Will patienta longtemps avant de pouvoir s'approcher d'Elizabeth, la Duchesse de Somerset semblait fort prisée par la bonne société. Pourtant le temps ne lui parut pas long, le jeune homme se contenta de suivre en silence chacun des mouvements d'Elizabeth, le cœur cognant dans sa poitrine à l'idée de bientôt pouvoir lui parler, la toucher... Finalement, le moment qu'il guettait avec impatience arriva et Will bénit la commère qu'il désirait étrangler quelques heures plus tôt en la voyant refermer sa main avec familiarité sur le bras du mari d'Elizabeth pour l'entraîner un peu à l'écart.
Elizabeth, un sourire de façade aux lèvres, ne réagit même pas lorsqu’Edward s'éloigna d'elle, son esprit ne cessant de lui passer encore et encore la scène de l'écurie. Elle hocha distraitement la tête en direction du Comte avec lequel elle parlait pour approuver ses dires et l'homme se pencha sur elle pour baiser son gant, un sourire aux lèvres.
« La rumeur dit-elle vrai à votre sujet Duchesse ?
- Et que dit la rumeur à mon sujet ? Demanda Elizabeth qui s'en moquait éperdument
- Que vous êtes aussi ardente que vous êtes belle... Ce dernier point ne souffrant aucune comparaison, j'ose croire que votre fougue trouverait en moi un partenaire à la hauteur, si toutefois vous me faisiez la faveur de m'accorder un tête à tête... » Murmura-t-il d'une voix chargée de désir.
Elizabeth retint à grand peine le dégoût que la proposition équivoque de l'homme suscitait en elle et elle se força à sourire.
« Je crains Monsieur le Comte qu'il ne faille d'abord en référer au Duc, mon époux. C'est lui et lui seul qui marchande mes faveurs. » Ajouta t-elle avec une pointe de cynisme
Le Comte rougit légèrement sous son loup et retint la main gantée d'Elizabeth dans la sienne. L’homme posa un regard ardent sur elle.
« Une promenade dans le jardin serait peut-être l'occasion de faire plus ample connaissance Duchesse. »
Elizabeth se crispa et retira sa main avec difficultés
« Je vous remercie Monsieur mais il fait froid et ma robe est trop légère pour se risquer dans les jardins.
- Je vous promets de vous réchauffer. » Murmura le Comte avec insistance.
Elizabeth ouvrit la bouche pour répondre mais une voix ferme l'en empêcha.
« Il me semble que la Duchesse vous a dit à plusieurs reprises que votre offre ne l'intéressait pas Monsieur. »
Le Comte haussa le sourcil d'un air contrarié tandis qu'Elizabeth blêmissait brusquement, la gorge sèche alors qu'il lui semblait reconnaître la voix de l'homme qui venait de voler à son secours, comme un écho d'une vie qui lui semblait à présent aussi lointaine qu'irréelle... La jeune femme sentit la pièce tourner autour d'elle et commença à glisser sur le sol lorsqu'un bras ferme se glissa autour de sa taille et la retint.
« Elle se sent mal. Déclara la voix. Je l'emmène prendre l'air. »
Dans un brouillard de larmes et d'émotions contradictoires, Elizabeth, les oreilles bourdonnantes, entendit le Comte protester tandis que l'homme à la voix si douloureusement familière reprenait avec froideur.
« Il me semble Monsieur que votre présence n'est pas souhaitée par cette dame. Il serait outrageant d'insister. » Déclara-t-il en entraînant Elizabeth.
Le Comte rougit de fureur et se détourna.
« Vous répondrez de cette offense Monsieur. » Jeta-t-il avant de s'éloigner, furieux.
Will ne répondit pas. Il savoura la chaleur du corps d'Elizabeth contre le sien, leurs hanches se frôlant, alors qu'il l'entraînait à l'écart. Une fois certain d'être à l'abri des regards, Will abaissa lentement le masque qu'il portait et se tourna vers elle.
« Elizabeth. » Souffla-t-il
La jeune femme ne répondit tout d'abord pas, son regard suivait avec avidité les contours du visage de son ancien fiancé, tandis qu'il lui semblait que son cœur allait exploser.
« Will... C'est bien toi ? » Finit-elle par répondre d'une voix tremblante.
Le jeune homme ne répondit pas, sa main agrippa malgré lui le masque derrière lequel elle se dissimulait et il l'ôta avec un soupir étranglé. Leurs yeux se rencontrèrent et Elizabeth laissa exploser le flot de sentiments qui la submergeaient, des larmes de joie roulèrent sur ses joues.
