Les deux ennemis se jaugèrent un instant et Beckett fut le premier à réagir. Il porta une main tremblante à sa veste et en sortit un pistolet minuscule à l'aide duquel il mit en joue Elizabeth.
« Finalement, je crois que je préfère ainsi Miss Swann. Où sont vos amis ? » Lui demanda-t-il en tentant péniblement de se mettre debout.
Les yeux sombres d'Elizabeth se chargèrent de rage, elle avança dans la direction de Beckett et sa poitrine heurta le canon de l'arme ridicule qu'il pointait sur elle.
« Ils vont arriver. Mentit-elle.
- Dans ce cas ils ne trouveront que votre cadavre Miss Swann. » Grinça Beckett d'un ton aussi haineux que celui de la jeune femme.
Un sourire désagréable aux lèvres, le Lord appuya sur la détente sans hésiter et Elizabeth ne cilla pas. Un clic métallique se fit entendre, sans rien de plus. Beckett baissa le regard sur son arme tandis qu'Elizabeth se permettait un sourire grimaçant
« On dirait bien que je suis toujours en vie. » Ironisa-t-elle.
Beckett recula légèrement et passa une main égarée dans sa perruque, s'en débarrassant du même coup.
« Je dois être en Enfer. Marmonna-t-il.
- C'est là que vous mériteriez d'être. » Grinça Elizabeth qui cherchait du regard de quoi faire passer définitivement le Lord de vie à trépas.
Beckett surpris son regard et un léger sourire naquit sur ses lèvres.
« Vous avez menti, vous êtes seule ici sans quoi vous auriez déjà appelé l'un de vos rustres pour venir vous défendre. »
Elizabeth se tourna vers lui, la mine arrogante, et clopina jusqu'à l'endroit où il se tenait à présent.
« Croyez vous que j'ai besoin qu'on me défende Lord Beckett ?
- Non. Concéda-t-il. C'est la raison pour laquelle j'ai toujours regretté de ne pas vous avoir tuée lorsque j'en avais l'occasion.
- Croyez bien que je ressens la même chose à votre encontre. » Répondit Elizabeth par automatisme d'un ton pédant.
Cutler la regarda d'un air surpris avant de décider d'en sourire.
« Nous avons donc quelque chose en commun finalement… »
Elizabeth ne répondit pas et observa l'horizon avec désespoir, cherchant du regard un pavillon pirate ou de n'importe quelle autre nature qui lui permettrait d'échapper à cette île. Derrière elle Beckett se baissa et commença à brosser sa perruque pour la débarrasser du sable et des algues qui la recouvraient. Elizabeth se retourna et lui lança un petit regard méprisant.
« Je doute que votre perruque puisse vous aider à me tuer Lord Beckett. Sa seule utilité est de vous réchauffer la tête.
- Miss Swann…
- Capitaine ! Le coupa Elizabeth qui trouvait là un exutoire à sa rage.
- Oui, bien sûr. Murmura Cutler. Comment oublier que vous n'êtes plus une femme du monde ? Vous êtes pire que ces hommes, vous êtes une traîtresse à votre pays, à votre Souverain, à votre rang et à votre famille. »
Les yeux flambants de rage, Elizabeth se retourna et se jeta sur lui. Elle l'envoya à terre tandis qu'elle tentait de le frapper et s'épuisait inutilement. De son côté Beckett ne resta pas inactif. Il finit par la saisir par les poignets et la fit basculer sous lui pendant que son genou se posait durement sur sa poitrine, l'écrasant dans sa hâte à la maintenir immobile.
« Vous avez de la chance que mon honneur m'interdise de frapper une femme. » Lui jeta-t-il.
Pour toute réponse Elizabeth lui cracha au visage. Cutler Beckett la regarda avec dégoût et libéra son corps de son poids avec une lenteur calculée, ses yeux d'un bleu froid rivés à ceux de la jeune femme dont la rage était visible. Ensuite, avec des gestes mesurés, il sortit un mouchoir en piteux état de sa poche et commença à s'essuyer la joue, imperturbable.
« Bien. Je n'en attendais pas mieux de vous Miss Swann…
- Comment osez-vous parler d'honneur alors que vous en êtes dépourvu ! »
Beckett se retourna vers elle et affecta un air surpris.
« Miss Swann, avez-vous déjà réfléchi aux conséquences de votre croyance en vos … utopies ? »
Elizabeth grinça des dents tandis qu'elle tentait de se relever, sa jambe blessée la faisant cruellement souffrir. Haussant les épaules devant son absence de réponse, Beckett se détourna d'elle et observa avec froideur l'horizon.
