Résumé : Une soirée banale chez Sheldon et Leonard... Théorie des cordes et Star Trek. Autant dire que Penny s'ennuie
Genre : Humour
Rating : K+
Note : Ecrit dans le cadre des Nuits du FoF 60 minutes pour un thème, ici : "Jargon"
Penny posa un regard blasé sur ses voisins. Cela faisait une heure au moins qu’elle ne comprenait pas un traitre mot de la conversation de Raj, Leonard, Howard et Sheldon… A croire qu’ils parlaient une langue étrangère faite de théorie des cordes, de célérité et d’autres charabias scientifiques. Lassée de sa propre ignorance et par les cinq verres de vin blanc qu’elle avait éclusés durant la dernière demi-heure, Penny laissa échapper un bâillement sonore.
Immédiatement, Leonard, toujours prévenant, se tourna vers elle.
« On t’ennuie, c’est ça, déplora-t-il.
— Voilà ce qu’on récolte lorsqu’on s’impose auprès de gens qui ont un niveau intellectuel clairement supérieur au sien », déclara sentencieusement Sheldon au même instant.
Leonard adressa un regard noir à son ami tandis que Penny, la bouche pâteuse à cause du vin, se redressait mollement sur son siège. Bredouillant, elle s’adressa à Sheldon dont les airs supérieurs commençaient à sérieusement l’agacer.
« Peut-être que, si vous parliez de choses intéressantes et normales au lieu de toutes vos théories qui ne passionnent que vous, je ne serais pas sur le point de m’endormir. »
Tout en parlant, la jeune femme se servit un nouveau verre, contemplant quelques instants la bouteille d’un œil morne.
« Penny a raison, pavoisa Howard, toujours désireux de plaire. Changeons de sujet.
— Penny, je crois que c’est à toi de proposer un thème, s’empressa Leonard, s’attirant les regards noirs d’Howard (vexé de s’être fait doubler) et de Sheldon (abasourdi par autant de complaisance mal placée).
— Euhhhhhh, je sais pas…. Les séries télés ? tenta Penny, saisissant la première idée qui lui venait à l’esprit.
— Ohhhh oui, s’extasia presque Howard. Est-ce que vous avez vu les bonus du DVD de la saison 3 de Star Trek ?
— Evidemment, lâcha Sheldon d’un ton vaguement méprisant. Je suis choqué que tu n’en parles que maintenant, même si cela ne m’étonne pas de toi. »
Le débat reprit avec autant de passion que précédemment…
Au bout d’une dizaine de minutes, Penny laissa échapper un soupir et se resservit à nouveau.
« Penny ? Tout va bien ? s’inquiéta Leonard. On parle de séries, comme tu en avais envie, ajouta-t-il dans une volonté de se justifier.
— Non, vous parlez de choses qui vous intéressent comme toujours, s’agaça la jeune femme à qui le vin commençait à monter à la tête. Et je ne comprends rien à votre, votre, jargon.
— C’est du klingon, Penny, la reprit Sheldon. Enfin, j’imagine qu’on ne peut pas attendre un autre commentaire de toi.
— Shel… tenta Leonard.
— Ah ouais ? Tu veux dire quoi au juste ? rétorqua Penny avec hostilité en fixant le grand brun.
— Qu’il serait étonnant que tu parviennes à maitriser les subtilités du klingon alors que tu peines à parler ta langue maternelle correctement », rétorqua Sheldon.
Bouillante de rage et d’humiliation, Penny ignora les tentatives de Leonard pour calmer le jeu et se redressa.
« Je sens que ça va devenir amusant », glissa Howard à Raj tout en se frottant les mains.
Les yeux dans ceux de Sheldon, Penny oscilla brièvement avant d’ironiser.
« Vraiment ? Dans ce cas, parlons un peu de mode… »
Inspirée par la rage et l’alcool, la jeune femme leur détailla pendant une bonne dizaine de minutes les dernières tendances fashion, utilisant à dessein les it-words du moment.
« C’est ce que je disais, commenta Sheldon une fois qu’elle eut terminé. Tu n’as pas la moindre idée de ce dont tu parles et tu inventes des mots pour masquer ton ignorance.
— Sheldon, non… » se lamenta Leonard, pressentant la suite.
Livide, Penny se leva avec difficultés et éructa :
« Non, c’est toi qui es, es… gonrant. »
Howard donna un nouveau coup de coude dans les côtes de Raj.
« Penny est complètement beurrée, c’est le moment de lui faire le Wolowitz’s Show… »
Joignant le geste à la parole, il se redressa, bombant le torse, mais Penny ne lui adressa pas plus d’attention qu’à Leonard qui tentait d’intervenir.
« Vous savez quoi ? Continuez avec votre kligon et autres gamatias, moi je vais me coucher, » annonça-t-elle tout en ramassant la bouteille que Leonard avait ouverte un peu plus tôt et qui était encore à demi pleine.
« Penny… protesta Leonard en pure perte tandis qu’elle vacillait jusqu’à la porte de l’appartement.
— C’est « galimatias » et « klingon », lança Sheldon.
Le claquement de la porte d’entrée lui répondit et le jeune homme secoua la tête d’un air navré.
« C’est incroyable d’être aussi inculte…
— Elle parlait de mode, s’énerva Leonard, frustré. Du coup, elle a utilisé le jargon des spécialistes !
— Seigneur, Leonard parfois je me demande si je n’ai pas surestimé ton intelligence, soupira Sheldon. Comme si Penny était capable d’utiliser des termes techniques… Elle ne comprend même pas le klingon en dépit du temps que j’ai passé à lui enseigner les bases. Cette fille est irrécupérable. »
Leonard serra les poings, les yeux fixés sur la porte, mais, une fois de plus il garda le silence.
« Bien, se réjouit Sheldon. A présent que nous sommes seuls et d’un niveau intellectuel égal, ou presque, ajouta-t-il en fixant Howard, si nous reprenions cette passionnante discussion au sujet des bonus. Au passage, Raj, je crois que tu n’as pas exactement compris la scène… »
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