répondre, Jane venait à son tour. Jane et ses grands yeux gris vers lesquels elle s’était retournée de nombreuses fois, Jane qui se moquait d’elle comme le dernier soir. Puis Jack. Les mots tranchants du pirate. Meurtrière. Catin. Haine.

 

Aux côtés d’Elizabeth, épongeant inutilement son front, Jack était silencieux depuis des heures, le cœur serré en voyant le corps maigre se tendre sous les attaques d’ennemis invisibles. Il avait rêvé de la voir soumise, espéré qu’un jour elle comprenne ce qu’il avait vécu dans le Purgatoire. Lorsqu’il était si désespéré d’être loin de la mer, emprisonné, qu’il en était presque devenu fou de douleur. Mais ça n’avait pas été le pire. Le pire ça avait été de la voir sur cette plage, d’espérer qu’elle soit venu le chercher pour lui-même. Que comme lui, elle n’ait pas oublié leur unique baiser même si ce dernier l’avait conduit à la souffrance. Mais elle n’était venue que pour Will finalement, pour que son forgeron sauve son père. Il avait oublié sa rancune pour la faire reine, pour lui montrer que malgré tout il avait quelque chose à lui offrir. Qu’il était là. Pour elle. Mais elle était partie. Pire elle l’avait trahi à nouveau. Pour Will. Encore et toujours Will. Tellement pressée d’être avec son forgeron qu’elle l’avait épousé au beau milieu d’une bataille. Devant le mât où elle l’avait embrassé et assassiné. Parce qu’il ne représentait rien pour elle. Dans ce cas pourquoi représenterait-elle quelque chose à ses yeux ? Jack soupira longuement. Elle ne représentait rien. Il la désirait cela il l’admettait mais rien de plus.

 

Elizabeth poussa un petit soupir douloureux et balbutia de nouveau tandis que Jack se demandait une fois de plus comment la calmer.

« Jack… » Souffla-t-elle faiblement.

Le cœur bondissant dans sa poitrine, il lui prit la main et la serra doucement.

« Je suis là Lizzie.

- Jamais. » Soupira-t-elle en pleurant de nouveau.

Jack ne serait plus jamais là, il ne la regarderait plus jamais comme il l’avait fait avant qu’elle soit catin. Il la haïssait.

 

Un léger coup à la porte fit sursauter Jack et il ouvrit avec résignation, laissant le passage à Bonner qui le regarda d’un air critique.

« Tu as pleuré ?

- Ne dis pas n’importe quoi ! S’énerva Jack. Je suis le Capitaine Jack Sparrow.

- Bah ça n’empêche pas. Observa Bonner. Bon, j’ai trouvé du laudanum. »

Jack soupira de soulagement et tendit la main.

« Donne.

- Tu pourrais la laisser comme ça Jack. Elle souffre là, ça te vengerait.

- Tu n’y comprends rien !!!

- Que comptes-tu faire alors ? Lui donner et après ? Lui en donner plus encore ? »

Jack se crispa et mordant nerveusement ses lèvres avant de reprendre d’un ton faussement détaché

« Non. Elle va devoir le gagner si elle le veut.

- Je vois. Tu surveilles ta meurtrière que tu hais en l’attachant à ton lit et en lui faisant l’amour. Drôle de conception de la vengeance.

- Ce que tu dis n’a aucun sens.

- Et combien de temps comptes tu la garder Jack ? Continua Bonner sans la moindre pitié.

- Ça ne te regarde pas. Je la garderai, et bien jusqu’à ce que j’ai obtenu ce que je veux.

- Et que veux-tu au juste ? Simplement pour savoir. »

 

Jack souffla bruyamment, le regard rageur.

« Jusqu’à ce que cette catin m’ait désigné comme roi des pirates. Ensuite je m’amuserais un peu avec elle.