« Vous et vos amis pirates n'avez aucune place dans ce monde Miss Swann. Plus le temps passe, plus la Compagnie et, par son intermédiaire l’Angleterre, étend son influence et sa domination sur les océans. Les pirates sont une abomination. C'est pour cette raison qu'ils doivent être détruits. C'est cela que l'honneur commande Miss Swann. »
La main crispée sur sa jambe, Elizabeth releva la tête vers le Lord et répondit d'un ton chargé de haine et de dégoût.
« Vous parlez d'abomination alors que c'est vous qui l'êtes Lord Beckett. Vous et vos amis de la Cour. Vous qui marchandez des hommes et les privez de leur liberté dans le seul but de vous enrichir ! »
Un mince sourire s'étira sur les lèvres de Beckett et il se tourna vers elle.
« Bien sûr, la liberté… Un concept intéressant pour qui veut justifier son déshonneur et sa traîtrise. Ainsi être libre signifie pour vous tuer, ravager et piller. Vous êtes méprisable Miss Swann. » Lâcha-t-il avec un dégoût non feint.
En colère, Elizabeth se releva brutalement, serrant les dents sous la douleur.
« Je parle des esclaves dont la Compagnie fait le commerce Lord Beckett ! Je n'essayais pas de me justifier. L'opinion d'un homme tel que vous ne peut intéresser personne. »
Ignorant l'insulte, Beckett la regarda avec ironie, ses yeux se posant malgré lui sur les cuisses largement découvertes de la jeune femme
« Aviez-vous des domestiques Miss Swann ? Du moins, lorsque vous étiez encore une femme civilisée et promise à grand avenir.
- Vous savez bien que oui. Rétorqua Elizabeth dévorée par un besoin pressant de le réduire en miettes.
- Dites-moi Miss Swann, combien d'entre eux étaient noirs ? » Sourit Beckett qui connaissait déjà la réponse.
Elizabeth ouvrit la bouche pour répondre et ses joues se marbrèrent soudain de rouge.
« Et bien, je ne, quelques-uns… »
Beckett la toisa d'un air méprisant.
« Et bien entendu ils vous servaient avec diligence et vous appréciez leurs services. Vous ne vous souciez guère de leur sort alors. Vous n'accordiez pas d'importance à leur liberté. Je doute même que vous vous soyez posé la question. » Ironisa Beckett.
Elizabeth referma la bouche, forcée de s'avouer à elle-même qu'il avait raison. Elle ne s'était jamais préoccupée des domestiques qui facilitaient son quotidien. Le visage blessé, elle se détourna et commença à clopiner vers la plage tandis que Beckett, la perruque de guingois, la suivait.
« Comment êtes-vous arrivée ici Miss Swann ? Où sont donc vos amis pirates ? Vous auraient-ils déjà abandonnée ? Se moqua-t-il. Ou alors ont-ils souhaité vous libérer ? Il me semble qu'il est d'usage pour vos pareils d'abandonner les hommes qui ne les satisfont pas sur une île déserte. Étonnant comme votre situation présente ressemble à cela … »
Elizabeth se retourna vers lui, les yeux flambant de rage mal contenue, d'autant plus qu'elle ne pouvait s'empêcher de penser que l'équipage de l'Empress avait été bien pressé de l’oublier.
« Je suis ici de mon plein gré ! Et vous ? Vos hommes vous ont-ils abandonné Lord Beckett ? Ne serait-ce pas plutôt vous qui essuyiez une mutinerie ? Vous semblez étonnement bien renseigné sur la chose.
- Mes hommes sont morts. Répondit-il d'un ton indifférent. Vous les avez tués… Tous. Amusant non ? »
Une légère expression de culpabilité naquit sur le visage d'Elizabeth et elle se força à répondre.
« Je ne vois rien de drôle dans cette folie.
- Oh ? Vraiment ? Alors que vous avez mené des hommes à la bataille, sacrifié des vies dans le seul but de me voir mort et me voici le seul survivant. C'est amusant non ? L'explosion de mon navire m'a éjecté, la tempête qui a suivi m'a poussé jusqu’ici, sans cela je serais mort.
- Maudite Calypso … Marmonna Elizabeth.
- Hasard ou signe du destin ? » Lui demanda Beckett d'un ton cynique.
Elizabeth dédaigna de répondre, le regard fixé avec désespoir sur l'horizon vide de vie avant d'observer le paysage dévasté qui les entourait. Ils étaient bel et bien coincés sur cette île sans armes, sans eau, sans nourriture. Le cœur gros, Elizabeth songea qu'aucun d'entre eux ne survivrait s'ils ne s'aidaient pas. Tout son être renâclait à cette idée pourtant elle se tourna vers Beckett.