« On m'a dit... Mon père m'a écrit qu'ils t'avaient pendu, que tu étais mort. » Gémit elle en suivant d'une main hésitante les contours du visage de Will comme si elle craignait qu'il ne s'évanouisse aussi brutalement qu'il était revenu.
Will ferma brièvement les yeux pour savourer la douceur des doigts qui parcouraient ses joues et frôlaient avec retenue ses lèvres.
« Ils t'ont menti. Je, ton père m'a aidé à m'échapper.
- Will. Souffla Elizabeth. Je, il m'a dit que tu étais mort.. Je, pourquoi a t'il fait ça ?
- Sans doute que Beckett l'y a forcé. Répondit Will d'un ton dur. Ou alors il ne voulait pas te faire souffrir. »
Elizabeth ne parut pas l'entendre et elle se serra brutalement contre Will, l'étreignant à le briser. Le jeune homme poussa un soupir rauque et referma ses bras autour d'elle, ses narines s'emplirent de son parfum à la fois sucré et piquant.
« J'ai cru que je ne te reverrais jamais Elizabeth. » Souffla-t-il en appuyant ses lèvres contre sa tempe
Elizabeth, tremblante, laissa ses larmes s'écouler silencieusement, le cœur empli d'amertume à la pensée des heures qu'elle avait passées à pleurer la mort de Will et appuya doucement son front contre son épaule.
« Comment m'as-tu trouvée ? »
Will la serra contre lui et s'avisa brutalement que des invités se tournaient vers eux avec curiosité, l'air de rien, il entraîna Elizabeth un plus loin.
« Je t'ai vue ce matin, tu étais dans une calèche, tu étais encore plus belle que dans mes souvenirs et je, je ne pouvais pas te laisser Elizabeth, je ne pouvais pas partir sans t'avoir revue. »
Le récit de Will ramena Elizabeth au présent et elle s'écarta de lui en tremblant, les menaces d'Edward encore bien présentes dans sa mémoire.
« Edward... mon mari, il ... tu dois partir, il ne doit pas te voir, il, il ne doit pas savoir que tu es vivant, jamais. » Bredouilla-t-elle affolée à la pensée de ce qu'Edward pourrait lui faire s'il les découvrait.
Le cœur de Will s'arrêta brusquement de battre et le jeune homme s'écarta, douché par la hâte qu'elle mettait à l'éloigner d'elle. Il s'efforça de masquer sa déception et se tourna vers elle.
« Bien sûr, j'ai été stupide... Tu, tu as construit ta vie, tu t'es mariée... Je n'aurais pas dû revenir dans ta vie, je, j'ai cru qu'il y avait encore de la place pour moi... »
Elizabeth blêmit en le voyant s'écarter et elle rattrapa brusquement sa main.
« Will, je, tu ne comprends pas. Commença-t-elle d'une voix rendue aigue par le désespoir. Edward il... Continua-t-elle en jetant des regards inquiets vers les invités
- Elizabeth. Je n'ai qu‘une question, l'aimes-tu ? » Demanda simplement Will, le cœur battant
Elizabeth secoua négativement la tête et posa sa main sur sa joue, le fixant avec ferveur
« Je n'ai jamais renié la promesse que je t'avais faite Will. Mon cœur t'appartiendra toujours. Je t'aimerais quoiqu'il arrive... C'est pour ça que tu dois fuir, que tu dois partir, maintenant avant qu'il ne te trouve. Sauve-toi Will. Si tu m'aimes sauve-toi maintenant et ne reviens jamais. » Ajouta-t-elle en sanglotant.
Will la regarda avec effarement, surpris par la fragilité qu'elle dévoilait et l'attira contre lui, scellant leurs lèvres pour un long baiser passionné. Elizabeth répondit avec avidité, des larmes roulant toujours sur ses joues tandis qu'elle redécouvrait la tendresse. La jeune femme se laissa aller un instant au baiser que Will lui offrait avant de s'écarter avec regrets.
« Je t'en prie Will, fuis avant qu'il ne soit trop tard.
- Pas sans toi. » Répondit-il avec fermeté.
Elizabeth jeta un œil inquiet en direction de la salle illuminée de bougies et secoua la tête.
