Refuser le bonheur

Résumé : Scarlett a accepté la demande de Rhett et leur lune de miel se déroule au mieux, pourtant une ombre plane toujours sur le jeune couple

 

Genre : Romance

 

Pairing : Rhett Butler/Scarlett O'Hara

 

Rating : M

 

Note :Ecrit pour les nuits du FoF  sur le thème " Plénitude "

 

Scarlett O Hara Hamilton Kennedy et nouvellement Butler posa un regard émerveillé sur son dernier époux, Rhett. 

 

Loin d’être aussi gauche et maladroit que Charles ou aussi maniéré et prudent que Frank, Rhett lui avait prouvé (à trois reprises) à quel point il désirait sa toute nouvelle femme. Il s’était montré rude mais fougueux. Sans délicatesse, mais passionné. Entre les grandes mains bronzées de Rhett, Scarlett se sentait toute petite, presque fragile, comme l’une des porcelaines dont Ellen, sa mère, avait orné le manteau de la cheminée de Tara.

 

Rhett l’emplissait…. Dans tous les sens du terme. Conscient de la souffrance que Scarlett avait expérimentée lorsqu’elle avait dû gratter le sol pour trouver des racines pour remplir son estomac, il la conduisait dans les meilleurs restaurants et la regardait se gaver avec un sourire aux lèvres.

 

Mais le mieux était encore lorsqu’ils retrouvaient l’intimité de leur chambre nuptiale… De généreux, Rhett devenait gourmand, la dévorant sans la moindre retenue. Jamais Scarlett ne s’était sentie aussi heureuse. Elle était comblée. Rhett devançait ses désirs, quelle que soit leur nature : alimentaire, pécuniaire ou sexuelle. Les yeux trop longtemps fanés par les épreuves de Scarlett brillaient à nouveau, pareils à ceux d’un chat dans les ténèbres.

 

La jeune femme gémit alors que les lèvres de Rhett glissaient entre ses cuisses en un endroit qu’Ellen aurait jugé scandaleux. Mais sa mère était morte et être une grande dame ne semblait plus si essentiel aux yeux de Scarlett…

 

La langue de Rhett la fouillait sans retenue, bien loin des caresses à peine effleurées de Charles et des grognements gênés de Frank. Jamais Scarlett ne s’était doutée que le devoir conjugal, qu’elle avait toujours jugé barbant, pouvait se révéler aussi agréable. 

 

« Aimez-vous cela, Scarlett ? Pensez-vous toujours que le plaisir n’est que pour l’homme ? »

Un sentiment de plénitude inondait le corps et le cœur de Scarlett et elle se lova contre le torse de Rhett.

« Mmmm », marmonna-t-elle.

Elle sentit le sourire vaniteux de Rhett plus qu’elle ne le vit et se retourna, les yeux flambants de rage à l’idée d’avoir été prise en flagrant délit de faiblesse.

« Ne vous faites pas d’illusions, Rhett Butler, aussi riche et expérimenté que vous soyez, je ne vous aime pas, » lâcha-t-elle avec sécheresse.

 

Au lieu de se mettre en colère comme Scarlett l’espérait à demi, il l’embrassa.

« Allons, Mrs Butler cessez de jouer les garces et laissez moi vous montrer à quel point vous aimez ce que je vous fais… »

Eperdue de désir, Scarlett hocha la tête et un sourire lascif se forma sur ses lèvres.

« Dites-moi que vous avez envie que je continue, Scarlett…

— Continuez Rhett, » répondit la jeune femme, docile.

 

Le plaisir coulait dans ses veines. Jamais Scarlett ne s’était sentie aussi entière, aussi femme. Prise par l’euphorie de l’instant, elle se redressa et attira le visage de Rhett contre le sien pour un long baiser. 

« Scarlett… souffla son mari, le regard rempli d’espoir. Est-ce que cela signifie que… »

La jeune mariée détourna le visage, incapable de répondre ce qu’il attendait. Elle l’avait pourtant prévenu : elle ne cesserait jamais d’aimer Ashley Wilkes. 

 

Le visage de Rhett s’affaissa brièvement et il l’enlaça.

« Petite folle, quand cesserez-vous donc de vous accrocher à vos chimères ? Ne voyez-vous pas que nous avons tout pour être heureux ? »

Scarlett ferma les yeux, repoussant la plénitude que Rhett lui inspirait. Certes, son nouvel époux était charmant, riche, intelligent et doué pour la combler. Mais il n’était pas Ashley.

 

Percevant le changement en elle, Rhett masqua sa déception et la serra plus fort contre lui. 

 

Il finirait par lui faire oublier son stupide Ashley Wilkes… Même Scarlett ne pouvait pas être bornée au point de refuser le bonheur qui leur tendait les bras.