Elizabeth vit avec angoisse le jour décliner peu à peu, la rapprochant de la nuit. Beckett avait été clair. Il ne comptait pas la laisser en paix. La jeune femme se crispa à cette idée avant de se résigner. Elle ne donnerait pas de fils à Beckett en lui refusant son lit. Et elle ne pouvait oublier les termes de leur marché. Dès que Beckett aurait son fils, elle serait libre.
Libre de rejoindre Will, libre de quitter Port Royal qu'elle avait maintenant en horreur. Elizabeth posa un regard triste sur le faste qui l'entourait.
« Vous ne mangez pas madame ? » s'étonna le domestique.
La jeune femme lui fit un sourire tremblant et se força à avaler une cuillerée de soupe. Cette dernière était excellente mais Elizabeth n'avait pas le cœur à manger. Pas en sachant la nuit qui l'attendait. La jeune femme se représenta le corps lourd de Beckett sur le sien et repoussa l'assiette, écœurée.
« Je n'ai pas faim. En revanche, je ne dirais pas non à un verre de vin » ajouta-t-elle.
Le vin l'aiderait à supporter la nuit…
Le domestique se crispa et s'inclina.
« Je suis désolé Madame, mais votre époux a été clair : il nous a interdit de vous servir un quelconque alcool durant son absence. »
Elizabeth le toisa, les yeux remplis de rage. Sans attendre le domestique, elle repoussa son siège avec violence et se dirigea vers le salon.
« Dans ce cas je me servirais moi-même. » déclara-t-elle en tournant la poignée du meuble à liqueur.
Cette dernière résista et Elizabeth se retourna, furieuse.
« Où est la clef ?
- Lord Beckett l'a emportée Madame. »
Elizabeth rougit et avança vers le pauvre majordome.
« Il doit bien y en avoir une seconde, où est-elle ? »
Le domestique ne répondit pas et Elizabeth dut se résoudre à l'évidence. Aucun secours, ni évasion ne lui était possible. Beckett y avait veillé. Le cœur lourd, la jeune femme se dirigea vers sa chambre.
()()
Jack faisait les cent pas depuis une bonne heure maintenant et Will, malgré sa promesse muette de ne plus adresser la parole au pirate, finit par s'exclamer:
« Tu ne peux pas arrêter ça ?
- Quoi ? Lui renvoya le pirate sans cesser ses mouvements.
- De marcher comme ça ! Ragea Will. Si la situation t'est si insupportable tu n'as qu’à, je ne sais pas, boire par exemple ? Tu excelles dans ce domaine ! »
Jack s'immobilisa et posa un regard noir sur le jeune homme.
« Quelquefois je me dis que je regrette le Purgatoire de Jones. Au moins là bas, je n'avais pas à subir ta compagnie.
- Oh et bien dommage qu'on ne l'ait pas su avant. Nous ne nous serions pas donné la peine d'aller te chercher ! Et sans doute que nous ne serions pas ici ! » Cracha Will en se levant.
Pintel et Ragetti reculèrent prudemment tandis que Gibbs secouait la tête d'un air navré. Jack sourit.
« Oh tu veux dire que si vous n'étiez pas venus tu coulerais des jours heureux avec ta donzelle ?
- Oui, » ragea Will.
Le sourire de Jack s'élargit.
« Tu aimerais t'en convaincre William. Mais quelles auraient été tes pensées lorsqu'Elizabeth se serait murée dans le silence… mmm ?
- Je ne vois pas pourquoi elle aurait fait ça.
- Allons Willy. Nous savons tous les deux que ce qui t'a conduit à venir me chercher. C'est le chagrin d'Elizabeth parce qu'elle m'a tué. »
Will blêmit au souvenir du baiser qu'il les avait vu échanger.
« Tu te trompes Jack… Ce n'est pas toi que je suis venu chercher mais le Black Pearl. Pour sauver mon père.