« Tu ne comprends pas, il me surveille, peut être sait il même déjà que tu es ici. Il ne me laissera jamais partir. Murmura-t-elle à regret.
- Aucune cause n'est perdue tant qu'il reste un fou pour y croire. Répondit Will en l'attirant contre lui. Je suis ce fou et je me moque de ton mari. Veux te venir avec moi Elizabeth ? Je ne peux rien t'offrir de ce que tu as avec lui mais si tu veux encore de moi, je te donnerais tout ce que je possède. Il te suffit de dire oui. »
Elizabeth jeta un nouveau regard anxieux en direction de la salle, tremblant de tous ses membres à l'idée d'être surprise
« Je crains qu'il n'y ai pas de bon moment pour nous Will... Souffla-t-elle, terrifiée à l'idée qu'il lui arrive quelque chose.
- Celui-ci est peut-être le seul que nous aurons. Rétorqua Will. Je t'aime Elizabeth. Si tu veux de moi je ne partirais pas sans toi, j‘ai fait mon choix. Quel est le tien ? »
Elizabeth regarda le visage franc et ouvert de Will avant de laisser glisser ses yeux vers la salle illuminée où l’attendaient ceux qu’elle ne voyait que comme des tortionnaires. Elle ne voulait pas retourner auprès d’eux. Elle ne voulait pas laisser passer la chance que Beckett lui avait déjà enlevée. Se sentant égoïste mais ne pouvant refuser le bonheur qu’elle touchait presque du doigt, Elizabeth répondit.
« Oui. Souffla-t-elle avant de prendre d’une voix affermie. Oui, je viens avec toi Will, comme je l’ai toujours voulu, comme cela aurait dû être. »
Le regard du jeune homme s’adoucit tandis qu’il lui prenait la main.
« Alors allons-y Elizabeth… Maintenant. » La pressa t’il.
A demi étourdie par le cours improbable que venait de prendre son existence, Elizabeth referma ses doigts sur ceux de Will et commença à courir vers la liberté sans s’en rendre compte. Son cœur battait follement dans sa poitrine à la fois de joie et d’angoisse à l’idée d’être rattrapée. Ils arrivèrent devant l’attelage que Will s’était procuré et le jeune homme lui ouvrit la porte à la hâte.
« Monte ! » Ordonna-t-il.
Au moment où Elizabeth obéissait, une voix froide retentit derrière eux.
« Où croyez-vous aller ainsi Elizabeth ? »
La jeune femme s’immobilisa net en reconnaissant la voix d’Edward et baissa la tête d’un air résigné.
« Elle vient avec moi. Répondit Will d’une voix ferme en la poussant dans la calèche.
- De quel droit osez-vous poser la main sur une de mes possessions. » Grinça Edward en avançant vers eux, un pistolet dans la main.
Elizabeth hurla en voyant l’arme prête à faire feu et Will s’écarta. Le jeune homme sortit à son tour son pistolet.
« Elle ne vous appartient pas. » Répondit-il avec une froideur qu’Elizabeth ne lui connaissait pas.
Sans attendre la réponse du Duc, Will fit feu et se précipita sur l’attelage, il s’empara des rênes et lança ce dernier dans une course folle. A l’intérieur, Elizabeth se retourna juste à temps pour voir la silhouette de son mari s’écrouler au sol, tandis qu’un attroupement se formait rapidement. Les formes humaines qui désignaient la calèche dans laquelle elle se trouvait s’amenuisant à mesure que Will l’arrachait à cette existence qu’elle haïssait….
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Sur le Black Pearl, confortablement installé devant sa table de travail et une bouteille de rhum à la main, Jack Sparrow rêvassait au tas d’or sur lequel il mettrait sans nul doute la main le lendemain à l’aurore. Un sourire indolent aux lèvres, il portait la bouteille à ses lèvres lorsqu’une voix rauque résonna derrière lui.
« Ça fait longtemps Jack… »
Une expression consternée sur le visage, Jack se retourna lentement, une peur aussi brutale que viscérale chevillée au corps.
« Bill Le Bottier…. Murmura-t-il avec dégoût en reconnaissant son ancien matelot dont le visage et le corps étaient maintenant constellés de coquillages minuscules et autres fruits de mer.
- C’est LUI qui m’envoie Jack. » Répondit le Bottier d’un ton funèbre.
Jack se crispa et grimaça.
« Je l’ai déjà payé ! S’exclama-t-il. Cent âmes !!! »
Bill le regarda et secoua la tête.