- C’est pas ce que tu fais déjà depuis des semaines ? Faut croire que tu as du mal à t’en rassasier. »

Jack les mains tremblantes, s’empara de la bouteille de laudanum et lui désigna la porte du menton.

« C’est que vois-tu c’est sans doute la catin la plus douée que j’ai eu dans mon lit. La Perle d’Occident gémit sous un pirate alors qu‘elle ne voulait se donner qu‘à des nobles. C’est tout ce qui m’intéresse. Maintenant laisse nous tu veux. »

Bonner le regarda vaguement ironique.

« Je vous laisse. Nous serons à l’île des épaves dans quelques heures. »

 

Jack ne répondit pas, penché sur Elizabeth, il s’efforçait de la réveiller de son délire. Avec un soupir il défit le bouchon du flacon de laudanum et grimaça à l’odeur âcre du produit qui emplit la pièce. Un nouveau spasme douloureux secoua le corps d’Elizabeth alors qu’elle ouvrait les yeux avec difficultés et salivait à la vue de la bouteille. Le regard empli de convoitise, elle tira sur ses poignets retenus par des fers et Jack blêmit en croisant son regard. Au-delà de la souffrance, les yeux d’Elizabeth contenait plus de convoitise qu’il n’en avait vue dans le regard du plus cupide de ses hommes. Un désir brutal, charnel, obscène brillait dans ses yeux alors qu’elle arquait son corps vers lui et balbutiait des suppliques. Avec un soupir désespéré, Jack s’approcha d’elle et maintint sa tête pour faire couler un peu de liquide entre ses lèvres gercées.

 

Elizabeth gémit en sentant sur sa langue la suave douceur du laudanum et avança le plus possible son visage. C’était bon. Tellement bon. Lentement, le laudanum chassa les fantômes et la peine, la faisant se sentir plus légère. Elle flottait et ils ne pouvaient plus la blesser. Plus personne ne pouvait la blesser. Jack la regarda avec tristesse alors que son corps se détendait, son visage brusquement apaisé tandis qu’elle fermait les yeux. Elle lui échappait encore.

 

Avec lenteur, il défit les fers qui maintenaient ses poignets et elle ouvrit les yeux, ses pupilles dilatées tombant sur lui. Elle n’en avait pas assez. Pas assez pour oublier totalement qu’il la détestait.

«  Jack. Encore. »

Il soupira, frustré une fois de plus de se rendre compte que ce n’était pas lui qu’elle voulait mais la bouteille insignifiante qu’il tenait dans sa main. Dieu qu’il la détestait de le torturer à ce point ! Il allait prendre tout ce qu’il pourrait. Ne rien laisser et peut être qu’alors elle le laisserait enfin tranquille, qu’elle sortirait de sa vie.

« Non … » Souffla-t-il.

 

Elizabeth s’assit péniblement, ses yeux brillèrent de larmes alors qu’elle comprenait qu’il ne l’aiderait pas. Mais elle ne pouvait pas, elle ne devait pas rester sans son oubli. Parce qu’alors elle se voyait telle qu’elle était réellement. Méprisable, catin, meurtrière. Parce qu’alors son rêve s’effondrait et elle se souvenait que Jack ne l’aimait pas, que Jack la haïssait. Alors que lorsqu’elle retrouvait sa fumée bleue, Jack était en elle, avec elle. Il était tous ses clients, tous les hommes. Dans ses rêves, il la regardait encore comme lorsqu’elle ne l’avait pas encore trahi, dans ses rêves il la traitait encore en égale. Dans ses rêves il l’aimait.

«  Je ferais tout ce que tu veux. Murmura-t-elle d’une voix rauque. Tout. Je serais ta putain, celle de ton équipage, je lécherai tes bottes encore si tu le désires mais laisse-moi, laisse-moi oublier… »

 

Jack se crispa à la mention de l’équipage. Une fois de plus elle lui montrait à quel point il ne comptait pas à ses yeux. Elle ne le voyait jamais. Foutue catin. Il la regarda froidement, consterné de sentir son désir se réveiller à ses paroles.