- Oh … fit mine de s'étonner Jack. Tu m'en diras tant, et je suppose que c'est aussi pour ça que tu as fait ce marché avec Feng ? »
Le visage de Will s'assombrit à ce souvenir.
« Oui…
- Belle réussite ! S'exclama Jack en applaudissant. Grâce à toi nous sommes tous les prisonniers de Beckett !
- Tais-toi.
- Sans compter notre chère Elizabeth qui cette fois ne se contente pas d'un baiser. Mais après tout ton père est libre non ? Ou il va l'être. Notre liberté à tous en échange de la sienne voilà qui était brillamment négocié William ! » Cracha Jack.
La mâchoire du jeune homme se crispa et il toisa Jack.
« Cela aurait fonctionné si Feng avait respecté sa part …
- Et pourquoi l'aurait-il fait ? C'est un pirate ! Et nous avons un vieux compte à régler tous les deux, ce que tu aurais compris si tu avais pris la peine de réfléchir ! »
Will ricana.
« Vraiment ? Comme si c'était ma faute si Feng te déteste ! D'ailleurs que lui as-tu fait ? »
Jack sourit méchamment.
« J'ai engrossé sa fiancée, une habitude. »
Will devint livide.
« Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Devine…. » Le provoqua Jack.
Cette fois Will ne put contenir la rage qui bouillonnait en lui depuis qu'il avait surpris le baiser échangé par Jack et Elizabeth. Avant que quiconque ait pu prévoir son geste, son poing s'écrasa sur le nez de Jack qui gémit.
« Bugger mais pourquoi toujours cet endroit, glapit il en redressant son appendice.
- Tu as raison. » Répliqua Will en lui donnant un violent coup de genoux dans l'entrejambe.
Surpris, Jack tomba à genoux, les traits déformés par la souffrance.
« Mes bijoux de famille » haleta-t-il, plié en deux.
Fou de rage, Will le força à se relever.
« Ne t'approche plus jamais d’Elizabeth, gronda-t-il. Tu as compris ?
- J'ai compris, gémit Jack d'une voix étouffée. Mais ce n'est pas moi qui est avec elle en ce moment. »
Le visage de Will s'emplit de tristesse et il le relâcha.
Jack avait raison… Si Elizabeth était avec Beckett s'était entièrement sa faute.
()()
Après avoir attendu en vain jusqu'à une heure avancée de la soirée le retour de Beckett, Elizabeth finit par s'endormir, rassérénée. Quoique soit la raison de l'absence du Lord elle lui en était reconnaissante.
Elle dormait profondément lorsque la porte de sa chambre s'ouvrit avec fracas. Hébétée, la jeune femme cligna des yeux.
« Levez-vous Elizabeth. » ordonna Beckett d'une voix froide.
Elizabeth battit des cils et Beckett la saisit par le bras, le regard dur.
« J'ai dit : Levez-vous !
- Que voulez-vous ? » Ragea la jeune femme en obéissant.
En vérité, elle n'avait pas d'autres choix tant la poigne de Beckett était forte sur son bras.
« Vous me faites mal ! Protesta-t-elle tandis qu'il l'entraînait jusqu'au petit salon de réception.
Là, Beckett la fixa.
« Avez-vous une idée de la valeur de l'objet qui se trouvait ici ? » lui demanda-t-il d'une voix mal maîtrisée.
Elizabeth regarda stupidement la place vide puis se souvint. Le bibelot…. Un sourire ironique écarta ses lèvres.
« Pas la moindre et je m'en moque Lord Beckett. »
Le lord la fixa.
« Cet objet que vous avez brisé était une antiquité chinoise qui m'a été offerte par Sa Majesté en personne. Sa valeur était inestimable. » Déclara-t-il lentement.
Elizabeth ne put retenir un sourire à la pensée de l'avoir enfin touché. Décidément l'ambition et la soif de pouvoir et d'or du Lord était sans limites.