« Ce n’était pas un paiement Jack… Tu as juste repoussé le terme de ta dette. »
Jack blêmit et regarda Bill.
« Combien de temps ?
- Il te reste un an Jack, tout au plus… Répondit Bill d’un ton désolé. L’accord que tu avais avec Jones ne t’offrait qu’un délai. »
Jack le regarda d’un air fiévreux et but une longue gorgée de rhum pour se donner une contenance.
« Et si je lui en fournissais une centaine de plus ? » Demanda-t-il d’une petite voix.
Bill secoua la tête d’un air navré.
« Il a dit qu’il ne t’accorderait plus d’échappatoire Jack. Dans un an jour pour jour il viendra te prendre. Si tu refuses d’honorer ton contrat… »
Jack grimaça de plus belle, sentant qu’il n’avait pas envie d’entendre la suite.
« Ne m’en dis pas plus l’ami … Il essaiera de m’attraper c’est ça ?
- Il lâchera sur toi son Léviathan ! Le Kraken sortira des profondeurs et te traquera jusqu’à ce qu’il ait réussi à envoyer ton navire par le fond ! Tes hommes périront…. Pendant que toi tu resteras enfermé jusqu’à la fin des temps dans ce que Jones appelle son Purgatoire. »
Jack déglutit brusquement.
« Ça n’a pas l’air très …. Plaisant. »
Bill hocha la tête en guise d’accord.
« Crois-moi Jack tu n’as pas envie de le savoir. Rappelle-toi, dans un an jour pour jour Davy Jones réclamera sa dette. Si tu refuses de l’honorer, sa bête viendra à toi, attirée par la marque noire. » Déclara-t-il d’un ton funèbre.
Jack baissa les yeux sur ses mains, effaré à la perspective d’y voir se former la terrible marque avant de relever les yeux vers Bill.
« Et si je lui trouve une autre âme aussi précieuse ?
- Tu n’en trouveras pas Jack. Cette fois il te faut assumer les conséquences de tes actes. Cracha Bill. Cent années de servitude contre la remise à flot du Black Pearl tels étaient les termes de votre contrat. Cent années de servitude tu donneras au Hollandais Volant ou alors tu périras, arraché des flots par le souffle putride de la bête…. » Lui asséna-t-il avant de disparaître aussi rapidement qu’il était arrivé.
Une fois seul, Jack prit une large gorgée de rhum et se laissa tomber sur son siège. Effaré le pirate réfléchit aux paroles de Bill. Un an, il lui restait tout juste un an pour trouver une solution et échapper à nouveau à cette promesse stupide qu’il avait faite un soir de désespoir. Les yeux dans le vague, le pirate se souvint des jours terribles qu’il avait passés quelques années plus tôt, recrutant de pauvres âmes désespérées pour les offrir ensuite à Jones en échange de sa propre liberté. Il avait cru naïvement que cela suffirait… Mais Jones s’était rapidement rendu compte que les âmes qu’il lui avait offertes n’étaient pas de première qualité. Et qu’aucune d’elles ne valaient la sienne. D’ailleurs qui aurait pu égaler le Capitaine Jack Sparrow ?
« Réfléchit Jack. » S’admonesta le pirate à voix basse.
L’esprit en ébullition Jack commença à aller et venir dans sa cabine, buvant régulièrement des lampées de rhum. Finalement un sourire faible éclaira son visage. Il y avait bien un moyen. S’il avait bonne mémoire, Davy Jones s’était arraché le cœur et avait déposé ce dernier dans un coffre. Sa seule faiblesse mais elle était d’importance. Car détruire le cœur était le seul moyen de tuer Davy Jones.
« Et si le poulpe meurt plus de dettes ! » S’exclama Jack d’un ton ravi.
Sauf qu’il ne savait pas où était le cœur et qu’il y avait fort à parier que si ce dernier existait, Jones le gardait près de lui.
« Donc sur le Hollandais Volant… Soupira Jack, découragé. Et aller sur le Hollandais Volant serait risqué. »
Il en était là de ses réflexions lorsque l’arrivée de Gibbs le tira brutalement de ses pensées.
« Capitaine j’crois qu’il faudrait mieux que vous veniez….
- Pas maintenant Gibbs ! Lui rétorqua Jack avec impatience
- Mais c’est William il,
- Qu’est-ce que ce gamin est encore allé inventer. » Marmonna Jack en se résignant à suivre le second.