« Tu n’as pas le choix de toute façon. Je te l’ai dit. Je t’ai achetée. J’ai acheté ton corps et tout ce que tu es. »

Elizabeth soupira, le regard troublé.

« Pourquoi Jack ?

- Comme si tu ne le savais pas. Murmura-t-il en déposant la bouteille de laudanum sur la table avant de se précipiter vers la porte.

 

()()

 

Une fois à l’extérieur, Jack souffla entre ses dents. Il la détestait. Elle, elle réussissait là où il échouait. Elle oubliait. Grâce à sa foutue drogue elle oubliait mais lui, lui rien ne venait le sauver.

 

Bonner s’approcha de lui et soupira en voyant la pâleur du teint de Jack.

« Nous sommes arrivés Jack.

- Bien, je vais à terre. Que personne n’entre dans ma cabine.

- Évidemment… Ironisa Bonner

- Je ne serais pas long. Dit Jack en se dirigeant vers le pont. Relâche pour tous, mais tenez-vous prêts à partir demain aux aurores ! »

Les hommes s’entre regardèrent et bénirent leur bonne fortune. Ils ne savaient pas trop où leur capitaine les emmenait mais la vie qu’ils menaient sur le Deadly Swan s’améliorait de jour en jour, Jack passait le plus clair de son temps enfermé dans sa cabine, à la recherche d’un fabuleux trésor comme le leur avait appris Bonner. Un trésor ! Voilà qui réjouissait tous les hommes qui se rappelaient encore de la fortune que Jack avait trouvée quelques temps auparavant.

 

()()

 

Jack descendit du Swan et soupira à l’idée de devoir affronter son père. Finalement prendre la place d’Elizabeth n’était peut-être pas une si bonne idée, attendu qu’il lui faudrait parler avec Teague pour cela. Elizabeth… Quoi qu’il fasse ses pensées le ramenaient toujours à elle, son corps appelait de nouveau ses caresses. Jack serra les poings. Il ne devait pas penser à elle, elle n’était rien d’autre qu’une catin comme toutes les autres femmes, à cela près qu’elle était dangereuse et vile et cruelle et droguée et …

 

La voix chaude et envoûtante de Sathara le détourna de ses pensées et Jack fit face à la jeune capitaine pirate qui venait de l’appeler. Il avait connu Sathara quelques années plus tôt alors qu’elle n’était encore qu’une novice sur le navire de son pirate de père et l’avait toujours appréciée. Enfin plus exactement c’était son corps facile qu’il avait toujours aimé.

 

Un éclat blanc au milieu de son visage noir comme l’ébène, Sathara sourit à Jack et ne cacha pas sa joie de le revoir.

« Jack Sparrow ! On te disait mort…

- Faut pas croire ce qu’on raconte trésor. Répondit Jack qui laissa son regard tomber sur les formes pleines et généreuses de la jeune femme.

- Tu as un nouveau navire. Le Deadly Swan hein ? Drôle de nom.

- Et toi comment vas-tu ? Les affaires sont bonnes ? »

Sathara fit une moue embêtée et lui prit familièrement le bras pour l’entraîner sur le bois mouvant qui constituait le quai de l’île des épaves.

« En fait j’aurais besoin de me détendre Jack. » Répondit-elle avec un clin d’œil appuyé.

Jack sourit. Sathara. L’avantage avec elle c’était qu’elle n’était pas compliquée et encore moins traîtresse comme… Jack grimaça avant de sentir le regard ironique de Bonner dans son dos. Bien sûr, l’autre le croyait toujours amoureux d’Elizabeth. Comme s’il pouvait tomber amoureux ! De sa meurtrière qui plus est !

« Tu m’écoutes Jack !

