Froide comme la glace



Résumé : Deux reines pour les Sept Couronnes, deux styles différents... Plus du point de vue de Cersei avec un petit twist prédictif

 

Genre : Drame

 

Rating : T

 

Note :Ecrit pour les nuits du FoF  sur le thème "Empathie"


Froide comme la glace

 

Tous ceux qui avaient eu l’occasion de croiser Daenerys Targaryen le disaient : la jeune héritière du sang des dragons était dotée d’une empathie hors du commun. Douce, affable, pleine de rêves et d’espoir, Daenerys était le genre de femme qui attirait les sympathies et ralliait les bras à son combat sans le moindre effort.

 

Il ne serait venu à personne l’idée de qualifier ainsi Cersei Lannister. La reine des Sept Couronnes était réputée pour sa froideur quasi inhumaine ainsi que son absence totale de scrupules. Cela lui convenait. Depuis son plus jeune âge, Cersei s’était forgée une carapace. Penser aux autres était une marque de faiblesse. Les lions n’étaient pas des moutons. Et Cersei était sans nul doute la meilleure représentante de sa famille. La pitié était un luxe qu’elle ne pouvait pas se permettre. 

 

Alors, elle laissait à la jeune Targaryen les causes idéalistes, telles que la libération des esclaves… Cersei, elle, savait bien qu’à trop penser aux autres on finissait par se perdre soi-même. Elle avait appris sa leçon auprès d’un mari rustre, épousé sur l’ordre de son père, qui n’avait jamais fait preuve de la moindre considération pour elle, la prenant quand l’envie le traversait sans se soucier du désir ou des sentiments de Cersei. Un goujat qu’elle avait essayé de comprendre avant de renoncer, épuisée par des années de brimades et de réprimandes de toutes sortes. Alors, Cersei avait fermé son cœur et gardé la tête haute. Les Lannister ne ployaient pas. Jamais. Et puis, elle avait Jaime. Son frère, son jumeau, son seul et véritable amour. 

 

Personne n’avait tenté de comprendre ses sentiments pour lui. Ni son père Tywin, ni leur avorton de frère, Tyrion. Peut-être que si Joanna, sa mère, avait survécu les choses se seraient passées différemment pour Cersei mais, elle était morte et elle ne le saurait jamais. Cersei était un instrument : pour son père qui l’avait mariée pour asseoir le pouvoir des lions, pour son mari qui l’avait utilisée comme Tyrion usait des catins. Et parfois, même pour Jaime, qui en dépit de ses serments d’amour, s’éloignait de plus en plus d’elle.

 

Alors, non, Cersei n’avait pas honte de ce qu’elle était. Nul n’avait jamais pensé à ce qu’elle éprouvait, pourquoi aurait-elle du s’inquiéter de ce que les autres ressentaient ? On la disait froide, égoïste, distante, mais elle savait mieux que quiconque que la compassion et l’empathie n’étaient que des leurres, des illusions qui pouvaient mener un être à sa déchéance. Et, après tout ce qu’elle avait enduré pour obtenir son titre de reine, elle ne le laisserait personne l’en dépouiller. Quitte à réprimer avec une sévérité redoublée toute tentative d’insurrection. Quitte à perdre Jaime. Cersei ne renoncerait jamais à ce qu’elle avait gagné à force d’humiliation et de soumission. Elle était peut-être froide comme la glace mais elle avait compris qu’elle n’avait rien à attendre des autres. Ni amour, ni soutien, ni compassion.

 

Cersei laissait tout cela à Daenerys. Cette dernière comprendrait bien assez tôt qu’empathie et compréhension finissaient invariablement à se changer en faiblesse. Et que souvent on était poignardé en plein cœur par la personne en laquelle on croyait le plus.

 

Oui, la reine Cersei en était certaine, un jour la jeune Targaryen découvrirait qu’il était plus avisé de préférer la glace de l'égoïsme au feu de l'altruisme

 


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