Une fois sur le pont, Will se précipita vers lui.
« Jack il faut lever l’ancre immédiatement. »
Jack le toisait comme s’il était devenu fou lorsqu’une voix féminine s’éleva
« Jack ?? Jack Sparrow ??? C’est sur lui que tu comptes pour nous sauver ? » Demanda Elizabeth avec incrédulité.
“Bugger… Marmonna Jack. Ne me dis pas que c’est-ce que je pense.
- Ils sont à nos trousses Jack ! S’exclama Will. Je, j’ai tiré sur son mari, je crois, je crois que je l’ai tué. Annonça-t-il
- Magnifique ! Commenta Jack. Des toutes les choses les plus stupides que tu aies pu faire celle-ci est sans doute la pire !
- On en parlera plus tard, ils vont arriver d’une minute à l’autre. Jack, ils veulent la reprendre. Expliqua Will d’un ton désespéré en serrant Elizabeth contre lui.
- Elizabeth Swann… » Soupira Jack tandis que la jeune femme le regardait avec un mélange d’étonnement et de dégoût.
Ne le voyant pas réagir, Will relâcha Elizabeth et se précipita vers l’ancre, pour la remonter.
« Ils vont arriver ! Dépêchez-vous ! Ordonna-t-il aux hommes qui commencèrent à s’activer.
- Un instant petit. Intervint Jack
- Quoi ? Mais on a pas le temps, ils,
- Au cas où tu l’aurais oublié JE suis le Capitaine du Pearl. Par conséquent c’est MOI et moi seul qui décide quand nous levons l’ancre. De plus je n’ai pas l’intention de partir ce soir. L’or est prévu pour demain.
- Mais ils vont arriver Jack !!! Tu dois, tu dois nous aider !
- Pourquoi le ferais-je ? Répondit Jack d’un ton naturel. Mademoiselle ne m’est rien, par conséquent je n’ai pas de raisons de risquer ma vie et mon navire pour elle. Désolé trésor. » Ajouta-t-il à l’adresse d’Elizabeth qui le gratifia d’un regard mauvais.
Will sortit son pistolet d’une main tremblante et le menaça.
« J’ai déjà tué une fois ce soir… Ne m’oblige pas à le faire à nouveau. » Déclara-t-il
Gibbs se tourna vers la rue, les pas des soldats résonnaient brutalement sur les pavés du port
« Jack ! Que fait-on ?
- Ils ont fait vite… On est pourtant loin de Londres. Pesta le pirate. Ils ont dû vous suivre. » Glapit il à l’intention de Will
Le jeune homme garda son pistolet braqué sur lui et reprit.
« Ordonne qu’on lève l’ancre.
- J’ai une meilleure idée… Susurra Jack. Désarmez-le ! Ordonna-t-il à ses hommes qui s’empressèrent d’obéir, maintenant Will qui se débattait comme un beau diable.
- Will ! Non ! » S’exclama Elizabeth, désespérée par le cours qu’étaient en train de prendre les événements
Jack ne réagit pas et s’approcha de Will, un sourire aux lèvres tandis qu’une idée lumineuse se faisait dans son esprit. Il ne pouvait pas aller lui-même chercher le cœur de Jones sur le Hollandais Volant, en revanche Will….
« Dis-moi William, jusqu’où serais tu prêt à aller pour que je vous aide toi et ta donzelle à échapper aux gardes ?
- Je suis prêt à faire n’importe quoi Jack ! Tu le sais bien ! Se débattit Will.
- Très bien. Murmura Jack. Allez tas de chiens galeux, relâchez le petit, on lève l’ancre. »
Un instant plus tard, le Pearl s’élançait et échappait de peu aux tirs nourris des soldats. Will, un bras passé autour de la taille d’une Elizabeth tremblante, s’approcha de Jack.
« Merci Jack. »
Le pirate se retourna brièvement, l’air sérieux.
« Ce ne sera pas gratuit petit. Tu as une dette envers moi et un jour viendra où je te demanderais de l’honorer.
- Tout ce que tu voudras. Soupira Will avec soulagement. Maintenant si tu permets, Elizabeth est fatiguée. Un peu de repos lui fera du bien. » Déclara-t-il avec un tendre sourire à l’adresse de la jeune femme.
Avant que Jack n’ait eu le temps de protester, les deux amoureux enfin réunis pénétraient dans le réduit étroit qu’occupait William et refermaient la porte derrière eux.
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