- Oui oui mon ange. Dis-moi, ça ne te plairait pas qu’on continue cette conversation dans ma cabine ? Demanda Jack

- Avec plaisir. J’espère juste qu’on ne fera pas que parler. »

 

Jack referma son bras autour de la taille de Sathara et l’entraîna vers le Swan. C’était parfait. Il allait leur montrer à tous qu’il se fichait de cette maudite Elizabeth. Faire l’amour à Sathara devant elle, lui montrerait à quel point il se moquait d’elle lui aussi, qu’elle n’était qu’une catin comme les autres sans importance. Peut être aussi que de goûter à une autre fille la chasserait de sa tête et de ses reins.

 

Répondant machinalement aux bavardages de Sathara, Jack monta sur le Swan et croisa les yeux de Bonner au passage. Il se crispa en voyant le second secouer la tête avec désapprobation. Il devrait régler ça plus tard. Bonner devenait de plus en plus irrespectueux.

 

Jack déverrouilla la porte de la cabine, il fit entrer Sathara puis referma à clef derrière eux.

 

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Elizabeth, gorgée de laudanum les regarda entrer, surprise de voir un visage inconnu. Sans la voir, Sathara se retourna, elle embrassa langoureusement Jack sur la bouche, plaquant presque le pirate contre la porte. Elizabeth sentit son cœur s’arrêter de battre en voyant les mains de Jack se poser sur les fesses moulées dans un étroit pantalon de l’inconnue. Il ne pouvait pas faire ça. Non pas là, pas devant elle. Son Jack… Tremblante, elle s’empara du laudanum et en but un longue gorgée, attendant la détente de son corps pendant que Jack défaisait le corsage de la fille et enfouissait son visage entre ses seins.

 

Sathara soupira et sa main effleura le sexe de Jack.

« Tu es bien impatient…

- Tu n’imagines pas à quel point… » Souffla-t-il.

Ses mains caressèrent lentement le corps de Sathara tandis que ses yeux cherchaient Elizabeth. Son désir redoubla en la voyant debout à côté de la table, le regard perdu. Elle était belle ainsi. Trop belle, beaucoup trop. Sathara suivit son regard et sursauta avant de l’écarter brusquement d’elle.

« C’est quoi ça ?

- Rien d’important trésor… Murmura Jack en la poussant vers le lit. Fait comme si elle n’était pas là. »

 

Avec un soupir Sathara se laissa allonger sur le lit, savourant la présence de Jack.

« Où est ton mari ? Demanda-t-il en se déshabillant

- Sûrement avec une catin. » Répondit Sathara qui fit glisser ses doigts sur le torse de Jack.

Jack sourit et l’embrassa dans le cou alors qu’une nouvelle idée lui venait.

« Tu aimes toujours les filles Sathara ?

- Faute de mieux… »

 

Derrière eux, Elizabeth était tétanisée. C’était insupportable de le voir ainsi, insupportable de le voir sur cette fille en train de l’embrasser, de la caresser…

« Lizzie ? Tu as dit que tu ferais ce que je voudrais n’est-ce pas ? » Susurra Jack.

Elizabeth crispa ses doigts sur le flacon avant de baisser la tête d’un air soumis et de ravaler ses larmes. Elle ne pouvait pas refuser. Sinon il lui reprendrait l’opium ou, pire, il s’en irait …

« Oui … »

Jack frissonna. Il ne savait pas ce qu’il voulait, un instant il avait espéré que cette fois elle se refuse, qu’elle soit blessée par la présence de Sathara mais bien sur elle n’en avait rien à faire. Pour elle, il n’était qu’un client comme les autres.

« Approche. » Ordonna-t-il en s’enfonçant d’un coup de rein brutal en Sathara qui gémit et chercha à l’attirer vers elle.

