Résumé : Avant la saison 1, Hannah, une nouvelle élève arrive au lycée et Clay Jensen, un adolescent complexé craque sur elle... Mais ce n'est pas réciproque
Genre : Romance,
Rating :K+
Note :Ecrit pour les nuits du FoF sur le thème pompon
Clay Jensen ne s’était jamais défini comme un séducteur. Consolation ou pas, cela ne serait pas non plus venu à l’idée de ses camarades de classe de le qualifier ainsi. Pourtant, en cette nouvelle rentrée, il ressentait pour la première fois le besoin viscéral de plaire.
De lui plaire.
A elle, Hannah Baker, la petite nouvelle qui avec ses boucles brunes, ses grands yeux bleus et sa douceur angélique avait réveillé le mâle sommeillant en lui.
Lorsqu’ils travaillaient ensemble au cinéma, Clay ne cessait de couler des regards en douce à la jeune ingénue. Au fil du temps, il avait appris chacune de ses expressions, le regard froncé quand un client père de famille lui faisait du rentre dedans, la moue méfiante qu’elle opposait à Bryce et sa clique de footballeurs musculeux quand ils se permettaient des blagues graveleuses. Le sourire éclatant qu’elle adressait aux familles, offrant toujours en cachette une douceur au petit dernier.
Oui, Hannah Baker était réellement une fille exceptionnelle.
Mais ce que Clay aimait par-dessus tout chez elle, c’était sa façon de lui sourire et de pencher la tête dans sa direction lorsqu’ils bavardaient. Hannah était attentive et dans son regard, il semblait à Clay qu’il existait un peu. Enfin.
Mais, la loi du lycée était aussi inéluctable qu’intransigeante et, rapidement, Hannah quitta l’ombre des casiers dans laquelle Clay tentait d’exister pour une popularité méritée.
Le visage de plus en plus fermé, Clay observait Hannah. Elle riait avec tous, ne semblait en distinguer aucun, et cela lui réchauffait un peu le cœur.
Jusqu’à ce que la photo de son baiser très chaud avec Justin Foley ne fasse le tour du lycée. En découvrant la photo sur son smartphone, Clay avait grincé des dents. Il n’avait jamais trop apprécié Justin, non pas qu’il le connaisse vraiment, leurs mondes étaient trop éloignés pour se rejoindre mais il admettait que le jeune athlète avait une certaine classe et une bonne réputation. En tous les cas, Justin ne lui avait jamais causé le moindre préjudice et même si l’idée de savoir Hannah avec Justin l’agaçait, Clay, toujours honnête, ne pouvait que reconnaitre qu’il n’avait rien contre le jeune homme. Exception faite qu’Hannah s’intéressait à lui.
La photo scandaleuse eut un effet dévastateur sur l’adolescente et, curieusement, Clay en récolta un effet positif : échaudée par les vertiges de la popularité, Hannah se replia sur elle-même et en vint à le voir comme son unique confident. C’était bien, parce qu’ils n’avaient jamais été aussi proches, moins bien, parce qu’elle ne le considérait visiblement pas comme un mâle (dans le sens petit ami potentiel). Cependant, Clay se contentait de cette relation un peu ambiguë (pour lui) et totalement amicale (pour elle). Il était tellement heureux de ces moments privilégiés qu’ils passaient ensemble qu’il en arrivait presque à oublier sa timidité maladive.
Un soir, alors qu’il était sur le point de prendre son courage à deux mains au lieu de ses jambes à son cou, pour demander à Hannah si elle voulait sortir un de ces soirs (surtout pas au ciné, ils y passaient déjà trop de temps, même si le romantique en lui soupirait que c’était tellement symbolique d’avoir leur premier rendez vous à l’endroit même où ils s’étaient rencontrés), Zach Dempsey pénétra dans le cinéma, un sourire enjôleur creusant ses fossettes.
Clay se raidit en le voyant. Même s’il connaissait Zach depuis le jardin d’enfants, ils n’avaient jamais échangé plus de dix phrases. Zach était un footballeur et, à ce titre, faisait partie de la clique de Bryce. Clay se raidit un peu plus au souvenir de la classe nature où ils avaient tous deux participé et à l’occasion de laquelle Zach l’avait ridiculisé devant tout leur groupe. Ils avaient six ans à l’époque mais Clay ne lui avait jamais pardonné cette humiliation gratuite, d’autant plus que cet épisode le poursuivait encore au lycée, certains l’appelant toujours de temps à autres « CacaClay ».
« Hey Jensen, tu ne veux pas aller faire un tour ? lui lança Zach d’un ton décontracté. Je parie qu’il y a une ou deux poubelles à vider. Ou alors, du caca à nettoyer…»
Clay se tourna vers Hannah mais elle ne le regardait déjà plus, alors, la mort dans l’âme, il sortit pour leur laisser l’intimité qu’ils semblaient tellement désirer.
Tout en triant les ordures, Clay s’efforça de ne pas penser à Hannah. Ou à Hannah avec Zach. Il n’avait pas trop aimé la voir avec Justin, même s’il reconnaissait que le jeune homme avait une certaine classe, voire même un potentiel sexy (enfin si l’on était une fille). Mais Zach ? Cet imbécile imbu de lui-même qui l’avait ridiculisé parce qu’il avait mangé par inadvertance (encore que cela restait à prouver, mais on n’accusait pas sans preuve, dixit sa mère) du sumac vénéneux et s’était retrouvé accroupi dans les bois pour vider ses intestins malmenés lorsqu’ils étaient en primaire. Non, vraiment Clay ne comprenait pas ce qu’une fille aussi exceptionnelle qu’Hannah pouvait trouver à ce blaireau !
Lorsqu’il revint, Zach était parti et Hannah semblait égale à elle-même. Clay, le cœur battant s’approcha d’elle mais elle lui coupa l’herbe sous le pied.
« Il n’est pas comme les autres, n’est-ce pas ? »
Clay cligna des yeux :
« Quoi ?
—Zach, il ne ressemble pas à l’image qu’il véhicule, il est beaucoup plus tendre et sensible qu’il ne le montre. »
La bouche sèche et le cœur rempli d’amertume, Clay l’écouta faire l’éloge du garçon qui avait été à l’origine de son mal être et de sa timidité. Il supporta sans rien dire les confidences que lui faisait Hannah les yeux brillants d’animation.
Une fois la soirée terminée, il enfourcha son vélo et pesta contre le destin. Voir Hannah avec un autre, il s’y était toujours plus ou au moins attendu. Mais qu’elle craque pour Zach Dempsey c’était le pompon sur la cerise du gâteau !
« Je dois être maudit, il y a un truc qui va pas chez moi, » marmonna-t-il avant de se mettre à pédaler pour rentrer chez lui.
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