« Que voulez-vous que ça me fasse ? » Rétorqua-t-elle d'un ton négligent.
Beckett blêmit.
« Je ne sais pas ce qui me retient de vous punir comme vous le méritez. »
Furieuse à la fois du ton employé et de ce que sous entendaient ses paroles, Elizabeth ricana.
« Votre impuissance peut être ? »
Au moment où elle prononçait ces paroles, la jeune femme comprit qu'elle venait de faire une erreur. Le regard de Beckett se fit de glace et il la poussa contre la console où se trouvait l'objet.
« Mesurez vos paroles Elizabeth. » lui déclara-t-il d'une voix cinglante.
Elizabeth sentit les mains pressées de l'homme relever sa chemise de nuit haut sur ses cuisses et elle gémit.
« Lord Beckett, non… S'il vous plait » balbutia-t-elle.
Beckett lui renvoya un regard glacial.
« Le non ne fait pas partie de notre accord. Et vous méritez une leçon. » Déclara-t-il en défaisant la fermeture de son fut.
Elizabeth poussa un cri alors qu'il la prenait sans douceur. Il ne s'était même pas donné la peine de retirer son fut qui flottait à ses chevilles. Les larmes aux yeux alors qu'il forçait le passage entre ses cuisses, Elizabeth détourna le visage. Beckett lui attrapa le menton.
« Regardez-moi Elizabeth… » Souffla-t-il.
Le cœur battant à tout rompre, elle se força à obéir et il se poussa un peu plus en elle. Les doigts d'Elizabeth se crispèrent sur la console et Beckett gémit.
« Ne résistez pas ! »
Sa bouche se referma sur celle d'Elizabeth alors que son sexe l'emplissait entièrement. Surprise, la jeune femme lui rendit son étreinte, dans un réflexe instinctif et leurs langues se rejoignirent. Les doigts d'Elizabeth se crispèrent un peu plus et elle gémit dans sa bouche alors qu'il lui donnait de violents coups de rein.
Les yeux clos, la jeune femme oublia tout. Beckett, le marché, Will… Plus rien ne comptait hormis les sensations nouvelles que découvrait son corps. Le membre de Beckett grossit un peu plus en elle et elle poussa un soupir.
« Avouez que ça vous plait. » haleta le lord à son oreille, percevant son abandon.
Elizabeth ouvrit les yeux en l'entendant et son regard se posa sur le miroir qui trônait dans la pièce, Beckett était tellement vaniteux qu'il en avait fait disposer dans chaque pièce de sa demeure. Là, elle se vit, les jambes écartées sans pudeur tandis que les fesses de Lord, aussi blanches que sa perruque, bougeaient au rythme de ses assauts. Une vague de dégoût l'envahit rapidement suivie par un sentiment d'excitation. Fascinée par les mouvements du lord, Elizabeth sentit son bas ventre durcir et elle inclina le visage en arrière. Les mouvements de Beckett ne lui laissaient pas le temps de penser.
« Parlez … » râla le lord en l'embrassant avec ardeur.
La langue d'Elizabeth se noua à celle de Beckett et elle crispa à nouveau ses doigts sur le rebord du meuble. Elle le sentit grossir en elle puis il explosa, les laissant tout deux essoufflés. Leurs corps se séparèrent et Beckett la toisa.
« Retournons dans notre chambre. Il ne me plait guère de prendre ma femme comme une vulgaire putain. »
Elizabeth le fixa d'un regard vague, encore choquée par ce qu'elle avait ressenti.
« Remettez-vous ma chère, ce n'était que l'expression de mon impuissance. » ironisa Beckett en lui tendant la main.
Les doigts d'Elizabeth se refermèrent sur les siens et elle le suivit. Elle n'avait pas d'autre choix.
()()
Le lendemain matin, Elizabeth s'étira longuement avant de poser la main sur le second oreiller qui ornait son lit. Ce dernier était vide.