 

Jack ferma les yeux et soupira de plaisir. Il était en elle. Il poussa son sexe à l’intérieur d’elle et écarta Sathara, agacé par son insistance à vouloir l’embrasser. Malgré lui, il tourna la tête vers Elizabeth, la gorge sèche en détaillant ses lèvres luisantes de laudanum. Avec un gémissement désespéré, il l’attira à eux et l’embrassa avidement. Les larmes aux yeux, Elizabeth répondit à son baiser et s’efforça d’oublier la présence de l’autre fille, des mains de Jack sur elle. Jack gémit et sa langue se noua à la sienne. C’était bon. Il la désirait tellement. Sathara poussa un grognement mécontent et tenta de se dégager de l’étreinte de Jack alors qu’il se lâchait puissamment en elle, étouffant son cri de plaisir dans la bouche d’Elizabeth.

 

A bout de souffle, Jack se retira. Il s’écarta des deux femmes et posa une main apaisante sur la poitrine de Sathara.

« Allons, je t’ai connue plus aventureuse trésor… » Murmura-t-il avec affection.

Un sourire mauvais aux lèvres, il se tourna vers Elizabeth.

« Lèche la. Je veux te voir avec une autre fille. Comme ta foutue Jane !!! Cria-t-il, en colère à la pensée qu’elle avait même préféré se donner à une femme plutôt qu’à lui.

Elizabeth le regard perdu le regarda sans bouger et Jack fou de rage de se sentir encore attiré par elle alors que Sathara était là, attendant ses caresses et le désirant contrairement à Elizabeth. Il la saisit par le bras et la força à s’allonger entre les cuisses de sa maîtresse.

« Obéis maudite catin. »

 

Elizabeth tremblante posa doucement ses lèvres sur le sexe de Sathara et sa bouche s’emplit de la semence que Jack y avait déversée. Elle n’avait pas le choix. Elle devait obéir sinon la souffrance recommencerait, sinon elle le verrait sans cesse avec cette fille. Au-dessus d’elle, Sathara poussa un soupir de pur plaisir qui fit sursauter Jack. Il leva les yeux et observa brièvement le contraste de la peau livide d’Elizabeth sur la noirceur d’ébène de Sathara. Il serra les dents en entendant la jeune pirate gémir à nouveau, sa main sombre se posant dans les cheveux clairs d’Elizabeth. Ce n’était pas une bonne idée… Là encore il la voyait plus prête à donner du plaisir à une fille qu’à se tourner vers lui. Elle l’écœurait mais il la voulait.

« Sale putain… Siffla-t-il. Prête à donner à tous sauf à moi hein !! »

 

Sans attendre la réponse d’Elizabeth qui l’esprit embrumé, comprenait de moins en moins Jack, il la saisit par les épaules et la souleva sans efforts avant de la jeter à même le sol.

« Pourquoi tu me fais ça ? Gémit-il Pourquoi je n’arrive pas à te sortir de ma tête ? »

Elizabeth le regarda, complètement perdue. Elle ne comprenait pas ce qu’il attendait d’elle. L ‘humilier encore ? Ou alors faire en sorte qu’elle paie son opium ? Il la détestait donc à ce point … Jack arracha ses maigres vêtements avec brutalité, ses mains caressèrent ses seins menus tandis qu’il poussait son sexe en elle avec un gémissement de plaisir. Elle était si douce, si excitante, si belle sous lui alors que le temps de la prendre il la possédait enfin. Là elle était à lui, elle le voyait. Avec un soupir, il se pencha sur elle et chercha ses lèvres tandis qu’Elizabeth, le cœur battant, l’embrassait avec passion. Peu importait le reste. Peu importait qu’il la haïsse ou l’autre fille. Il était avec elle, en elle. C’était à elle qu’il faisait l’amour même si pour lui ça n’en était pas.