« Pour l'instant, je crois que nous devrions chercher de quoi manger et le moyen de partir d'ici. » Soupira-t-elle à regret
Beckett haussa comiquement le sourcil et la toisa.
« Vous proposez une alliance Miss Swann ? Voilà qui est inattendu … »
Elizabeth serra les dents et lui renvoya son regard froid.
« Disons plutôt une trêve pour la durée de notre séjour ici. Chacun d'entre nous a essayé de tuer l'autre. Et comme nous sommes toujours en vie tous les deux, je crois qu'il est inutile de gaspiller nos forces à nous combattre. » Répondit-elle d'une voix qu'elle aurait voulue plus calme.
Beckett lui fit un mince sourire, il se pencha et lui tendit sa main fine et soignée.
« Il semblerait que nous ayons un accord Miss Swann.
- Capitaine… » Marmonna Elizabeth en serrant la main tendue à contre cœur.
Les deux adversaires restèrent un moment silencieux, chacun digérait l'alliance inattendue qu'ils venaient de conclure en s'engageant tacitement à ne pas tuer l'autre durant leur séjour forcé sur Molokai. Finalement Beckett rompit le silence, la moue dégoûtée.
« Je suppose qu'il n'y a rien à manger.
- Si vous espérez que je vous prépare quelque chose vous rêvez. Notre accord ne va pas jusque-là Rétorqua Elizabeth.
- Je pense que le mieux pour quitter cette île serait de faire une sorte de radeau. » Reprit Beckett d'un air déçu.
Elizabeth se retourna vers lui.
« Quel esprit brillant Lord Beckett, je n'y avais même pas songé ! Ironisa-t-elle.
- Oui j'ai remarqué que ne réfléchissiez guère Miss Swann. Répondit calmement Beckett.
- Oh, vous ! » S'exclama Elizabeth, rageant de ne pas avoir une arme à portée de main.
Le Lord ne répondit pas et fit quelques pas. Il se pencha pour ramasser un fruit qu'il observa d'un air circonspect.
« Ça se mange ça ? » Marmonna-t-il en reniflant le fruit avec prudence.
Elizabeth sourit légèrement et reconnut un des fruits qu'elle avait déjà goûté et dont le jus était délicieux.
« Essayez donc …
- Qu'est-ce qui me prouve qu'il n'est pas empoisonné ?
- Je croyais que nous avions un accord… Rétorqua Elizabeth d'un ton las.
- Vous me permettrez d'avoir quelques doutes quant au sens de l'honneur d'une femme qui est devenue Roi des Pirates, Capitaine Swann. »
Agacée, Elizabeth lui arracha le fruit des mains et mordit dedans à pleines dents, laissant le jus couler sur son menton.
« Écœurant… » Commenta Beckett avant de détourner le regard.
Elizabeth haussa les épaules et termina son fruit avec satisfaction tandis qu'il se penchait pour en ramasser un second. Beckett sortit machinalement un canif de sa poche pour le peler. Elizabeth suivit son geste des yeux et leurs regards se croisèrent tandis qu'ils réalisaient tout deux qu'en définitive, l'un d'entre eux s'avérait être armé.
« Vous possédez un véritable arsenal. » Déclara lentement Elizabeth, les yeux fixés sur son couteau et prête à bondir.
L'air ironique, Beckett pela lentement son fruit avant de le découper en quartiers qu'il prit de la pointe du couteau, conscient du regard d'Elizabeth fixé sur lui.
« Et bien Capitaine Swann, vous voici bien nerveuse… Pourtant il me semble vous avoir assuré que je ne vous tuerais pas du moins pas maintenant.
- Je ne vous fais pas confiance. Rétorqua Elizabeth d'une voix tendue.
- Il semblerait donc que nous avons plus en commun qu'il ne le parait au premier abord. Sourit ironiquement Beckett.
- Il semblerait en effet… » Admit Elizabeth entre ses dents.
Beckett termina son repas frugal sans se presser puis rangea son couteau dans sa poche, non sans en avoir essuyé la lame au préalable. Elizabeth le regarda faire, la rage au ventre et se demanda s'il avait agi de même après avoir tué son père. Cutler se tourna vers elle et lui sourit avec mépris.
« Ce regard ne vous va pas Miss Swann. Il vous enlaidit. Vous devriez en changer. »
Sa décontraction apparente redoubla la colère qu'Elizabeth sentait bouillir en elle et elle se détourna.
« Je n'ai que faire de votre avis
- Je n'en doutais pas…. » Ironisa Beckett qui vint se placer derrière elle.