La jeune femme cligna des yeux et rougit au souvenir de la nuit précédente. Avait-elle réellement gémit comme la dernière des putains dans les bras de Beckett ? L'arrivée d'Estrella la dispensa de répondre à cette question et la jeune femme regarda la femme de chambre disposer de nouveaux vêtements sur son lit.
« Ce tissu est si fin… » Soupira Estrella en caressant le jupon bleuté et neuf qui attendait Elizabeth.
En son fort intérieur, la jeune femme reconnut que le tissu et la couleur étaient magnifiques mais afficha une mine revêche.
« Je n'ai pas envie de porter ceci. »
Estrella, gênée, se tourna vers elle.
« Mais Lord Beckett a dit …
- Je me moque de ce qu'il a dit. Sors ma robe marron. » Ordonna Elizabeth d'un ton sans appel.
Estrella obéit et Elizabeth fit son entrée dans la salle à manger, toute de marron vêtue. Beckett haussa le sourcil.
« Mon cadeau ne vous plait pas ?
- Aucun de vos cadeaux ne saurait me plaire. Hormis ma liberté. » Rétorqua Elizabeth.
Un sourire amusé lui répondit et Beckett reprit.
« La robe bleue eut mieux convenu à une sortie en mer. Mais soit, vous mourrez donc de chaud dans vos marrons.
- Une sortie en mer ? » Releva Elizabeth.
Beckett sourit.
« Auriez-vous déjà oublié ma promesse ? Nous allons libérer Bill Turner. Vous voyez, je tiens ma parole. »
Elizabeth rougit. Elle avait en effet oublié…
« Je vais me changer, » déclara-t-elle.
La main de Beckett la retint.
« Inutile. Vous avez fait votre choix. Finissez votre déjeuner. Nous partirons ensuite. »
()()
Grisée par l'air marin, Elizabeth souriait sans retenue. Il était tellement bon de respirer l'air pur de l'océan. La jeune femme ferma les yeux et pendant quelques minutes de grâce, elle s'imagina sur le Black Pearl, les cheveux au vent… Le bras de Will enserra sa taille et elle hoqueta, se souvenant brusquement que cela ne pouvait être Will.
« Vous voir en mer est plaisant Elizabeth. » susurra Beckett à son oreille.
La jeune femme se tourna vers lui avec hostilité.
« J'en suis heureuse pour vous Lord Beckett. En ce qui me concerne, le plaisir est entièrement gâché. »
Le sourire de Beckett s'atténua et il la fixa.
« Devons absolument être ennemis ?
- Non. Si vous me laissiez partir peut être que l'indifférence finirait par remplacer la haine. » Rétorqua Elizabeth.
La jeune femme sentit le bras qui enserrait sa taille se crisper puis Beckett reprit.
« Une fois de plus votre attitude rompt notre marché Elizabeth. »
Elle sourit lentement et se tourna vers lui.
« Nous ne sommes ni au lit, ni en public Lord Beckett, déclara-t-elle d'une voix cinglante. Par conséquent, je suis libre de dire ce que je pense.
- Dois-je en déduire que vous rêvez que je vous entraîne dans notre cabine ?
- Ce serait plutôt un cauchemar. Lui asséna Elizabeth. Cependant il semble que si vous le désirez je n'ai d'autres choix que de vous subir. »
Beckett cilla légèrement et répondit d'une voix glaciale.
« En effet, Elizabeth. Je suis heureux de constater que vous n'oubliez pas votre place. »
Un sourire amer aux lèvres, la jeune femme se tourna vers lui.
« Il semble que c'est-ce que vous exigez de moi Lord Beckett. Vous avez donc ce pour quoi vous me payez, rien de plus.
- Je vois…. »Murmura Beckett avant de se détourner.
Elizabeth ne le retint pas. Pour la première fois, elle savourait une victoire sans comprendre tout à fait ce que recouvrait cette dernière. Pas plus qu'elle ne songea à ce qui lui en coûterait.