 

Sathara, le visage crispé par la colère, se leva souplement du lit. Jamais elle ne pardonnerait à Jack cette fois. Furieuse, elle ramassa ses vêtements que le pirate avait jetés au sol et songea avec rage qu’il avait de la chance qu’elle n’ait pas son pistolet sans quoi ils seraient morts tous les deux. Elle avança vers la porte et se retourna sur le couple enlacé, surprise devant l’ardeur de Jack. Il avait certes toujours été un amant passionné mais jamais à ce point. Sathara grinça des dents en voyant Elizabeth refermer ses cuisses autour de la taille du pirate pour l’attirer plus profondément en elle, leurs bouches toujours soudées l’une à l’autre.

« Si ça intéresse quelqu’un je m’en vais… » Grinça-t-elle en ne s’étonnant même pas de leur absence de réaction tant ils étaient perdus l’un dans l’autre.

Folle de rage elle claqua la porte, cherchant comment se venger de l’humiliation que Jack venait de lui infliger.

 

()()

 

Bonner la regarda sortir avec un vague sourire au coin des lèvres. Il se doutait au vu de l’expression de son visage que les choses qu’il avait prédites s’étaient produites. Il s’approcha de la jeune pirate et lui fit son plus beau sourire.

« C’était pas une bonne idée… »

Sathara le toisa avec hostilité, encore furieuse de sa soirée ratée et du peu de considération que Jack avait eu envers elle. Certes, elle avait toujours su qu’il ne pouvait être question d’amour avec Jack Sparrow mais tout même !

« Faut pas lui en vouloir ma mignonne.

- On t’a jamais appris à la fermer ! »

 

Bonner lui sourit à nouveau et désigna la cabine du menton.

«  Ce n’était pas contre toi tu sais. Il essaie juste de se convaincre. »

Sathara soupira.

« Et de quoi Jack Sparrow pourrait-il vouloir se convaincre ?

- De ne pas aimer. »

Sathara grimaça. C’était une chose que, connaissant Jack, elle pouvait comprendre.

« La fille, c’est Elizabeth Swann n’est-ce pas ? »

Bonner la regarda avec un intérêt mêlé de surprise.

« Oui. Comment le sais-tu ?

- J’ai croisé Jack il y a quelques mois. Il allait en France et nous avons … Enfin bref, disons qu’il m’a parlé d’elle. »

 

Bonner sourit à la jeune femme et glissa la main autour de sa taille sans vergogne.

« Et si on parlait d’autre chose ? »

Sathara sourit et se laissa entraîner. Finalement sa soirée pourrait peut-être encore être sauvée. Tant pis pour Jack.

 

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Jack soupira lourdement, son visage se crispant dans l’orgasme. C’était meilleur à chaque fois. Sous lui, Elizabeth gémit, ses doigts encore entrelacés aux siens. Elle ouvrit ses yeux ivres de plaisir et de laudanum et lui sourit d’un air alangui. Jack la regarda, le cœur cognant encore dans sa poitrine, et dégagea ses doigts des siens avec un soupir. Ça n’avait pas marché. Rien ne fonctionnait. Chaque fois il revenait vers elle aussi sûrement que les bateaux finissaient toujours par rentrer au port.

 

Tremblante, Elizabeth ferma les yeux et attendit les insultes, les paroles de haine à présent qu’il en avait fini avec elle. Jack la regarda et la détesta de la trouver encore plus belle maintenant.

« Foutue catin, si tu savais ce que tu me fais… » Grogna-t-il en se levant pour se rhabiller.

Il avait besoin de sortir, de sortir de cette pièce même s’il savait que ça ne suffirait pas pour lui échapper. Elle ne le laisserait pas tranquille. Elizabeth se releva légèrement et le regarda s’habiller, le cœur serré. Elle aurait voulu qu’il reste un peu près d’elle. Juste quelques instants.

«  Jack …

- La ferme. Tu as eu ce que tu voulais non ! » Dit méchamment Jack en claquant la porte.

 

Elizabeth soupira lourdement et se leva. Elle crispa ses mains sur le laudanum, elle en avait besoin plus que jamais.


Chapitre 16                                                                                                      Chapitre 18


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