Consciente de sa présence, Elizabeth se retourna brusquement.
« Passez devant…
- Pour que vous m'assommiez ? Hors de question ma chère. Vos petites roueries féminines n'ont aucun effet sur moi. Vous ouvrez la marche.
- Pour que vous me poignardiez dans le dos ? Sûrement pas. » Rétorqua Elizabeth.
Ils se défièrent un instant du regard, tous deux décidés à camper sur leurs positions respectives.
« Très bien. Finit par soupirer Beckett. Marchons côte à côte. Cela vous convient-il Capitaine Swann ? »
Elizabeth se mordit les lèvres, regrettant de ne pas y avoir pensé avant et vint se placer à sa gauche, le regard rivé vers sa main.
« Allons-y, il nous faut trouver du bois. »
Ils firent les premiers mètres en silence, dépassèrent la grotte où Elizabeth avait trouvé refuge la nuit précédente et s'arrêtèrent finalement devant des palmiers couchés et déracinés par la tempête.
« Coupez-les donc ! » S'impatienta Elizabeth en lui désignant les arbres.
Beckett se retourna vers elle, un éclair d'incrédulité dans ses yeux bleus.
« Je vous demande pardon ? Je pensais que vous alliez le faire. »
Cette fois ce fut au tour d'Elizabeth de paraître sidérée.
« Mais, vous êtes un homme … Enfin, façon de parler. Ironisa-t-elle.
- Je suis un Lord. Et vous vous prévalez d'être un pirate non ? »
Elizabeth le regarda d'un air rageur avant d'avancer vers les arbres. Elle appuya son pied pour maintenir le tronc de l'un d'entre eux au sol tandis qu'elle tentait de le faire ployer, refoulant la douleur lancinante de sa cuisse. Beckett la regarda un instant, ses yeux bleus détaillèrent sans y penser les parties nues qu'elle exposait dans son effort puis il vint la rejoindre et l'aida à faire céder le bois humide.
Ils travaillèrent en silence un long moment puis regardèrent l'amas de bois qu'ils avaient réussi à couper, s'aidant du couteau de Beckett lorsque cela s'avérait nécessaire. Au bout d'une heure, le Lord se laissa aller en arrière, exténué, et passa une main sur son front couvert de sueur. Elizabeth, les joues rougies par l'effort mais dont la tenue légère lui permettait une meilleure liberté de mouvement se permit un sourire.
« Vous auriez moins chaud si vous ôtiez votre stupide perruque ainsi que votre uniforme. » Ajouta-t-elle en grimaçant devant les couleurs de la Compagnie des Indes défraîchies qu'il arborait.
Beckett la regarda d'un air outré tandis qu'elle continuait, sans pitié.
« Du reste, il nous faudra de quoi lier les bois entre eux. Votre chemise parait toute indiquée pour cela.
- Et pourquoi pas votre robe ! » S'exclama Beckett en protégeant instinctivement la chemise faite de l'étoffe la plus fine qu'il avait payé un prix d'or.
Elizabeth grimaça et baissa brièvement le regard avant de le remonter d'un air hardi.
« Parce que je ne dispose d'aucun autre vêtement. » Répondit-elle en rougissant très légèrement.
La bouche sèche, Beckett la toisa et détourna brusquement le regard, sa bonne éducation reprenant le dessus de manière inattendue.
« Évidemment. » Marmonna-t-il.
Il ôta sa lourde veste et déboutonna sa chemise avec des gestes qui trahissaient son agacement. Elizabeth se força à le regarder tandis qu'il se retrouvait torse nu et songea avec étonnement que sa peau était si pâle que nombre de jeunes filles qu'elle connaissait avant auraient pu se damner pour en avoir une semblable.
« Votre examen est-il terminé Miss Swann ? » Lui demanda Beckett avec froideur, faisant légèrement jouer les muscles de ses épaules qu'il s'était constitués à force de passe d'armes.
Elizabeth dédaigna de répondre et saisit la chemise qu'il lui tendait. Elle la déchira avec entrain, mettant dans cette simple tâche toute la rage qu'il lui inspirait.
Quelques heures plus tard,
Beckett et Elizabeth contemplaient avec appréhension leur ouvrage, aucun n'osait formuler à voix haute ce qu'ils pensaient tous deux : le radeau ne flotterait jamais.
« Nous devrions essayer. Déclara mollement Elizabeth.
- Sans doute. » Répondit Beckett tout aussi mollement.
Ils échangèrent un regard consterné en réalisant qu'avant cela ils devraient traîner le radeau sur toute la longueur de la plage…..