()()
La jeune femme ne put retenir une exclamation d'horreur et de dégoût mêlés alors que le Hollandais Volant faisait surface sous leurs yeux. Derrière elle, Beckett ironisa.
« Venez avec moi Elizabeth. Sans trembler.
- Je ne vois aucune raison de trembler. Je connais déjà l'enfer. » Rétorqua la jeune femme d'un ton sinistre.
Beckett ne réagit pas et Elizabeth le suivit à bord.
()()
Là, Elizabeth croisa le regard de James Norrington. Leurs yeux s'épousèrent et le cœur de la jeune femme se serra au souvenir de celui qu'elle avait dédaigné avec mépris. Tout ça pour finir dans le lit de Beckett.
James se raidit en la voyant et Beckett ricana.
« Inutile de vous présenter mon épouse Amiral, il semble que vous vous soyez déjà rencontrés… »
Les yeux dans ceux d'Elizabeth, Norrington ne répondit pas. Agacé, Beckett claqua des mains.
« Allons, faites venir Bill Turner. »
Davy Jones s'avança et fixa Beckett.
« Turner fait partie de mon équipage. »
Elizabeth regarda son époux et ce dernier ricana.
« Est-il nécessaire de vous rappeler que vous appartenez au mien ? »
Le poulpe tordit nerveusement ses tentacules.
« Ce qui appartient au Hollandais Volant ne peut être repris. Une âme contre une âme. Ainsi le veut le Hollandais Volant. »
Beckett sourit et se tourna vers Elizabeth, l'air innocent.
« Voyez-vous cela… Il semblerait que nous devions offrir une âme en compensation de celle de Mr Turner. »
Le cœur de la jeune femme se serra et elle déglutit.
« Celle d'un soldat par exemple… » Suggéra Beckett en fixant Norrington.
Elizabeth suivit son regard et gémit.
« Non…
- Oh, dois-je comprendre que vous refusez la liberté à Mr Turner ? »
Elizabeth sentit le regard du maudit se poser sur elle.
« Vous êtes Elizabeth ? lui demanda le vieil homme dont le visage était défiguré par une étoile de mer.
La jeune femme hocha la tête, le cœur serré par la pitié.
« Elizabeth… Will ne viendra pas, à cause de vous…
- En effet Mr Turner. Il semblerait que votre fils soit retenu ailleurs, » ironisa Beckett.
Elizabeth lui lança un regard furieux et Beckett se tourna vers elle.
« Alors qu'en pensez-vous Lady Beckett ? Demanda-t-il d'un ton poli. Quelle âme vaut celle du père de Turner ? »
Elizabeth frissonna en voyant le regard du Lord s'appesantir à nouveau sur Norrington. Son être se révulsa à cette idée et elle se tourna vers lui
« Nous devrions peut être en parler. »
Beckett sourit désagréablement.
« Soit, négocions si vous le souhaitez. Jones nous prenons votre cabine » déclara-t-il.
()()
Elizabeth plissa le nez en sentant la puanteur qui régnait dans l'antre de Jones. Derrière elle, Beckett passa un mouchoir sous ses narines d'un air affecté.
« Vous vouliez parler il me semble. »
La jeune femme revint au présent et se tourna vers lui avec fougue.
« Pas James ! Je vous en prie Lord Beckett !
- Cutler, » rappela ce dernier.
Elizabeth mit quelques secondes à comprendre puis
« Cutler, déclara-t-elle avec efforts, s'il faut offrir l'âme de James en échange de celle du père de Will cela n'est plus un cadeau.
- Jones vous l'a expliqué. Il lui faut une âme pour remplacer celle de Turner père. Répondit posément Beckett.
- Mais pas forcément celle de James ! S'exclama Elizabeth. N'importe lequel de vos soldats ferait l'affaire. »
Le sourire de Beckett se creusa, ironique.
« Vous êtes donc d'accord sur le principe, c'est le choix du sacrifié qui vous gêne. »
Elizabeth blêmit et Beckett força son avantage.
« Persuadez-moi Elizabeth.
- Quoi ?
- Persuadez-moi d’échanger Bill Turner contre celui que vous choisirez parmi les soldats. Cela va sans dire que ni Monsieur Mercer, ni vous, ni moi-même ne pourront être monnayés… » Précisa Beckett
Elizabeth lui fit un pâle sourire. Elle avait en effet prévu de demander la tête de Mercer.
« Persuadez-moi… » Souffla Beckett, la ramenant au présent.
Elizabeth lui lança un regard incertain.
« Que voulez-vous donc ? » murmura-t-elle.
Une fois de plus, elle regretta sa question au moment même où elle la posait. Un léger sourire éclaira les lèvres de Beckett et il appuya sur ses épaules pour la forcer à s'agenouiller sur le sol recouvert d'algues de la cabine. Le pouls d'Elizabeth accéléra et elle leva les yeux.
« Que voulez-vous ?
- Dans votre bouche… » Souffla le Lord en défaisant son fut pour exhiber son sexe durci.
Elizabeth pâlit.
« Quoi ?
- Allons Elizabeth. Il me semble que nous étions d'accord. Pas de fausse pudeur. » Ricana Beckett en frôlant ses lèvres avec son sexe.
Un haut de cœur secoua la jeune femme et Beckett sourit d'un air glacial.
« Prenez le Elizabeth. Ou alors…. »
Angoissée à la pensée de la menace, Elizabeth écarta les lèvres.
L'instant d'après elle sentit le sexe chaud de Beckett s'insinuer dans sa bouche et retint son souffle. La main de Beckett glissa dans ses boucles blondes et il soupira.
« Allez-y, je suis certain que vous savez quoi faire, n'ayez pas peur… »
Le cœur d'Elizabeth accéléra. Elle avait envie de mordre jusqu'à le faire hurler.
« Ce serait stupide. » intervint calmement Beckett comme s'il lisait dans ses pensées.
Elizabeth rejeta la tête en arrière et le fixa, la bouche libre.
« Mais tellement bon, cracha-t-elle.
- Sauf que cela entraînerait invariablement une ablation cette fois définitive de la même partie chez l'un de vos amis. Ce qui ferait de lui un eunuque, voulez-vous prendre le risque ? »
Elizabeth déglutit et Beckett lui caressa presque tendrement les cheveux.
« Bien sûr que non… Allez Elizabeth… »L’encouragea-t-il.
Elizabeth ferma les yeux et elle engouffra résolument le sexe de Beckett ce qui suscita un long gémissement chez ce dernier. Les yeux clos, Elizabeth songea brusquement aux bâtons de réglisse qu'elle aimait tant lorsqu'elle était enfant. Elle les suçait toujours afin de garder plus longtemps leur parfum. La jeune femme se concentra sur ce souvenir et s'employa à reproduire ses gestes d'antan.
Beckett poussa un nouveau gémissement et elle glissa sa langue le long de la hampe dressée du Lord. La main de ce dernier se crispa dans ses cheveux et elle le sentit pousser vers sa gorge. Ses lèvres se refermèrent sur lui et elle soupira alors qu'il allait et venait lentement dans sa bouche.
« Seigneur Elizabeth… » Souffla Beckett
La jeune femme ouvrit les yeux, surprise par l'altération de sa voix. Elle vit le visage de Beckett, tendu dans une lascive expression tandis qu'il s'enfonçait en elle. Le lord sembla alors s'apercevoir qu'elle le regardait et baissa les yeux. Son regard se fit d'acier.
« Continuez. » ordonna-t-il en s'enfonçant avec violence dans sa gorge.
Elizabeth gémit. Elle manquait d'air. Beckett s'immobilisa et elle reprit son souffle. Les va et vient reprirent dans sa bouche et elle lécha instinctivement l'écume chaude qui s'échappait du membre de Beckett.