Le soir commençait doucement à tomber lorsqu'ils mirent enfin le radeau à la mer. Ce dernier mit moins d'une minute à couler.
Elizabeth le regarda disparaître avec découragement tandis que Beckett laissait échapper un claquement de langue agacé.
« Je pensais que vous saviez ce que vous faisiez Capitaine Swann.
- Et moi que vous aviez quelque expérience en d'autres domaines que celui de faire pendre des innocents. Rétorqua Elizabeth
- Je n'ai pas à me soucier de ce genre de détails habituellement. Souligna Beckett
- Bien entendu vous avez l'habitude de vous reposer sur vos esclaves … Trouvez-vous toujours que ce soit une bonne chose à présent ? » Ironisa Elizabeth tandis que Beckett serrait les lèvres et se maîtrisait à grand peine.
Elizabeth l'ignora et s’approcha. Elle lui arracha finalement sa perruque, laissant visible une masse de cheveux bruns, courts et frisottants.
« Que faites-vous ! S'exclama Beckett en posant deux mains sur son crâne
- Et bien je vais tenter d'attraper des poissons. » Annonça Elizabeth en rentrant dans l'eau jusqu'à la taille.
Elle scruta le fond de l'eau et poursuivit.
« Autant le faire tant qu'on y voit encore. Et du reste il semble que nous devions dormir ici.
- Vous ne vous arrêtez donc jamais. Soupira Beckett en la suivant, reconnaissant malgré lui qu'elle n'avait pas tort
- Je ne compte pas mourir. Répondit Elizabeth qui se jeta maladroitement sur un poisson avec un gémissement alors que sa blessure s'emplissait de sel.
- Seigneur. Soupira Beckett. Laissez-moi donc faire et allez nettoyer votre jambe.
- Comme si vous en étiez capable. » Le défia Elizabeth.
Cette fois Beckett s'autorisa un sourire narquois et se pencha vers elle.
« N'oubliez pas Capitaine Swann. J'ai l'habitude de mettre la main sur ce qui échappe aux autres. »
Furieuse Elizabeth lui lança la perruque et se retourna vers lui.
« Je vais utiliser la poudre qu'il vous reste pour faire un feu. Elle a dû sécher à présent. »
Concentré Beckett ne répondit pas, son regard froid suivait les évolutions d'un poisson qu'il attrapa d'un coup sans se départir de son calme.
Une heure plus tard …..
Cutler et Elizabeth regardèrent d'un air malheureux leur repas, la chair des poissons à peine entamée
« J'ignorais que ces animaux devaient être vidés. Observa Beckett.
- Moi aussi. » Soupira Elizabeth en prenant précautionneusement un morceau de chair.
Beckett sourit tristement et se laissa aller en arrière, croisant les bras derrière sa nuque.
« La vie est étrange Miss Swann. Un jour on croit tenir le monde au creux de sa main et le lendemain on se retrouve sur une île à ne même pas savoir comment survivre… »
Elizabeth ne répondit pas. Elle fixa l'horizon et songea aux bras de Will autour d'elle, à son souffle dans son cou, ses lèvres sur les siennes. Il n'y avait de cela deux jours à peine et pourtant il lui semblait déjà qu'il était parti depuis une vie entière. Avec un soupir, elle s'allongea à son tour et se prépara à un sommeil léger, elle ne voulait pas donner à son ennemi l'occasion de la tuer durant son repos, consciente que les pensées de son compagnon d'infortune étaient pour une fois identiques aux siennes….
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sharkna (jeudi, 01 novembre 2012 22:28)
raaah je jubile de leur joute verbale c'est excellent !
Le prologue m'avais pas plus emballé que ça , mais la de retrouver Cutler qui domine Liz j'adore.
JessSwann (jeudi, 01 novembre 2012 22:33)
Ah oui j'admets que le prologue est un peu longuet mais après ça s'améliore hem , Cutler est fort pour la joute verbale c'est un super personnage pour l'ironie
sharkna (jeudi, 01 novembre 2012 22:45)
A mais avec Liz je l'adore ! Je penser pas qu'un jour j'aimerais autan un couple de pirates des caraïbes mdr
Faut dire ton talent pour écrire y est pour quelque chose ^_^
JessSwann (jeudi, 01 novembre 2012 22:48)
Rooo c'est gentil mais j'aime ce couple j'avoue les interactions possibles sont savoureuses mdrrr
Chloé (jeudi, 30 novembre 2017 20:37)
Super chapitre 1. Je savais pas que beckett était musclé... Là ça devient interressant ! lol
Jess Swann (jeudi, 30 novembre 2017 21:35)
Ahhhhhh je me demandai quand tu allais te décider à la lire celle ci !