« Elizabeth. » gémit le Lord en la sentant faire.
Ses doigts se resserrèrent violemment sur sa chevelure et il se poussa en elle. L'instant d'après, un flot de liquide amer emplit la gorge d'Elizabeth qui déglutit nerveusement.
Beckett se retira sans douceur et considéra la jeune femme, toujours agenouillée.
« Vous venez de me démontrer à quel point il était avantageux de posséder une putain à demeure Elizabeth. » ironisa-t-il.
La jeune femme pâlit sous l'insulte mais Beckett poursuivit.
« Vous m'avez persuadé avec une grande habileté. Choisissez le soldat qui remplacera Mr Turner. »
Elizabeth déglutit. Elle avait envie de vomir
« Non, choisissez, vous, n'importe lequel. Sauf James » murmura-t-elle.
Beckett sourit désagréablement.
« Allons ne soyez pas timide, vous avez largement mérité votre récompense. » ricana-t-il avant de l'entraîner sur le pont.
()()
Elizabeth considéra les soldats que Beckett avait fait mettre en rang. Son cœur accéléra et elle croisa le regard de Norrington. L'amiral baissa les yeux et Elizabeth s'essuya nerveusement la bouche, le cœur lourd à l'idée qu'il ait deviné ce qui venait de se produire.
« Choisissez Lady Beckett. » ricana Cutler.
Elizabeth fixa les soldats. Elle en connaissait certains. Les autres lui étaient inconnus. Son cœur se serra. Qui était-elle pour décider du destin d'une âme ? Beckett dut percevoir son hésitation car il se pencha à son oreille.
« Renoncez-vous à la liberté de Turner Père ? Je n'ose imaginer la réaction de votre cher Will en l'apprenant. »
Le sang d'Elizabeth se figea et elle leva un doigt tremblant, désignant un soldat au hasard.
« Lui… »
Beckett ricana.
« Voilà votre âme Jones. »
Le cœur lourd, Elizabeth ferma les yeux alors que Jones entraînait sa nouvelle recrue vers la cale. Les cris du soldat retentissaient encore à ses oreilles lorsque Bill lui prit la main.
« Merci. Aussi belle que bonne, c'est-ce que William a dit de vous. Il avait raison. Je vous dois ma liberté. » Souffla le vieil homme d'une voix tremblante d'émotion.
Des larmes affleurèrent les cils d'Elizabeth et elle fixa Norrington. Ce dernier évita son regard et elle se raidit. Dans l'infime seconde où leurs yeux s'étaient croisés elle avait lu la déception dans ceux de l'Amiral. Le cœur lourd, Elizabeth regarda Bill.
« Ne me remerciez pas, c'est à Lord Beckett que vous devez votre liberté. » cracha-t-elle presque.
Bill la regarda avec surprise et Beckett l'enlaça.
« Rentrons Elizabeth… »
Cette fois la jeune femme ne protesta pas. Sans un regard envers Bill, qui, désormais libre, les suivait, elle retrouva avec un soulagement qu'elle n'aurait pas cru possible le pont de l' Endaviour Trader.
Écrire commentaire
Sharkna (lundi, 30 avril 2012 22:58)
de plus en plus lubrique notre cher Cutler pauvre Elizabeth je me demande ce que le prochain chapitre lui réserve
JessSwann (mardi, 01 mai 2012 11:49)
Ah bah Beckett est assez raffiné dans ses tortures mdrrr
Elizabeth Swann Kenway (mardi, 29 avril 2014 23:34)
La vache ! Cet idiot use tellement du chantage, que je le hais de plus en plus au fil des chapitres >:(, j'espère tellement qu'il sera torturé dans les chapitres à venir !
Jess Swann (mercredi, 30 avril 2014 09:48)
Mdrrr bah Beckett ne connait que la force ^^